Après un siècle de brouille, le 28 mai colloque public commun GLNF-GODF : "Les Rencontres Maçonniques La Fayette"
Depuis la création de la GLNF en 1913 par scission d'avec le GODF et le départ de la Loge "Le Centre des Amis" (qui travaillait au Rite Ecossais Rectifié) animée principalement par les Frères Edouard(1) de Ribaucourt, Camille Savoire et Bastard, les deux obédiences s'ignoraient "fraternellement".
La question centrale autour de laquelle tourne le désaccord est celle du voeu numéro 9 du convent du GODF en 1877 : l'abandon de l'obligation de croire en Dieu et en l'immortalité de l'Ame. Depuis, est venue s'ajouter la possibilité pour les loges qui le souhaitent d'initier des femmes et d'affilier des soeurs !
L'histoire de la GLNF se fonde essentiellement sur un désaccord d'ordre spitituel avec le GODF. Il se traduit par le fait que la GLNF dénie aux membres du GODF la qualité de franc-maçon, ne les "reconnait pas comme tel" et interdit à ses membres toute visite de loges et de travaux dirigés par des membres du GODF !
En revanche, de son coté, le GODF ne prescrit à ses membres aucune interdiction de cette nature et reçoit, lorsqu'ils se présentent, les frères de la GLNF. Bien évidemment aucune signature au bas d'un engagement à respecter telle ou telle clause ne leur est demandé.
Un siècle de brouilles et de suspicion ne conduit pas nécessairement vers une mer d'huile. Il y eut parfois des échanges assez vifs, voire "virils" entre les frères. La volonté d'un ancien Grand-Maître d'entrer dans une logique de concurrence a poussé la GLNF dans une crise sans précédent, de plus de deux années et qui vit des affrontements stupéfiants entre frères. La blogosphère maçonnique s'en est fait l'écho avec les blogs "Myosotis".
Tout semble attester qu'elle en est désormais sortie avec l'équipe mise en place autour du Grand-Maître Jean-Pierre Servel. Plusieurs initiatives sont prises depuis l'an dernier qui montrent la double volonté de cette obédience : affirmer son identité de maçonnerie régulière reconnue par la Grande Loge Unie d'Angleterre tout en (re)nouant des contacts avec la première obédience libérale de la franc-maçonnerie française.
De son coté, il faut saluer le fait que Daniel Keller, le Grand-Maître du GODF qui aura su se rendre disponible et attentif aux possibilités de renouer ce dialogue. Certes, on peut difficilement attendre que sa première édition "renversera la table", mais on retiendra qu'il sera un indéniable signal adressé aux francs-maçons qui ne se satisfont plus de cette brouille historique. Alors plutôt que l'ignorance fraternelle, on peut peut-être essayer une "politique des petits pas"...
Ce bref rappel historique montre tout l'intérêt que constituera cette 1° édition des "Rencontres Maçonniques La Fayette".
N'hésitez donc pas à vous inscrire pour participer à cette grande première.
Gérard Contremoulin
(1) Merci à Alain Berheim d'avoir redressé mon erreur...
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