Etre transgenre rue Puteaux...
La Lumière a braqué son faisceau sur l'une des questions majeures de notre décennie : le "transgenrisme" et qui affecte désormais la GLDF. Pour une obédience strictement masculine, ce n'est pas une mince affaire !
J'avais cette information depuis mai dernier. Ces deux frères qui ont entamé leur transformation méritent tout le respect dù à ceux et celles qui vont au bout de leurs engagements, au bout de leur idéal, au bout de la volonté d'être eux-mêmes.
En maçonnerie, cela va plus loin si l'on considère que le travail maçonnique consiste à se révéler à soi-même et à se réaliser. Les francs-maçons, soeurs et frères, ne devraient avoir que la volonté de les accompagner dans ce cheminement fondamental. Mais mes années au conseil de l'ordre du GODF (2008-2011) m'ont appris à comprendre la difficulté que cet accompagnement représente dans une obédience masculine !
C'est à cette époque que le GODF a opéré sa mutation et finalement a permis aux loges qui le souhaiteraient d'initier des femmes et d'affilier des soeurs. Mouvement en cours de parachèvement avec la récente possibilité de double appartenance GLFF/GODF.
Quoique qu'elle ait été plutôt difficile à prendre (ce qui mériterait un article contradictoire entre les différents protagonistes), la décision du Grand Maître Pierre Lambicchi de faire procéder au changement d'identité et de reconnaître la Soeur Olivia Chaumont comme soeur du GODF, devait faire prendre un tournant heureux et accélérer cette mutation, aujourd'hui irréversible !
Que fera la GLDF avec ses deux frères devenant soeurs ?
Réaction du Grand Maître Philippe Charruel.
La Lumière nous informe de la position du Grand-Maître :
«Naturellement, si un de ces frères changeait d’état civil, il serait invité rejoindre une obédience mixte ou féminine. La GLDF est une obédience masculine et le restera.»
Il est probable que ce soit là une position officielle.
Expulsion plutôt que mutation ?
Si les frères de la Grande Loge de France l'acceptent ainsi, ce sera leur choix légitime. Ce sera à eux et à eux seuls de dire s'ils trouvent cette position en accord avec les valeurs humanistes et les principes de Tolérance et de Fraternité défendus par leur obédience.
Ils auront avec eux la position courageuse de la rue Puteaux sur l'acceptation de l'homosexualité à tous les niveaux obédienciels et particulièrement alors qu'une très large partie de l'opinion la condamnait et la faculté la considérait comme une maladie...
Ils auront avec eux toutes celles et tout ceux qui cherchent la voie pour jouer leur rôle de citoyens actifs et engagés dans l'évolution de notre société. "Améliorer à la fois l'Homme et la Société", n'est-ce pas suivre et chercher à comprendre ses profondes mutations ?
Un long chemin.
Ils auront contre eux en revanche, ceux dont la volonté est de faire reconnaître quelques fondamentaux qui restaureraient ce qu'ils estiment être les fondements de leur obédience :
- une obédience vieille de 300 ans d'histoire,
- une obédience monorite, le REAA, ce rite étant destiné aux hommes,
cf. Marc Henry à "La Montagne" : "Le rite que nous pratiquons ne comprend que des figures masculines."
- une obédience donc strictement masculine.
Sur le premier point, on connait la polémique sur l'histoire, amplement relayée ici qui a opposé Marc Henry à Roger Dachez, au point qu'il n'est pas nécessaire d'y revenir.
Sur le deuxième point, il ne semble pas que soit pris en compte les quelques loges qui travaillent à d'autres rites (RER, Emulation, York)... Admettons que la loi du nombre explique cette déclaration.
Quant au 3°, le débat commence.
Gérard Contremoulin
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