Marc Blondel n'est plus.
Marc Blondel vient de nous quitter. Il avait 75 ans.
On pouvait ne pas partager sa fougue comme on pouvait s'en enivrer ; on pouvait s'irriter de ses comportements comme on pouvait les adorer ; on pouvait s'étonner de ses alliances comme on pouvait les justifier ; mais jamais on aura pu rester de marbre face à ce grand dirigeant syndical, franc-maçon blanchi sous le harnais, aux sympathies trotskystes éprouvées.
Sa volonté d'incarner ce syndicalisme indépendant qu'est la CGT-Force Ouvrière l'aura conduit sur les rives parfois mal fréquentées de l'anti communisme. Il aura dirigé cette grande centrale syndicale sur d'autres voies que celles empruntées par André Bergeron, qui était moins avare de sa signature au bas de protocoles d'accords, paradoxalement plus enclin à l'unité syndicale... Car le mandat de Marc Blondel aura été émaillé de refus réitérés de l'action commune. On se souviendra des 1° Mai de FO, toujours seule, commençant, il est vrai, au Mur des Fédérés le matin, juste après les francs-maçons à l'appel du GODF !
Marc Blondel fut président de la Fédération Nationale de la Libre Pensée. Il aura su la développer, secondé par Christian Eyschen. Il partageait, très activement, le combat laïque sur une ligne intransigeante. S'agissant de l'abolition du concordat de 1801 en Alsace-Moselle et dans certains territoires ultra-marins, nous nous retrouvions.
Je l'accueillis à ce titre au Grand Orient de France. Nous n'eumes pas que des propos amènes lorsqu'il voulut que certains partenaires, l'Association des Libres Penseurs de France par exemple, ne soit pas invitée au mêmes réunions que lui... Même lorsqu'il savait qu'une revendication ne pouvait être satisfaite, la souveraineté de l'obédience de la rue Cadet n'est pas un vain mot, il la présentait comme pour marquer son territoire.
Car Marc Blondel était un homme debout, fort de convictions puissantes, confirmé dans le commerce des hommes, fidèle dans ses engagements. Force est de le reconnaître et de lui en rendre hommage, particulièrement lorsque l'on ne les partageait pas.
Gérard Contremoulin
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Marc Blondel, militant pour l'abolition du Concordat !
Communiqué de l'ADLPF (Association des Libres Penseurs de France)
Article paru dans Le Figaro lors du départ du Secrétariat Général de GO en 2004
Communiqué du Grand Orient de France