Le mauvais combat de "La Maçonne"...
Notre amie blogueuse "La Maçonne" ne nous a jamais habitué à être tendre avec le Grand Orient de France, parfois assez critique, voire carrément désagréable. Mais dans cet article, elle se place à la limite de la désinformation...
On vient en franc-maçonnerie pour cultiver la recherche de la vérité et nous apprenons à nos dépens qu'on ne l'atteint jamais. Parfois en touche-t-on quelques aspects comme autant d'horizons qui fuient dès que nous nous en approchons...
Le vote favorable du convent de la GLFF en faveur de la double appartenance avec le GODF occupe apparemment les esprits et notamment le sien et semble continuer à faire couler beaucoup de salive avec une saveur de regret, voire de défi !
En effet, les conditions mises à son application se multiplient autour du thème "il faut que le convent du GODF ratifie notre vote, sinon, il ne s'appliquera pas"... On se souvient des arguments développés au plus haut niveau rejetant la responsabilité de la situation d'avant ce vote sur ... Daniel keller au motif "qu'il n'en voulait pas" !
Pas étonnant que notre amie "La Maçonne" poursuive sur ce thème.
Extrait :
Je ne serais pas la blogueuse « la Maçonne », si je ne signalais pas à mes lectrices et lecteurs, que le convent du GODF n’a pas validé l’accord de double appartenance avec les sœurs du Droit Humain. La réciprocité entre le GODF et le Droit Humain n’est vraie que pour les frères des deux obédiences. Pourquoi le Conseil de l'Ordre et son Grand Maître n'ont pas fait voté par le convent du GODF ce qui semble être une simple mise en conformité avec l'actualité de leur obédience pour les sœurs du GODF et du Droit Humain?
Pour paraphraser une expression qui m’a été dite : il n’y a que le GODF qui croit que la double appartenance est automatique (ou qui veut nous le faire croire).
Si le GODF souhaite une double appartenance avec la GLFF, autant qu’il accepte que les sœurs du GODF puissent bénéficier des mêmes privilèges. Bien sûr, sans ce vote du convent du GODF, l'accord sera inexistant. Est-ce que les loges et les frères du GODF s'accorderont pour se reconnaitre dans les prises de position du Conseil de l'Ordre et de son Grand Maître vis-à-vis des obédiences mixtes et féminines?
Rappelons que le Conseil de l'Ordre du GODF et en premier lieu son président, le Grand-Maître, n'a aucun pouvoir en matière "législative", ce pouvoir appartenant exclusivement au Convent.
Alors voyons, à partir des textes du GODF, ce qu'il en est !
Et la solution à cette question de la double appartenance réside dans un certain article 81 du Règlement Général du GODF. Et pour que chacune et chacun bénéficie du même niveau d'information, rappelons que le Règlement Général est adopté et modifié par le Convent. Le Convent est composé d'un représentant de chacune des loges de l'obédience.
Le texte qui suit est donc une décision du Convent, instance délibérante (législative) souveraine du Grand Orient de France !
Voici ce texte :
Tout Franc-maçon d’une Loge adhérente au Grand Orient de France peut être affilié à plusieurs Loges dépendant de l’Obédience ou d’autres Puissances Maçonniques reconnues par convention par le Grand Orient de France. Il ne paie sa capitation que dans une seule Loge dans laquelle il exerce ses droits définis à l’article 12.
Quand la Loge dont il est membre cesse son activité, pour quelque cause que ce soit, il doit, dans le délai d'un an, se faire affilier à une autre Loge, sous peine de ne plus pouvoir être admis dans les Loges de l'Obédience. Durant cette période, il reste membre actif du Grand Orient de France.
Tout Franc-Maçon qui n'a pas signé la demande de reprise des travaux d'une Loge en sommeil ne peut être admis par celle-ci que par nouvelle affiliation, selon la procédure indiquée ci-après.
Il lui est interdit, d'une part, de légiférer la même année dans deux Obédiences différentes, et, d'autre part, les Francs-Maçons du Grand Orient de France ne peuvent, sans autorisation préalable du Conseil de l'Ordre, participer à la création d'une Loge d'une autre Puissance Maçonnique en France.
La possibilité de s'affilier, c'est-à-dire d'être membre d'une loge du GODF est ouverte par ce texte dès lors que la demande émane d'un membre d'une obédience avec laquelle le GODF a un accord de reconnaissance. Il me semble que tel est le cas du GODF et de la GLFF !
Pour être complet, précisons qu'il existe deux catégories de membre dans les loges du GODF. Les membres en "appartenance directe" et les membres "affiliés selon l'article 81". La différence est contenue dans les premier et dernier paragraphes. Selon son choix, le membre, soeur ou frère, demandant son affiliation choisit la loge dans laquelle il entend exercer son pouvoir législatif, sachant qu'il ne peut l'exercer que dans une seule. Ce que stipule le texte par : "il lui est interdit de légiférer la même année dans deux obédiences différentes".
Précisons également que cette disposition a une incidence non négligeable sur la capitation. Celle-ci se compose au GODF de trois parts :
- la part correspondant au fonctionnement de l'obédience (la capitation),
- la part correspondant à l'occupation des locaux, entretien et surveillance (la cotisation),
- la part de fonctionnement de la loge et qui ne dépend que d'elle-même.
Pour les membres en "appartenance directe", les 3 parts sont exigibles.
Pour les membres en "affiliation article 81", la première part n'est pas exigible et dans certaines conditions (déterminées par la loge), tout ou partie de la troisième non plus.
Rien ne s'oppose donc depuis l'adoption de ce texte, il y a plusieurs dizaines d'années, à ce que des membres d'obédiences reconnues par le GODF puissent devenir membre du GODF. Et ceci, quoi que puisse en dire "La Maçonne", bien avant les votes des convents de 2010 et 2011 favorables à l'initiation des femmes et à l'affiliation des soeurs !
Dernier point de mise au point, le Suprème Conseil du REAA de la Fédération Française du Droit Humain sous la signature du Frère Jean Eisenbeis et le Grand Chapitre Général du GODF (Rite Français) sous celle du Frère Jean-Pierre Catala ont signé un accord d'intervisites.
Alors, que répondre à ce type de paragraphe :
Ainsi, le monde merveilleux du GODF et des obédiences masculines libérales semblent bien moins ouverts, se cachant derrière des effets d’annonces, plutôt qu’agissant concrètement. Nos frères-la-vertu prônent bien des choses, mais ne l’appliquent pas pour eux-mêmes.
la phrase de Talleyrand : "Tout ce qui est excessif est insignifiant" !
Gérard Contremoulin
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