A propos du Salon Maçonnique du Livre...
Le Salon Maçonnique du Livre, seule manifestation culturelle interobédientielle, sera-t-il sacrifié sur l'autel de la division ?
C’est à craindre dès lors que la GLDF, après avoir rompu ses relations avec l’Institut Maçonnique de France (IMF), a indiqué qu'elle tiendrait, contrairement à l'engagement pris par son Grand-Maître Marc Henry, son propre salon, une semaine seulement après le 12° Salon"officiel" hébergé au DH.
Que se passe-t-il et comment en est-on arrivé là ?
Un peu d’histoire.
Le salon Maçonnique du livre de Paris et les Prix Littéraires a été créé par l'Institut Maçonnique de France en Novembre 2003, dans la foulée des cérémonies du 275ème anniversaire de "La maçonnerie française", avec les neuf nobédiences qui y avaient adhéré. A l'époque il avait été unanimement décidé de l'implanter dans les locaux de la GLDF qui se proposait de l'accueillir.
Lorsque, sous les grande-maîtrises d'Alain Graesel (GLDF) et de Jean-Michel Quillardet (GODF), "La maçonnerie française" a été abandonnée, le salon a néanmoins été maintenu rue Puteaux, avec l'accord unanime des obédiences.
Après la descente de charge de Jean-Michel Quillardet, le GODF a régulièrement souhaité soit que le salon vienne au GODF, soit qu'un événement interobédientiel ait lieu rue Cadet.
L'IMF a toujours répondu que les locaux étant particulièrement bien adaptés rue Puteaux, il n'y avait pas de raison de changer d'implantation. En revanche, l'IMF se disait tout à fait disposé à créer et fédérer un évènement interobédientiel au GODF .
Celà aboutira à la création au GODF, des premières " Utopiales Maçonniques" en Avril 2013. Y participèrent la GLFF, du DH, de la GLMU, de la GLMF, du OITAR, et de la GLDF ...
Décisions unilatérales...
C'est alors qu'en Mai 2014, Marc Henry, Grand Maître de la GLDF, a d'abord annoncé à l'IMF qu'elle ne pourrait pas accueillir le salon aux dates depuis longtemps fixées, à savoir le 22 et 23 /11/2014 , ni à aucune autre date en novembre 2014...
Puis, quelques jours plus tard, c'est par lettre recommandée qu'il informait le Président de l'IMF, Roger Dachez, de la décision de la GLDF de quitter l'IMF .
Avec la concomittance de ces deux décisions, peut-on encore parler de hasard ?
Préserver l'existence du Salon.
Le président de l'IMF s'est alors concerté avec les GM des principales obédiences (GODF, GLFF, DH). Le principe d'une implantation " tournante" a été décidé et c'est le Droit Humain qui a accepté d'accueillir le 12ème Salon Maçonnique du Livre , dans ses locaux du 9 rue Pinel , le week-end des 15 et 16 Novembre.
Comme à son habitude depuis 12 ans, l'IMF organise avec la participation du GODF, de la GLFF, du DH (qui accueille l'événement), de la GLMU, de la GLMF, de la GLFMM, de la GLMM, du OITAR, de la GLISRU , de la GLTSO, de la GLNF (par le biais des Cahiers Villard de Honnecourt), ainsi que les éditeurs et revues habituelles.
... unilatérales mais non désintéressées ?
Lorsqu'en mai dernier, la GLDF annonçait la création de "rencontres maçonniques culturelles" et prenait l'engagement auprès des autres obédiences que cet évènement ne présenlerait pas de caractère de concurrence avec le Salon Maçonnique du Livre, l'espoir paraissait sauf.
Las !
Les dates retenues sont les 22 et 23 Novembre, une (toute) petite semaine après.
Cet évènement réputé non concurrent reprend néanmoins tant dans la forme que dans l'organisation, l'exacte formule d'un Salon Maçonnique du Livre. On y retrouverait ainsi les Tables-rondes, les conférences, les prix littéraires, les dédicaces d'auteurs.
Et, bien entendu, pour parfaire la similitude, elle y invite les obédiences à y participer ainsi que les mêmes éditeurs !
Les obédiences ont la clé de ce néfaste embrouillamini.
Cette initiative de la GLDF, en tout point semblable dans la forme à la réalisation interobédientielle coordonnée par l'IMF apparaît maintenant clairement comme une tentative insensée de division qui la prend en otage et qui risque d'en compromettre l'existence. Elle n'atteindrait son objectif qu'avec le concours des obédiences qui le voudraient bien.
Peut-on raisonnablement penser, dans le contexte de montée de l'antimaçonnisme que nous constatons aujourd'hui, que les obédiences maçonniques libérales accepteraient d'offrir ainsi à l'opinion cette image de division ?
On lira avec beaucoup d'intérêt l'article de La Maçonne sur le même sujet...
Déclaration initiale de "La Maçonnerie Française", 20 février 2002
Gérard Contremoulin
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