Laïcité. Un seul combat, la liberté de conscience.
La Laïcité est un combat positif pour la liberté de conscience, pas l'alibi pour un autre combat !
Une phrase d'un commentaire de "Duplay" mérite attention :
"Il est évident que le combat pour la laïcité est aujourd'hui le cache-sexe commode pour dénoncer uniquement le culte musulman"
Le combat pour la laïcité, c'est le moins que l'on puisse dire, n'est pas univoque !
Pour certains, c'est un combat pour lui adjoindre un adjectif : ouverte, plurielle, positive, nouvelle... Dans chaque cas, il s'agit pour les tenants de tel ou tel adjectif, de formuler en creux une critique. Lorsque Nicolas Sarkozy souhaitait une laïcité "positive", on entendait qu'il la jugeait négative !
Et dans chaque cas, il s'agit toujours d'en détourner le sens, d'en réduire le champ, bref de la détourner, de la tronquer.
Pour d'autres, il s'agit de préserver une spécificité identitaire, culturelle, civilisationnelle. On assiste alors à une opération en deux temps : d'abord la valorisation d'une identité (blanche, catholique, volontiers anti républicaine) et ensuite la stigmatisation de ceux qui en sont éloignés, ceux qui lui sont "étrangés". Cet étranger devient "l'immigré" puis celui ou celle qui se reconnaît dans une autre religion, dans "l'autre" religion. L'amalgame est en place et le piège se referme.
La laïcité devient alors une "arme" anti-islam, devenue la 2° religion pratiquée dans l'hexagone. C'est dans ce registre que Marine Le Pen a réussi à la confisquer au profit de son combat xénophobe anti musulman.
Et l'on retrouve cet axe politique sur tout l'échiquier, y compris dans une certaine gauche autoproclamée "républicaine" qui aura fait à cette occasion le grand saut vers l'extrême droite !
Réinvestir le champ du débat public.
Alors, pour celles et ceux qui envisagent les rapports humains sur la base de l'égalité et de la liberté de conscience, il n'est pas d'autre choix que de réinvestir la laïcité parce c'est l'outil d'un tel projet.
On le voit, la pression est forte pour faire de la laïcité un mot-valise aux contenus à géométrie variable. Or, cette pression n'est possible qu'à la condition que les tenants de la laïcité "tout-court" aient abandonné le champ du débat public.
Pouvons-nous en rester là ?
La franc-maçonnerie libérale, inclusive selon Christophe, peut-elle rester sans parole forte, c'est-à-dire commune ? Dans un peu plus de trois mois nous célébrerons l'anniversaire de la loi du 9 décembre 1905. Qu'en ferons-nous ? Comment nous y préparer ?
Le débat est ouvert...
Gérard Contremoulin
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