28 mai : historique, une rencontre maçonnique GLNF - GODF rue Cadet.
La Lumière révèle un évènement qui ne peut rester sans commentaire : la première édition des "Rencontres La Fayette" qui vont réunir pour la première fois dans une réunion maçonnique depuis 1913, date de la rupture largement influencée par la GLUA de Londres, la GLNF et le GODF.
Il s'agit, littéralement, d'un évènement. Certes, il y eu des prémisses. Une réunion des chapitres de rite français du Grand Chapitre Général du Grand Orient de France et du Grand Chapitre Général de France (GLNF) s'est déroulé à Lyon en 2008, une conférence lors du Salon Maçonnique du Livre au DH en 2014, entre Roger Dachez (LNF, président de l'IMF) et Jean-François Variot, ès qualité de Grand Orateur de la GLNF sur le thème "Tradition initiatique et Régularité", mais une telle rencontre maçonnique dans un cadre obédientiel, jamais encore.
La Masonic Press Agency ne s'y trompe pas avec cet article :
Après la RPMF.
Dans le contexte d'une "recomposition du paysage maçonnique français" (RPMF) où l'on n'a vu s'écrouler les projets des hiérarques de la Confédération maçonnique de France (CMF) et de certains à la GLDF dont le Grand-Maître, projets mis en minorité par la majorité des députés des loges de l'obédience de la rue Puteaux, cette rencontre inédite ouvre de nouvelles perspectives et repositionne chaque obédience dans le sens de l'histoire.
Les différences.
Sans se piquer de mots, il faut dire que les choses sont claires entre la GLNF et le GODF. Chacun peut parfaitement identifier les différences et les désaccords qui existent entre ces deux obédiences.
C'est principalement la question de l'obligation de croire en Dieu et en l'immortalité de l'Ame, dont le voeu n° 9 voté au convent du GODF de septembre 1877 a abrogé le caractère obligatoire !
Le caractère devenu facultatif de cette "croyance" fonde au GODF le concept de "liberté absolue de conscience". Mais il est profondément antinomique avec la conception que la GLUA a de la franc-maçonnerie. C'est le sens de la rupture qui intervient en 1913 entre le GODF et la Loge "Le Centre des Amis" (Rite Ecossais Rectifié) dont le Vénérable, Edouard de Ribaucourt, avait également été pendant près de 20 ans celui de la Loge "Les Amis du Progrès" au GODF.
L'initiation féminine est un autre sujet de discorde. La GLNF refuse toute participation féminine à leurs travaux maçonniques, ce qui n'est pas le cas de l'énorme majorité des loges du GODF, même si, il faut le reconnaître, il en existe certaines qui continuent de leur refuser l'accès à leurs travaux.
Les sujets religieux et politiques sont proscrits des travaux des loges de la GLNF alors qu'ils sont possibles dans celles du GODF.
Enfin, les autres différences tiennent à l'organisation des obédiences.
Paradoxe.
Mais la clarté de ces identifications peut favoriser, paradoxalement, les initiatives communes !
Tel est le cas pour celle du mois de mai prochain. Et ce qui apparaît réellement inédit, c'est l'annonce qu'il s'agit de l'installation de relations continuées puisque les Rencontres La Fayette se nomment en réalité les "Rencontres La Fayette GODF-GLNF. La franc-maçonnerie, école de pensée, école de spiritualité" et sont d'ores et déjà programmées tous les deux ans, voire même tous les ans !
Cette première édition traitera de "La franc-maçonnerie face à ses mythes". Il pourrait s'agir d'un exercice salutaire...
Si, à l'évidence, chacun aura à coeur de légitimer sa progression initiatique par rapport à l'identité de sa démarche, Déiste, Théiste ou libérale (au sens des Lumières) ou encore "adogmatique", cet indéniable rapprochement devrait permettre de clarifier les grands choix de la franc-maçonnerie française.
Gérard Contremoulin
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