GLDF : questions aux candidats
Quatre candidats à la Grande Maîtrise de la GLDF, c'est une information qui court maintenant "Urbi et Orbi". C'est un choix qui appartient aux frères députés des loges et qui sera tranché lors du Convent de juin prochain.
Ce choix ne concerne bien évidemment que les seuls membres de la rue Puteaux. Chaque obédience est souveraine ! La question d'ailleurs n'aurait même pas à être posée si, en marquant son mandat par la volonté (au demeurant mal assumée) d'une rupture des relations avec les obédiences non régulières, Marc Henry ne nous avait invité, à son corps défendant, dans le débat de son obédience !
Quoi qu'il en ait, il a rendu les membres des obédiences avec lesquelles il évoquait cette "rupture" témoins et donc possiblement acteurs de sa stratégie. Et vouloir en rejeter la responsabilité sur ceux qui en parlaient ou qui la contestaient aura été vain. Toujours est-il qu'aujourd'hui certains enjeux du prochain Convent intéressent au delà des membres de la Grande Loge de France.
Changement ou continuïté ? Il ne paraît pas inutile d'en rappeler certains aspects à ceux des frères dont "La Lumière" nous annonce les candidatures.
Une stratégie de tension et de division.
Tout cela commence avec la maligne et perverse proposition des 5 Grandes Loges "régulières" européennes qui réveillent la soif de reconnaissance londonienne de régularité que certains, rue Puteaux, attendent depuis des décennies et que la GLNF venait de perdre... (Enfin ce qu'une lecture par trop rapide de la décision de la GLUA permettait de considérer comme telle. On s'apercevra plus tard qu'il ne s'agissait que d'une ... suspension !)
La déclaration de Bâle de juin 2012 ouvre effectivement la séquence Recomposition du Paysage Maçonnique Français (RPMF) où la GLDF est sommée de "rompre sans ambiguïté avec les obédiences non régulière" dans la perspective d'obtenir cette reconnaissance. Cette séquence se referme en décembre 2014 avec la Tenue de Grande Loge lorsque les députés refusent "sans ambiguïté" de se plier à cette exigence et à s'engager dans une logique isolationiste.
Il y eut aussi le projet d'obliger les visiteurs des Tenues de la GLDF à signer une feuille de présence (jusque là, pas de problème) mais contenant aussi en entête les engagements de la GLDF. On peut parfaitement respecter les usages de la loge que l'on visite, cela s'appelle simplement la correction et le savoir-vivre sans pour autant s'engager (signature) sur les obligations à long terme de ses membres ! Ce projet n'avait d'ailleurs aucun précédent ni exemple...
Et puis encore la séquence où la GLDF décide unilatéralement de sortir de l'Institut Maçonnique de France (IMF) et d'organiser, à une semaine d'intervalle, un Salon concurrent ! Initiative tout à fait regrettable qui menaçait "Le Salon Maçonnique du Livre", pourtant l'une des rares manifestations interobédientielles qui se soit maintenue aussi longtemps !
La gestion assez "spéciale" de l'ensemble de cette période de deux ans et demi a exacerbé les tensions et conduit à une dégradation sensible des relations interobédientielles.
Que faire devant un tel bilan ?
Quelques questions.
L'élection d'un nouveau Grand-Maître prendra dès lors une signification tout à fait essentielle, précisément sur le plan des relations interobédientielles. Voici quelques questions dont les réponses préciseraient le cadre des prochaines relations.
- La Grande Loge de France occupe une place tout à fait spécifique dans le panorama maçonnique français et offre une démarche initiatique de recherche spirituelle originale. Comment se situera-t-elle par rapport aux obédiences existantes ?
- Les intervisites continueront-elles selon le régime actuel ou bien subiront-elles des restrictions lièes à l'obligation de signer et parapher des obligations ?
- La GLDF envisagera-t-elle un retour au sein de l'IMF et participera-t-elle à l'organisation du Salon Maçonnique du Livre 2016 ?
- Quelles perspectives pensent-elles ouvrir, quelles initiatives pensent-elles prendre pour réaborder les relations interobédientielles ?
Les autres questions ne concernent que les frères de la GLDF et je n'ai pas à en parler.
La Tenue du 16 avril.
Dès lors qu'une loge organise une Tenue permettant de connaître les réflexions et les propositions d'un candidat, la démarche mérite d'être remarquée. C'est le cas de la Loge Victor Hugo qui permettra, ce 16 avril, au frère Jean-Marie Doumbé de s'exprimer sur "l'Avenir de la Grande Loge de France".
Souhaitons qu'un débat fécond s'engage avec les frères qui souhaiteront y participer, et, qui sait, peut-être pour quelques semaines encore, le premier d'entre eux...
Gérard Contremoulin
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