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Le Blog pour Tous d'un franc-maçon. "La loi morale au fond de notre coeur et la voute étoilée au dessus de notre tête". Emmanuel Kant Les pseudonymes ne sont plus acceptés pour les commentaires. (4.11.2018)

27 Jun

Laïcité : nouvelle interdiction de "Golgota Picnic"

Publié par Sous la Voûte étoilée  - Catégories :  #Laïcité - Religions

Laïcité : nouvelle interdiction de "Golgota Picnic"Laïcité : nouvelle interdiction de "Golgota Picnic"

COMMUNIQUE

 

 L'Observatoire international de la laïcité entend dénoncer l'annulation du spectacle « Golgota picnic » de Rodrigo Garcia, initialement programmé le 9 juin dernier, dans le cadre du festival interdisciplinaire Malta de Poznań, en Pologne.

 

Une pétition qui aurait été signée par plus de 67 000 personnes aurait demandé l'interdiction de cette pièce considérée comme « un blasphème public et explicite qui ne peut être toléré par aucun chrétien (...) ».

 

La direction du festival a expliqué que cette lettre fut reprise par les médias de droite et catholiques, qui lui ont donné un large écho.

 

L'archevêque de Poznań a lui-même condamné la pièce et demandé son interdiction.

 

Le maire de Poznań, au prétexte que la sécurité du spectacle ne pouvait être assurée, a demandé à la direction du festival son annulation, ce que, contrainte et forcée, elle a accepté.

 

Heureusement de nombreux Polonais se sont élevés contre cette ingérence inacceptable de la religion dans l'expression artistique.

 

Ils dénoncent une atteinte à la liberté d'expression et de création.

 

L'Observatoire international de la laïcité reprend à son compte ce combat.

 

Au moment où en France, les principes de laïcité sont, le plus souvent circonscrits à des problèmes posés par la communauté musulmane, il est important de rappeler que l'intégrisme religieux partage toutes les religions quelles qu'elles soient.

 

ue des catholiques n'apprécient pas un spectacle, c'est leur droit, qu'ils le critiquent, ou même qu'ils le dénoncent, cela fait partie du débat démocratique.

 

Mais que des autorités religieuses et des autorités politiques, fassent pression pour l'annulation d'une pièce de théâtre est évidemment non-seulement un crime contre l'esprit mais une atteinte au principe de la séparation du religieux et du profane, des églises et de l'État.

 

Jean-Michel QUILLARDET

Président de l’Observatoire International de la Laïcité contre les dérives communautaires

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Golgota Picnic, la pièce Rodrigo Garcia
Golgota Picnic, la pièce Rodrigo Garcia
Golgota Picnic, la pièce Rodrigo Garcia
Golgota Picnic, la pièce Rodrigo Garcia
Golgota Picnic, la pièce Rodrigo Garcia
Golgota Picnic, la pièce Rodrigo Garcia
Golgota Picnic, la pièce Rodrigo Garcia

Golgota Picnic, la pièce Rodrigo Garcia

Manifestations de Civitas contre "Golgota Picnic"
Manifestations de Civitas contre "Golgota Picnic"
Manifestations de Civitas contre "Golgota Picnic"
Manifestations de Civitas contre "Golgota Picnic"

Manifestations de Civitas contre "Golgota Picnic"

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M
@Loic<br /> (désolé pour le retard)<br /> <br /> Tu me permettras de ne pas m'attarder sur tes goûts et tes considérations morales : je ne me permettrais pas de les juger.<br /> <br /> Pour ce qui est de ta question (liberté sans responsabilité), sache qu'elle est sans fondement pour moi : la responsabilité de chacun c'est de respecter la loi, et la liberté (on pourrait longtemps revenir sur ce terme mais on va s'arrêter à la gestion de l'espace public) c'est l'exercice d'un droit.<br /> <br /> Il n'y a donc pas à opposer les deux concepts : personne ne peut me contester l'exercice d'un droit, et si jamais la collectivité se met à trouver que certains usages sont abusifs, une loi, déterminée collectivement, viendra en poser.<br /> <br /> Tenir compte de la sensibilité de l'autre relève de la vertu, pas du droit, tout comme le devoir d'éduquer son prochain. Dans le premier cas, je retrouve ton irritation, dans le deuxième l'acte de l'artiste (que je me garderai bien de commenter en valeur).<br /> <br /> Traduit ton émotion si tu veux, mais s'il te plait:<br /> - ne traite pas d'inacceptable une œuvre qui te choque moralement,<br /> - n'exige pas une attitude moralement acceptable, à tes yeux, de quelqu'un dont tu ne connais pas les règles de vie ni les buts (je parle de l'artiste),<br /> - ne méprise pas ceux qui prennent le risque de vivre de leur art aujourd'hui,<br /> - ne méprise pas ceux qui prennent la défense de ceux qui exercent légitimement leur droit (ces fameux «chevaliers blancs»...).<br /> <br /> Et je termine en disant que passée la première montée de sang, j'apprécie la discussion, moi aussi :-)
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L
@Joaben<br /> Je partage entièrement ton avis : l’église a commis des atrocités qu’aucun homme de cœur ne peut accepter. Tout le monde est d’accord là-dessus, à l’exception peut-être de groupuscules intégristes, qui souillent eux aussi le message des évangiles en voulant couvrir de telles horreurs. Mais là encore, on impute à dieu, ce qui ne relève que de la responsabilité des hommes. Que l’on critique un pape pour ses positions ou que l’on fustige l’église en tant qu’instrument de pouvoir, je ne vois rien à redire. Mais que des artistes s’engagent sur le chemin de la facilité en brisant des symboles par goût du scandale, ça me gratouille d’avantage. Au fond, ce qui m’agace le plus, c’est peut-être ça : la facilité. Sans doute parce que je crois trop en l’Homme et que je considère qu’il est capable de plus nobles réalisations, notamment lorsqu’il les accomplit en commun. <br /> Regarde les grandes pyramides, les cathédrales, les grandes mosquées… Je suis réellement admiratif lorsque je vois ces chefs-d’œuvre de pierre et d’esprit, et j’imagine que ceux qui ont contribué à bâtir et orner de tels édifices aspiraient à autre chose qu’à sortir leur trombine de l’anonymat. Ils travaillaient peut-être à la gloire d’un dieu, plus sûrement au génie de l’humanité dans son ensemble, mais probablement pas à leur propre petite gloriole, comme c’est à mon avis le cas pour certains artistes contemporains. L’individu a bien sûr toute sa place, mais le problème advient quand il s’octroie toute LA place. Qui peut nier aujourd’hui que l’individualisme a triomphé d’une vision plus collective, que nous appelons pourtant tous de nos vœux ? <br /> Tu parlais également de Zemmour que je trouve pour ma part assez intéressant et salvateur dans notre paysage audiovisuel tout dégoulinant de bons sentiments, mais je n’entrerai pas dans une nouvelle polémique… Ce que je voulais te dire, pour conclure, c’est que je viens d’achever un bouquin intitulé L’Explication dans lequel Alain Finkielkraut (un autre “méchant réactionnaire“) et Alain Badiou (un “gentil progressiste“) s’affrontent sur différents sujets d’actualité. Que retenir de ces entretiens ? Que l’un comme l’autre, malgré leurs analyses si opposées de la société, m’ont époustouflé par la profondeur de leurs réflexions et que l’intelligence et la vertu ne sont définitivement ni à droite, ni à gauche, comme nous sommes pourtant priés de le croire. Alors pourquoi faudrait-il donc choisir un camp plutôt que l’autre, quand les deux possèdent leur part de vérité ? <br /> Bonne journée à toi.<br /> <br /> Loïc E.
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L
Ce que je trouve plus affligeant encore que les dogmes véhiculés par les religions révélées, c’est cette liberté d’expression complètement dévoyée qui n’appelle plus aucune responsabilité ; c’est l’indigence intellectuelle de ces pseudo-artistes dont la renommée ne repose plus sur le talent, mais sur le “buzz“ qu’ils sont capables de générer en produisant leurs petits étrons, dont ils sont par ailleurs si fiers ; ce sont enfin ces chevaliers de la bien-pensance, qui, drapés dans leurs habits de défenseurs de la culture et de la laïcité, justifient l’inacceptable, la conscience satisfaite. Voilà ce qui me heurte davantage encore que des croyants qui souhaitent que l’on respecte leur foi, même si je ne partage pas leur point de vue.<br /> Autre temps, autres “œuvres“ : je me souviens du Jésus crucifié plongé dans un aquarium d’urine, et dont le nom de l’auteur a pour ma part fini dans le même récipient… J’ai beau réfléchir, exercer ma liberté de penser, je ne comprends toujours pas la dimension artistique de cette daube, pas plus d’ailleurs que d’autres ne saisiront jamais la portée symbolique du prologue de Jean.<br /> Enfin bref, je dois sans doute être un beauf, un étriqué du ciboulot, un frangin rétrograde, voire même réactionnaire, mais je crois que toute création devrait être adossée non pas à une morale dogmatique, mais à une éthique de responsabilité qui engage réellement ceux qui se croient habités du génie quand la seule bêtise les habite.<br /> J’ai dit. <br /> <br /> Loïc E.
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J
@loïc. merci de tes précisions.<br /> Mais permets-moi d'attirer ton attention sur ce qui me semble paradoxal dans tes propos :<br /> Ainsi tu enfourches le discours rebelle des Zemmour ou la &quot;droite décomplexée&quot; s'en prenant au &quot;politiquement correct&quot;, le &quot;bien-pensant&quot; etc... <br /> Apres tout cette demarche de rebellion contre des conventions républicaines, demorates, humanistes, libertaires serait entendable car en effet on progresse en secouant de conventions et en se remettant en cause.<br /> Mais, et tel est l'hypocrisie (désolé) de zemmour&amp; co, leur volonté de briser les conventions se limite à briser les conventions ci-dessus et on retrouve derriere un hymne au retour à d'autres conventions :<br /> Ainsi les religions(enfin surtout le christianisme) meriterait d'un interdit de critique, moquerie, l' &quot;ordre&quot; conservateur devrait revenir et s'imposer aux indisciplinés et les &quot;valeurs&quot; de cet &quot;ordre&quot; s'imposer.<br /> On y rajoute une couche de catastrophisme sur le declin des &quot;valeurs&quot; (du moyen age) et on a le cocktail utilisé par les djiadistes.<br /> Donc, oui ce discours du &quot;anti-politiquement-correct&quot; est un discours de com, exploitant habilement l'ouverture, la liberté et l'emancipation offerts par nos démocracies.<br /> Pour le spectacle, s'il correspond réellement à ce que tu dis je ne suis pas trop tenté.<br /> Mais s'il s'agit d'exprimer tous les degats(caca) qu'a pu amener l'Eglise chrétienne dans le monde, c'est une opinion qui mérite considération.<br /> Je me souviens que des civitas s'emouvaient que l'image de l'Eglise était salie parce que la presse avait révélé les actions pedophiles de certains prêtres et bien pire que la hiérachie de l'Eglise avait couvert, perpétuant ainsi ces crimes.<br /> Donc, oui, envoyer dans un spectacle des excréments sur une institution qui a fait çà ... est compréhensible.
L
@ Joaben :<br /> Je dois le “confesser“ : je n’ai pas vu cette brillante pièce de théâtre où l’on jette paraît-il des excréments sur un portrait de Jésus. J’en ai lu quelques papiers, mais tu as raison : j’irai me faire une idée plus précise de ce chef-d’œuvre dès qu’il sera de nouveau à l’affiche sur Paris. Après un tel coup de pub, je ne doute pas un seul instant qu’un producteur attaché à la liberté artistique (et accessoirement à l’épaisseur de son portefeuille) prévoie une programmation prochainement… <br /> Je reconnais aussi avoir sur-réagi mais je maintiens néanmoins le fond de ce que j’ai écrit. Je pense en effet que la liberté d’expression, qui est l’un des piliers fondamentaux de la démocratie, et que l’on doit effectivement défendre, notamment contre les ayatollahs de l’uniformisation, est dévoyée au profit d’un subjectivisme outrancier que certains appellent désormais “culture“. C’est leur droit bien sûr, mais je ne partage tout simplement pas cette approche. Tout est bon, non pas pour faire valoir un point de vue ou une réflexion audacieuse, qui pourrait éventuellement nous amener à penser différemment, mais pour faire parler de soi, pour exister médiatiquement. Peu importe ce que “l’artiste“ a à dire ou à partager, cela n’a plus aucune importance : ce qui compte, ce qui importe avant toute autre considération esthétique ou intellectuelle, c’est de créer le buzz ou mieux encore, le scandale. Et pour ce faire, quoi de plus facile et de plus rapide que la bonne grosse ficelle des religions, chrétiennes de préférence ? Je ne dis pas qu’il n’y a pas des cinglés chez les cathos -et le spectacle qu’ils offrent parfois est assez ridicule- mais je crois que sur l’échelle des fous de Dieu, d’autres sont hélas perchés un peu plus haut. Cela devrait suffire à te convaincre de mon attachement à la laïcité, que je n’apparenterai cependant jamais au lynchage systématique des religions quelles qu’elles soient, et qu’il est de bon ton de pratiquer dans l’hilarité générale. <br /> Tu dénonces à juste titre les intégristes, mais une question me vient soudainement à l’esprit : ne sommes-nous pas devenus, à force de discours bien rôdés et mâtinés de fraternité, des intégristes de la tolérance ? Et si en effet nous avions érigé notre “sacro-sainte“ tolérance en un dogme inflexible, avec ses redoutables Bernard Gui et Torquemada ? <br /> Franchement, quand je vois l’état de déliquescence de notre société, où tout se désunit, quand je constate que le sacré est devenu le paillasson de certains égocentriques provocateurs en mal de reconnaissance (ah, la reconnaissance !) et qu’un Christ plongé dans la pisse égale un chef-d’œuvre de Michel-Ange, je me dis que cette tolérance-là risque de nous conduire tout droit au nihilisme, avec des effets que nous pouvons facilement anticiper. Quand tout vaut tout, tout ne vaut rien… On ne peut pas s’émerveiller et crier au génie devant un travail de sape de tous les fondements de notre société et s’étonner ensuite qu’elle s’écroule sur elle-même. Surtout quand d’autres modèles peinent à émerger. <br /> <br /> @ Mong<br /> C’est tout de même assez extraordinaire : un écrivain fait barbouiller d’excréments un portrait de Jésus (je n’ai pas dit le Christ) et c’est respectable et spirituel; je prétends, certes avec un peu d’agacement, que ceci n’a à mon sens aucune valeur artistique et que les auteurs de telles “performances“ devraient être responsables de leurs œuvres et je suis plein de haine et de morgue… <br /> Je ne suis certes pas un artiste, mais quand j’écris un mot sur un blog, j’en suis responsable et j’assume pleinement les critiques qui me sont adressées, même lorsqu’elles sont très acides comme la tienne. La question que je me pose alors est la suivante : comment peux-tu envisager la liberté sans la responsabilité ? <br /> <br /> En tout cas, je vous remercie tous les deux pour vos remarques et vos critiques, et je vous dis cela sans aucune ironie ni méchanceté. <br /> <br /> Bien Frat.<br /> <br /> Loïc E.
M
Le fait, mon TCF, que tu ne comprennes pas ces œuvres impliquent-elles qu'elles soient mauvaises ?<br /> <br /> Ne trouves-tu pas affigeant, à ton tour, de présupposer, à travers un jugement de valeur dont il semble bien qu'il soit impossible d'en contester la légitimité, l'existence d'une norme universelle de qualité artistique à travers une prose bien écrite, certes, mais dont la virulence le dispute au mépris ?<br /> <br /> Ce qui me heurte, moi, c'est que des gens comme toi demandent aux autres une «éthique de responsabilité» quand eux-mêmes n'hésitent pas à s'exprimer sur un média public avec autant de haine et de morgue, notamment vis-à-vis de ceux qui «défendent la culture et la laïcité».<br /> <br /> Ceux qui s'expriment dans l'espace public n'ont pas de compte à te rendre; il doivent peut être respecter l'ordre public et les décisions collectives, mais en aucun cas ils n'ont à être responsable de la portée de leur œuvre.<br /> <br /> Le jugement que tu portes sur toi même est peut être un premier signe que ces artistes ont fait avancer les choses, et qu'ils sont donc utiles.
J
Loïc.<br /> pourrais-tu nous expliquer quel &quot;dévoiement&quot; à la lieberté d'expression tu constates dans ce spectacle ?<br /> Pour ma part, je n'ai pas d'avis artistique, mais je m'en voudrais de qualifier de &quot;pseudo-artistes&quot; les auteurs, acteurs, metteurs en scène ... C'est pas un peu violent ?<br /> Qu'y at-t-il donc d' &quot;innaceptable&quot; dans ce spectacle ? Pour ma part, je ne connais pas, je suis donc à l’écoute de ce que tu trouves d'&quot;innaceptable&quot; et vis à vis de quelles règles ?<br /> &quot;défendre culture et laïcité&quot; serait-ce &quot;innaceptable&quot; ?<br /> Si réellement tu es dans la Foi chrétienne, tu sais pertinemment que les moqueries ne touchent pas le Christ, la Foi au sens St-jean justement est au delà de çà !<br /> Tu portes des jugements péremptoires vis à vis de ce qui manifestement te contrarie. Peut être y a-t-il de bonnes raisons de s'émouvoir contre ce spectacle mais est-ce au travers d'une radicalisation profane des &quot;conservateurs catho&quot; contre &quot;des laicards socialo&quot; qu'il faut réagir ?
J
Je rejoins partiellement &quot;mong&quot; sur son analyse sur la necessité d'être prudent et avisé dans cette lutte.<br /> En effet l'argument final du fait de risques de troubles ingérables se défend.<br /> Alors est-ce prétexte de la part des autorités ? Peu être mais ce sera difficile à démonrer et engagerait dans une polemique sterile.<br /> Par contre, il est une cible : Comment des organisation comme les civitas &amp; co peuvent avoir, de nos jours un tel pouvoir pour mener pression sur les autorités pour faire interdire un spectacle ?<br /> Et comment peuvent-ils obtenir un soutien &quot;populaire&quot; au delà de leur base classique de groupuscule ?<br /> Comment des adolescents réfléchis, de etudiants, des adultes matures peuvent trouver &quot;attirants&quot; de tels combats ?<br /> Pourquoi la réponse à un spectacle qu'ils reprouvent ne peut être sur le mêmme plan ? Pourquoi pas une grande messe spectacle exorcisant les forces du mal ?
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M
Il me semble que ce texte mélange deux aspects de la pensée pratique moderne :<br /> - la nécessité de la laïcité pour une société hétérogène et harmonieuse, basée sur le respect de l'Autre,<br /> - le combat contre les dictatures morales et intellectuelles, surtout celles dont les dogmes sont dits &quot;révélés&quot;.<br /> <br /> Ces deux faces sont mélangées dans ce texte, avec une argumentation assez étonnante de la part de quelqu'un dont on aimerait supposer qu'il maitrise les rouages de la rhétorique de part ses fonctions passées :<br /> <br /> « [...] au prétexte que la sécurité du spectacle ne pouvait être assurée, a demandé à la direction du festival son annulation [...] »<br /> <br /> Puis, paragraphe suivant :<br /> « [...] de nombreux Polonais se sont élevés contre cette ingérence inacceptable de la religion dans l'expression artistique. »<br /> <br /> Quel est le lien ??<br /> <br /> Il nous semble tout naturel, pour nous en France, qu'un préfet puisse interdire une manifestation s'il s'avère incapable d'en assurer la sécurité : aucun rapport avec la religion, le principe de laïcité n'est pas violé ici.<br /> <br /> Dans quel cas la laïcité pourrait elle être invoquée ? Si la raison invoquée était le blasphème, ou si blasphémer relevait du délit alors oui, le principe de laïcité pourrait être invoqué et défendu, car nous aurions une relation directe entre la Loi et la religion.<br /> <br /> Mais ici il ne s'agit que d'ignorance, de personnes à la personnalité si fragile qu'elle pourrait être remise en cause par une pièce de théâtre, qui pensent que ce que dit l'Autre peut influer sur Mon salut, qui croient à la pensée magique.<br /> <br /> Ce n'est pas le combat de la laïcité de faire évoluer leur considérations morales et métaphysique vers un humanisme plus éclairé, plus libre : c'est celui de la libre pensée et du rationnalisme.<br /> <br /> La laïcité, sans vouloir la définir en tant que telle précisément, assure au moins que quelles que soient les règles de vivre ensemble qui prévalent dans une société, ces règles sont *choisies* par les Hommes, et non subies. Et si ces règles ne nous plaisent pas, reconnaissons au moins leur légitimité si elles sont d'origine démocratique.<br /> <br /> Je ne suis pas sûr que nous n'affaiblissons pas la laïcité en lui assignant des combats importuns.
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