Vœux 2015 : la maçonnerie se cherche.
Le service communication de la GLFF m'a adressé pour que je la publie cette invitation à une présentation à la presse des vœux des "obédiences maçonniques françaises".
Je la publie bien volontiers comme à l'accoutumée.
La voici donc :
Et puis, quand on regarde la liste des obédiences maçonniques signataires, deux éléments surprennent.
D'abord l'absence du GODF, ensuite la présence de la GL-AMF.
La Lumière croit y voir un "bug". Bien sûr, François Koch dépasse cette notion pour entrer dans le jeux des relations entre obédiences ou plus exactement des relations entre Grands-Maîtres. Bien sûr, elles ne sont pas simples apparemment si l'on en juge par les pics plus ou moins acerbes que Catherine Jeannin-Naltet (GLFF) adresse, y compris publiquement (Salon Maçonnique du Livre) à Daniel Keller (GODF). Mais le problème n'est-il que là ?
Daniel Keller explique les conditions, très informelles, dans lesquelles se sont déroulées les prémisses de cette initiative qui se solde par l'absence du GODF de cette présentation.
Catherine Jeannin-Naltet, de même que Marc Henry, finissent leur mandat de Grand-Maître en juin prochain sans pouvoir briguer leur succession. Elle n'a manifestement pas digéré la possibilité pour les loges du GODF qui le souhaitent d'initier des femmes et d'affilier des Soeurs.
Sur ce point, elle tente de retenir, à leur corps défendant, les Soeurs qui souhaiteraient s'affilier au GODF tout en restant à la GLFF en les obligeant à démissionner de la GLFF. Quand on connaît l'attachement que tout maçon a pour la loge qui l'a initié, on comprend que cette mesure administrative puisse avoir de l'effet. Mais pour combien de temps ? Et ce blocage qu'elle a perpétué, la prochaine Grande Maitresse le maintiendra-t-elle à son tour ?
Marc Henry, qui semble avoir un peu de mal à se relever de la défaite d'importance qu'il a essuyé en décembre, voudrait probablement redorer son blason avant de descendre de charge. Ce que l'on peut comprendre.
Sur les commentaires des blogs, si le ton d'une agressivté rare est largement retombé, à la satisfaction de tous, certains commentateurs se complaisent à vanter la renaissance de la "maçonnerie andersonnienne" et de son support aujourd'hui : la CMF ! Tiens la revoilà...
C'est le cas du Très Respectable "Brutus" qui, telle l'épée du boureau, taille dans le paysage maçonnique français :
Celle de la renaissance en France d'une Maçonnerie de tradition Andersonienne.
D'une Maçonnerie qui refuse tout prosélytisme politique (GO) ou clérical (GLNF) parce qu'elle comprend que ces deux voies, celles de l'intrusion de la Cité ou de la Religion en Loge, ne correspondent plus à l’attente des Maçons d’aujourd’hui.
D’une Maçonnerie de la troisième voie, celle de la restauration de nos idéaux de morale et de simplicité qui s’affranchit des tentatives d’intimidation françaises ou étrangères qui veulent la faire échouer.
Désormais le paysage est bien dessiné et notre Confédération s’impose en son centre sans que ses ennemis n’y puissent rien changer. Il faut sentir les lassitudes. Il semble maintenant que le «
CMF Bashing » n’aura que peu d’écho.
Cette déclaration, dans le droit fil de ce que les inventeurs de l'idée de RPMF, puis de CMF souhaitaient (Alain Graesel et Alain-Noêl Dubart), pousse à un devoir de vigilance. En effet, que représente la CMF pour la GLDF sinon la contradiction absolue d'avec le chapitre 1 dernier alinéa de sa constitution qui stipule : "que la GLDF ne reconnait aucune autorité maçonnique nationale ou internationale supérieure à la sienne". Elle deviendrait dès lors l’instrument d’une soumission future de l'obédience à d'autres "puissances maçonniques".
Si les frères peuvent légitimement se sentir forts d'avoir gagné la bataille de la liberté des loges par le retrait des textes concernant notamment les intervisites, il y a tout lieu de rester vigilant pour que ce ne soit pas, finalement, que partie remise... Car voir réaborder sous l'angle de la CMF la franc-maçonnerie andersonnienne, modèle Graesel (ce qui reste au demeurant une bizarerie dont Pierre Mollier trace les méandres) peut apparaître comme un retour en force des principes de la régularité anglo-saxonne.
Les Frères et les loges, comme "Ar-Vreur", semblent décidé à jouer les veilleurs et les débusqueurs en exprimant la volonté d'étendre largement leurs analyses et leurs capacité à faire réfléchir et à élaborer.
Cette loge réitère sa demande de retrait de la GLDF de la CMF.
Alors, dans ce contexte, on ne peut que s'interroger, avec même un peu d'amusement, à voir la GL-AMF se joindre au concert des obédiences non régulières... Elle qui, il n'y a pas si longtemps, fustigeait la mollesse de la GLDF vis à vis de feu les exigences de Bâle... tout en négociant son propre accord !
La voilà maintenant qui recolle au peloton, mais sans le GODF...
Le récit qu'en fait La Lumière est effectivement du niveau du défi de cours d'école comme le rappelle Daniel Keller. C'est navrant.
Dans un tel climat, on comprend mal comment les obédiences peuvent accepter de jouer ce genre de petits jeux stériles et bien invalidant par rapport aux tâches de l'heure.
Peut-être faudra-t-il dire haut et fort que plutôt que de regretter a posteriori l'absence de telle ou telle une fois l'affaire conclue, il serait préférable a priori de ne pas participer soi-même quand telle ou telle en est absent.
Question de volonté réelle...
Bonnes fêtes du bout de l'An...
Gérard Contremoulin
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