CMF : Préparation du convent de la GLDF
A mesure que s'approche le couvent de la Grande Loge de France, émergent les analyses sur l'enjeu crucial des relations extérieures. Rompre ou ne pas rompre, "that's the question"!
La réponse des députés des loges sera-t-elle matinée d'anglais ou s'affirmera-t-elle pleinement française ?
Michel Singer, ancien Grand chancelier de la GLDF, connaisseur confirmé des arcanes de sa politique extérieure, aujourd'hui membre de la GL-AMF, nous livre ce 7 avril, son analyse sur facebook en ces termes :
Mon pronostic est que le couvent de juin de la GLDF ne votera pas la rupture d'avec le GODF !
La GLDF conservera le statu quo et les inter-visites continueront entre la GLDF et les autres obédiences «adogmatiques» dont le GODF est le chef de file. La Confédération maçonnique française sera dissoute et la GL-AMF ainsi que la GLIF reprendront leur indépendance. Ces dernières essayeront dans les années suivantes de récuperer la reconnaissance américaine au moins et la GLNF récupérera la reconnaissance de la Grande Loge Unie d'Angleterre. Si les Grandes Loges «Mainstream» américaines:: «Définitivement abandonnent définitivement la clause d'exclusivité territoriale (une seule Grande Loge reconnue par pays) alors il est possible que deux Grandes loges soient reconnues en France. Mais une chose est sure. La GLDF ne sera plus jamais en position de retrouver les relations fraternelles qu'elle avait avec les Grandes Loges américaines avant 1964. Et il y aura toujours les deux tendances à la GLDF, celle du rapprochement avec les Grandes Loges régulières du monde entier et celle du maintien des relations fraternelles avec le GODF au nom de l'adogmatisme et de la laïcité française et des épreuves subies ensemble pendent la deuxième guerre mondiale. Quand la GLDF déclare qu'elle est la plus forte parce qu'elle est la plus nombreuse, et qu'elle choisira librement la direction qu'elle veut prendre (la Régularité et la reconnaissance avec plus de 150 les Grandes Loges dans le monde, ou les relations avec le GODF et ses satellites) elle a raison, mais l'influence interne des membres refusant l'aspect théiste des obédiences Mondiales et se réfugiant dans l'adogmatisme et l'athéisme typique de notre pays aura une influence toute particulière au couvent de juin pour ce vote fatidique. Les députés trancheront lors de ce couvent. De tres nombreuses loges de la GLDF se fichent completement des relations maçonniques internationales. Seuls comptent pour elles les relations amicales et fraternelles des loges masculines, féminines et mixtes situées dans leurs environnement immédiat, dans leurs villes, dans leur provinces. Les députés de ces loges voteront évidemment contre la rupture d'avec le GODF. S'agit-il d'une majorité ? Toute la question est là. Nous aurons la réponse à la fin du Couvent de juin de la GLDF.
Selon la réponse qui sera apportée, les relations entre les francs-maçons et les francs-maçonnes peuvent ne plus se dérouler de la même manière et connaître même une inflexion radicale. Voter pour la CMF ce sera rompre inéluctablement et "sans ambigüité" avec les obédiences irrégulières (Déclaration de Bâle, rappelée à Vienne) ou bien voter contre la CMF,voir s'éloigner la reconnaissance londonnienne de Régularité mais pouvoir poursuivre les relations comme par le passé ...
D'autant que le couvent de la GLTSO vient de confirmer sa décision de quitter le processus de la CMF. Son nouveau Grand-Maître, le TRF René Doux l'exprime clairement ainsi :
Pour nous, frères de la GLTSO, la Maçonnerie est une fraternité ouverte sur les autres Maçonnerie, à l'écart des controverses partisanes. C'est une fraternité qui ne saurait approuver l'élévation de barrières à l'intérieur de la Maçonnerie universelle au nom de je ne sais quel dogme. Ainsi, nous ne pouvons approuver les principes de la Régularité si ces Principes excluent une partie importantes de la maçonnerie française.
Je souhaite que le pronostic de Michel Singer se vérifie. Dire cela n'est pas se déclarer contre la GLDF ! C'est même tout le contraire. C'est souhaiter que nous puissions rétablir les relations d'avant ce prurit de reconnaissance de Régularité qui s'est actualisé à Bâle en juin 2012 !
D'autant que Michel ajoute :
Mais cette Grande Loge ne donne ou retire sa reconnaissance qu'après de longues périodes de réflexion et de recueil ...d'informations. Ce qui peut prendre plusieurs années. Le cas ou la GLdF romprait ses relations avec le Grand Orient de France est, selon moi, quasiment impossible. Les députés du Convent de juin ne voteront pas en majorité une rupture d’avec le GodF. Si je me trompe et malgré tout, ce vote était favorable, la rupture consommée, la confédération pourrait raisonnablement reprendre ses tractations avec les Grandes Loges américaines, aidée en cela par la GLNF qui a dit quasiment officiellement qu'en cas de rupture GLdF - GOdF, elle soutiendrait la confédération et demanderait de la rejoindre en tant que membre partenaire. une telle nouvelle donne permettrait à la Confédération d'avancer dans un traité de reconnaissance mutuelle et d'inter-visites avec les Grandes Loges américaines. Cela prendrait d'ailleurs pas mal de temps car les Grandes Loges américaines signent des traités état par état. Et pendant ces tractations, alors la Confédération pourrait entamer des discussions avec la Grande Loge Unie d'Angleterre en parallèle.
Mais je ne crois absolument pas à une telle option. Je pense au contraire que le statu-quo subsistera après un vote des députés des Loges au convent de la GLdF de juin qui refuseront la rupture et ainsi la mort de la confédération sera consommée.
La GLdF maintiendra ses relations d'inter-visite avec les Grandes Loges adogmatiques françaises dont le GOdF est le chef de file. Cela mettra un terme à toute revendication de la GLdF de retrouver la reconnaissance perdue en 1964. Et les autres membres de cette Confédération, GL-AMF et GLIF reprendront leur liberté et essayeront elles mêmes, de se faire reconnaître par les Grandes Loges américaines. La Grande Loge unie d’Angleterre appliquant toujours aujourd’hui la clause de territorialité, il est parfaitement improbable qu’elle reconnaisse plus d’une Grande Loge en France et naturellement, la plus à même de récupérer la reconnaissance perdue est la GLNF qui montre bien et tient bien les anglais au courant du grand nettoyage auquel elle procède depuis le départ « forcé » de leur passé Grand Maître. A terme de deux ou trois ans, cette dernière est clairement la mieux placée pour « récupérer » la reconnaissance perdue.
Voila quelles sont les options à l’heure actuelle. Je n’en vois pas d’autres et j’espère avoir été assez clair dans mes propos.
Compte tenu de la question qui sera posée et de l'opposition tranchée entre les deux termes du Débat, la synthèse peut être difficile à trouver...
Alors parce que j'aime la GLDF et surtout ce que nous représentons ensemble, je prefere qu'il n'y en ait qu'une !
Gérard Contremoulin
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