La crise de la CGT n'est pas une bonne chose !
La CGT est en proie à une crise de confiance qui touche en premier lieu les "cégétistes" eux-mêmes après les révélations sur la folie des grandeurs de son secrétaire général Thierry Lepaon.
Et si ce cas fait l'objet d'un article sur ce blog, c'est pour une double raison. Thierry Lepaon a en quelque sorte ouvert le feu en tenant des propos sur la franc-maçonnerie avant sa prise de fonction et par ailleurs, cette crise n'est pas une bonne chose pour le progrès social auquel travaille tout franc-maçon, soeur ou frère, de la franc-maçonnerie libérale et adogmatique.
Le 29 octobre 2012, j'évoquais les propos plutôt défavorables qu'il tenait à l'égard de la franc-maçonnerie. Je le faisais sur une base plutôt constructive, allant même jusqu'à lui proposer de l'inviter à "plancher" au GODF. 27 mois plus tard, le bilan que les médias l'obligent aujourd'hui de présenter est calamiteux. Il va probablement sortir par la petite porte sous les critiques de ses pairs...
Et si l'homme a failli par rapport aux attentes de son organisation, et que la loi interne et un peu aussi la morale lui montrent le chemin de la sortie, l'organisation, elle, va devoir en payer le coùt social comme l'indiquent déjà les dernières élections professionnelles !
On aurait tort de s'en réjouir.
L'entrée dans une crise de cette gravité pour une organisation syndicale comme la CGT, quelles que puissent être par ailleurs les critiques que l'on peut légitimement lui adresser, ne peut que provoquer une chute de la confiance dans le fait syndical. Dès lors, c'est la qualité même du dialogue social entre les partenaires dit sociaux (syndicats de salariés et syndicats patronaux) dans notre pays qui va baisser et il n'en a pas vraiment besoin actuellement !
Le dialogue social est la capacité des partenaires sociaux de mettre en discussion les principaux problèmes du monde du travail dans la perspective de trouver des accords. C'est un exercice de responsabilité où la capacité à l'écoute et à la négociation sont les principales qualités des protagonistes. Elles reposent sur une certaine confiance que chacun est susceptible d'accorder à la parole de l'autre.
Cette confiance n'est pas seulement le fait d'une relation interpersonnelle entre des individus. Cet aspect est important mais il se conjugue avec un processus collectif qu'il ne faut ni oublier ni encore moins sousestimer. C'est le mouvement d'aller-retour qui existe entre les négociateurs et leurs mandants. C'est la pratique régulière de ce mouvement qui installe avec le temps les conditions de la confiance entre les partenaires.
De ce point de vue, la situation de Thierry Lepaon crée un état de défiance dont il faudra bien sortir mais qui ne se fera pas du jour au lendemain. C'est en cela que c'est préjudiciable au progrès social.
Gérard Contremoulin
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