Et si la RPMF n'était pas là où on l'attendait ?
Et si la Recomposition du Paysage Maçonnique Français n'était pas là où l'attendaient les 5 de Bâle...
Dans ce contexte d'un paysage maçonnique quelque peu "mouvementé" et dont le concept fondateur de "recomposition" semble bien mal mériter son préfixe, il est peut-être temps de se décentrer et de regarder autour de soi...
Par exemple, du coté de la franc-maçonnerie libérale... Elle se porte bien, merci. Les convents du DH et du GODF, comme celui de la GLFF quelques mois auparavant ont montré des obédiences sereines, qui se développent et qui élisent leurs exécutifs dans des conditions très satisfaisantes....
La "famille écossaise".
Maintenant que la perspective de la Reconnaissance de Régularité repart vers l'horizon, nos Frères de la GLDF se donnent une nouvelle perspective : rassembler la "famille écossaise" ! C'est à la fois audacieux et risqué (là encore).
D'abord, cette "famille" est amputée de sa branche "rectifiée". Point de référence au Rite Ecossais Rectifié ou Régime Ecossais Rectifié dont l'existence est pourtant bien antérieure au REAA.
C'est ensuite d'autant plus audacieux qu'il leur faudrait résoudre une contradiction fondamentale depuis leur naissance en 1894, un an après la fondation du Droit Humain, qui consiste à ne pas accepter de travailler maçonniquement avec les Soeurs.
En effet, la Grande Loge Féminine de France et le Droit Humain, obédience mixte, travaillent au Rite Ecossais Ancien, Accepté... de même que quelques loges et ateliers de perfection du Grand Orient de France travaillant aussi au REAA, sans parler des loges de la GLNF. Et pour ne pas fâcher, on ne parlera pas de la rude bataille que se livrent actuellement les suprèmes conseils (SCdF et SCplF) !
Alors, dans ces conditions, la tâche est rude et la marge étroite !
Et puis c'est aussi l'expression d'une conception bien singulière du principe fondateur de la franc-maçonnerie : "Rassembler ce qui est épars".
Pourquoi vouloir absolument ériger des frontières entre les rites ?
Un pôle de stabilité.
Dans ce paysage maçonnique français multiforme et mouvant, il y a, sommes toutes, un pôle de stabilité autour du principe de la souveraineté des loges. Là où il est tout à fait respecté, les loges peuvent pratiquer tout ou partie des 5 principaux rites de la franc-maçonnerie, y compris avec leurs variantes, d'initier ou pas des femmes et d'affilier ou pas des soeurs, d'invoquer ou pas le GADLU à l'ouverture de leurs travaux, lesquels peuvent aborder tous les sujets dès lors qu'ils le sont dans le respect des convictions de chacune et de chacun.
Cette fédération de loges et de rites place la liberté des loges au premier rang de ses priorités. Cela ne va pas sans mal ni soubresauts, mais ce principe finit toujours par s'imposer.
Loin des préalables et des anathèmes, sans demander de prendre je ne sais quel engagement avant d'entrer, tout simplement parce que les Présidents d'ateliers, les soeurs et les frères misent d'abord et avant tout sur la fraternité, le sens du devoir et du plus élémentaire "savoir-vivre", les loges du GODF acceptent les visiteurs et visiteuses dès lors qu'ils sont "reconnus comme tels".
Gérard Contremoulin
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