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Le Blog pour Tous d'un franc-maçon. "La loi morale au fond de notre coeur et la voute étoilée au dessus de notre tête". Emmanuel Kant Les pseudonymes ne sont plus acceptés pour les commentaires. (4.11.2018)

13 Feb

A quoi sert, aujourd'hui, la franc-maçonnerie libérale ?

Publié par Sous la Voûte étoilée

Manifestation du 10 décembre 2005 (Centenaire de la loi)

Manifestation du 10 décembre 2005 (Centenaire de la loi)

Libérale, comme liberté de conscience, quel est aujourd'hui l'espace d'une franc-maçonnerie qui prétend "améliorer à la fois l'Homme et la Société" ? Et surtout, quels sont ses obligations ?

 

En se revendiquant d'être l'héritière de la franc-maçonnerie du siècle des Lumières, la franc-maçonnerie libérale, et particulièrement ses membres, ont-ils conscience de l'engagement qu'ils contractent ?

 

Il ne serait évidemment pas "maçonniquement corret" de le mettre en doute ! Et pourtant, les auteurs maçonniques se surpassent depuis quelques temps pour "retrouver" et "mettre en valeur" les origines religieuses, sprirituelles voire "bibliques" du Rite Français, principal vecteur (mais non le seul) de la franc-maçonnerie libérale. Devrions-nous leur ériger une montagne de protestations ? Que nenni ! Tant la liberté de conscience est absolue, et nous y sommes tant attachés, qu'il serait alors là, pour le coup, tout à fait maçonniquement incorrect d'y procéder.

 

Mais, dans le même temps, qu'il nous soit permis de faire remarquer que ces origines ne sauraient en aucun cas, passer par pertes et profits  1877 et la grande, l'incomparable décision, souveraine, du convent du GODF qui met un terme à l'obligation de croire en dieu et en l'immortalité de l'âme !

 
C'est alors que, sous la vigilance de Frédéric Desmons et de ses Frères, du Conseil de l'Ordre, des Loges qui ont voté ce fameux voeu "numéro 9" va se développer une maçonnerie qui va se détacher -pensaient-ils : pour toujours- de la tutelle sprirituelle, de l'immanence divine, de la soumission à une loi "hors sol" qui soumettait jusque là l'Homme à la toute puissance de dieu. Avec 1877, toutes ces "fadaises" sont hors champ ! Non pas que cette décision interdise quoique ce soit, et notamment pas le GADLU comme on le lit et l'entend parfois, mais elle supprime une obligation. Et, ce faisant, elle crée un principe absolu, celui de la Liberté de Conscience.
 
 
A partir de ce moment se développera une franc-maçonnerie que l'on dira "libérale" et qui deviendra "adogmatique" en 1999 sous la Grande Maîtrise de Philippe Guglielmi au GODF, pour faire la différence avec le sens profane de mot libéral, alors utilisé jusqu'à la nausée par un certain Alain Madelin...
 
 
 
Janvier 2014 - Soutien interobédientiel aux femmes espagnoles - Droit à l'avortement - Marseille

Janvier 2014 - Soutien interobédientiel aux femmes espagnoles - Droit à l'avortement - Marseille

 
Serait-ce "péché" ?
La quasi totalité des publications récentes, si l'on excepte celles de Ludovic Marcos et Cécile Révauger, aurait tendance à le faire accroire. Même si l'esprit du temps est à l'ouverture d'esprit et à la fin des anathèmes, tant à la GLNF qu'à la GLDF, il n'est pas souhaitable de mettre notre drapeau sous notre tablier et de laisser croire que, finalement, tout bien considéré, au GODF AUSSI, on est spiritualistes !
 
La belle affaire... Bien entendu que nous le sommes, spiritualistes ! Et pas d'hier. Mais nous le sommes, face à notre conscience. Point de diktat, point d'obligation.  Toute la richesse de la décision de 1877 réside dans cette différence qu'elle n'est pas une obligation (comme la règle en douze points peut l'être) mais une liberté : celle de croire OU de ne pas croire, pour devenir membre du GODF !
 
 Alors, devant cette extraordinaire richesse, il serait temps d'accorder un peu de place, en tous cas un peu plus qu'au musée de la franc-maçonnerie, aux réflexions tant de Frédéric Desmons que de Louis Amiable, même si (et peut-être même d'autant plus - liberté absolue de conscience obligeant) cela vient s'inscrire en contradiction avec la pensée des auteurs... La richesse du rite français n'est pas dans la soumission à des principes qui exigeraient une obéïssance absolue, y compris à la lettre des rituels, mais une grande latitude accordée à la forme pour mieux se consacrer au fond de l'engagement du maçon, car c'est bien de cela qu'il s'agit ! 
 
 
Pour ce qui concerne les francs-maçons qui revendiquent la pratique d'une maçonnerie héritière de la philosophie du siècle des Lumières, cela mérite d'approfondir l'examen. 
27 janvier 2013 - En soutien au Mariage pour Tous - Paris

27 janvier 2013 - En soutien au Mariage pour Tous - Paris

 

De quoi s'agit-il ?

De même qu'en son temps, Molière écrivait des pièces d'avant-garde (et non des "classiques"), savons-nous, décryptons-nous correctement ce à quoi nous engage le fait de se revendiquer, aujourd'hui, héritiers des Lumières ? Savons-nous actualiser, transcrire convenablement cet esprit conquérant de libertés ?

 

En commentaire à un dernier article, "Duplay" pose LA question, essentielle aujourd'hui :

 

Duplay • 13-01-2016 16:36 • Marre du déclinisme !

 

La franc-maçonnerie du GODF telle qu'elle a été pratiquée à la fin du 19° siècle a-t-elle un avenir ? C'est à mon sens la question qu'il convient de se poser plutôt que celle d'une improbable réunification d'une famille que rien ne rassemble. Les rencontres Lafayette ne déboucheront sur rien. Leur seul intérêt est de montrer que la bienséance et la courtoisie doivent être la règle entre cousins éloignés et que le temps des anathèmes est dépassé. Encore ne s'agit-il que d'une pétition de principes entre les deux grands-maîtres qui ont l'intelligence de ne pas ressusciter des querelles sans intérêt.

Pour le reste, la différence de fond et de comportement ne permet aucun rapprochement véritable. La maçonnerie pratiquée par la GLUA, les Loges américaines, ultra-majoritaires en nombre d'affiliés dans le monde est totalement et radicalement différente de celle, ultra-minoritaire dite libérale. La première exige la croyance en un dieu révélé, la deuxième pose la liberté absolue de conscience comme la condition essentielle de son existence.

Le problème qui est posé aujourd'hui au GODF est de savoir quel rôle il entend jouer dans la société dont il prétend, dans ses rituels et ses statuts vouloir l'amélioration. Or, ce n'est pas une véritable découverte de constater que dans sa pratique et son recrutement, beaucoup des ses membres s'orientent de plus en plus vers la recherche d'une crypto religion qui leur donnera les clefs d'une spiritualité laïque comme ils disent.

Le Grand Orient de France est dans une curieuse schizophrénie politique vantant d'un côté les mérites de ses grands-ancêtres artisans de la séparation des églises et de de l'Etat, de l'instauration de l'instruction publique et de la République et continue à développer par ailleurs une pratique rituelle dont on peut sans risque d'être contredit, penser qu'elle n'est pas fondée sur un rationalisme trop exigeant. C'est comme le fait remarquer Gérard, le courant qu'a initié la loge des Neuf soeurs, contre la majorité de l'obédience puis qu'ont reprise dans les années 1860 des frères tels Frédéric Desmons, Louis Amiable et d'autres pour aboutir aux résultats que l'on connait lors des convents de 1877 et 1886 qui marque la véritable rupture.

Or si aujourd'hui l'histoire de la maçonnerie a fait d'énormes progrès, elle laisse de côté tout ce pan en ne le traitant pas ou en le traitant par le mépris. Les Ferry, Combes, Gambetta et autres Sembat ont mené un combat politique dans la société et au sein d'un Grand Orient qui abandonnait les "augustes fadaises" et les rituels jugés déjà d'un autre temps, en tout cas peu adaptés à une obédience qui voulait s'ouvrir vers la société. Lors de "l'initiation" de Littré et de Ferry qui a lieu le même jour rue Cade, c'est devant une assemble de 400 personnes que Gambetta prononce le discours de bienvenue dans une réception dont le rituel aurait fait frémi, telles les chaisières sulpiciennes, beaucoup de dignitaires du GO d'aujourd'hui. La lecture des carnets de Marcel Sembat donnent également une idée de ce qu'était la maçonnerie pratiquée alors par ceux qui ont agi sur la société.

Or cette histoire est occultée, le retour en arrière opérée par Arthur Groussier, pourtant issu du même tronc, est considéré comme un retour louable à la tradition sans autre forme de procès. Le fait que les historiens les plus sérieux d'aujourd'hui appartiennent à une courant traditionaliste, pratiquent ou aspirent à pratiquer une maçonnerie de musée, conservant les rites anciens, n'est certes pas étranger à cet état de fait.

Mais il faudrait, peut-être, s'interroger sur la nécessité d'éclairer à nouveau ce passé pour trouver les voies d'un avenir pour le GODF ou tout autre obédience qui voudrait inscrit son action dans le futur en accord avec son époque.

11 janvier 2015 - Auxerre

11 janvier 2015 - Auxerre

 

"Maçonnerie de musée" ou maçonnerie qui s'inscrit dans le temps présent ?

Au moment où la société se délite et commence à faire comprendre aux plus optimistes que rien n'est jamais acquis, les francs-maçons voient leur héritage sévèrement ébranlé. Les valeurs de fondation, la liberté, l'égalité, la fraternité, la justice sont mises à l'encan. Les prêcheurs en font des objets de surenchère et le relatif tend à s'imposer à l'absolu.
 
Peut-on s'isoler de cette réalité ? Et peut-on considérer que ces questions ne concerneraient pas la franc-maçonnerie ? Toute la question posée par Duplay est là. 
 
S'il existe bien depuis 1877 deux branches séparées, voire opposées, au sein de la franc-maçonnerie, l'état de la société aujourd'hui peut-il conduire les obédiences, notamment régulières, à réexaminer leurs règles de fonctionnement internes, et principalement celle qui interdit en loge tout débat de nature sociétale ?  La réponse leur appartient...
 
Pour ce qui la concerne, la franc-maçonnerie libérale adogmatique, qui ne s'interdit aucun débat, doit dépasser le simple stade de la discussion. Les Soeurs et les Frères mais aussi très probablement les loges ne devraient-elles pas désormais réfléchir à entrer dans l'action par des initiatives concrètes pour vraiment jouer dans la société le rôle qu'ils proclament dans leurs déclarations solennelles ?
 
 
A quoi sert, aujourd'hui, la franc-maçonnerie libérale ?
Il n'y a, bien évidemment de mon point de vue, rien à retrancher aux engagements que montrent ces photos. Néanmoins, la période commande très certainement un autre type d'engagement, un prolongement plus soutenu dans la défense de nos valeurs.
 
Et puisque le franc-maçon ne se réfère à aucun slogan, à aucun mot d'ordre autre que ce que lui dicte sa conscience, c'est bien en Loge qu'il aiguise sa compréhension du monde et de la société, la définition d'un nouvel Humanisme. Et c'est bien en loge, alors, qu'il peut concevoir et construire la nature de sa propre intervention dans la société.
 
C'est peut-être là que si situe l'intérêt de la franc-maçonnerie libérale... dans la possibilité de pratiquer une franc-maçonnerie qui ne se limite pas à redire, rituellement, ce qui a déjà été dit.
 
Gérard Contremoulin
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E
Merci et bravo pour cet article sur une problématique centrale et pourtant rarement abordée en Loge : à quoi sert la Franc-Maçonnerie ? <br /> <br /> Pour info un livre récent aborde, sous un angle particulier (celui des inégalités), ce sujet : DIALOGUES SUR L'HERITAGE, de A. Lafaye-Moses (http://croquant.atheles.org/detox/dialoguessurlheritage/)<br /> <br /> <br /> 200 ans après sa création, il est effectivement plus que jamais nécessaire que les honnêtes femmes et hommes qui composent la FM, au lieu de se focaliser sur le "polissage de leur pierre brute", relèvent leurs manches et contribue à l'"amélioration matérielle et morale de l'humanité". Les priorités sont légion alors que les inégalités n'ont jamais été aussi marquées, des dizaine de milliers de personnes dorment dans les rues glacées sans intervention publique, la justice est bafouée, la laïcité guère mieux traitée, etc.
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S
Mon titre est plus précis : A quoi sert la franc-maçonnerie "libérale"...
C
Mon frère aristot57, nous votons sur des aspects administratifs qui concernent la vie de la loge, ou très rarement suite à des délibérations qui excluent les thèmes politiques et confessionnels.<br /> <br /> La distinction entre sociétal ou pas n'est pas si artificielle que cela lorsque les esprits s'échauffent en loge ; mais dans ce cas nous sommes dans le profane ...
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E
Hélas ma remarque portait effectivement sur la FM libérale, ie progressiste.<br /> <br /> Mais peut-être pour lever toute ambiguïté aurais-je dû effectivement plutôt indiquer "plus de 100 ans après sa création (...)..."
C
Mon frère Gérard, tout d’abord merci pour ce post et la discussion intéressante qu’il suscite. Je pratique le REAA à la GLDF, dans une loge qui a beaucoup souffert des hésitations de l’obédience ces dernières années.<br /> Je trouve que d’une manière générale nous nous préoccupons beaucoup trop des obédiences et pas assez des loges et du travail que l’on y accomplit. Et je suis d’accord avec le frère Jean-Michel lorsqu’il écrit que « toute la richesse de l'enseignement symbolique, ésotérique et authentiquement initiatique a complètement disparu ». Enfin pas complètement j’espère. La question réside ici dans la difficulté de pratiquer cet enseignement et comment la surmonter. Si l’on admet que l’initiation maçonnique doit s’appuyer sur un enseignement symbolique, être « libre et de bonnes mœurs » ne suffit certainement pas comme critère de recrutement : la méthode ne marche pas sur tout le monde, mais presque tout le monde a le droit d’être initié …<br /> Alors certains attendent plus de sociétal. A la GLDF nous pouvons débattre en loge de sujets politiques ou confessionnels (article 4 de la Déclaration de Principes de 1953), mais nous ne pouvons pas voter sur ces sujets. Et comment assurer durablement la cohésion d’une loge en entreprenant de voter sur des thèmes qui vont inévitablement cliver le groupe et aboutir à rassembler des frères qui pensent tous de la même manière sur les sujets abordés ? « Rassembler ce qui est épars » est un effort qui dans certaines circonstances n’a aucune chance d’aboutir ! Même sans vote sur les sujets sociétaux les loges réputées sociétales attirent ceux qui adhèrent à leurs idées. Grand bien leur en fasse mais on peut espérer mieux pour frotter sa pierre à un matériau différent de soi !<br /> Je terminerai par une terrible banalité : l’avenir de la FM tient à la qualité du travail en loge. Pour le reste « poursuivons en dehors du temple … ».
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A
Merci Caritat de dire mieux que moi la même idée : le travail maçonnique est DANS LES LOGES et l'union entre les FM est dans ce cadre ... tant que les obediences ne viennent pas diviser, monter des FM les uns contre les autres. Mais c'est aussi notre responsabilité de les laisser faire, leur donner crédit dans ce domaine.<br /> Au fait, je m'interroge ... Pourquoi voter sur ce qui n'est pas une décision ? Vous votez pour une planche "spirituelle" ? <br /> Pour ma part je pense que cette distinction sociétale ou pas est totalement artificielle ou tout au moins pas categorique.
A
Ce qui est terrible et désolé navrant pour notre FM est un raisonnement sur l' "adjectif". Ainsi le raisonnement va se construire autour d'un adjectif qu'on aura collé à une part du "seul peuple de FM répandu sur la surface de la Terre" (la Fmaconnerie telle que nous l'exprime nos rituels tricentenaires) pour diviser, éparpiller les FM.<br /> Il en est ainsi de l'adjectif "régulier", tarte à la crème que se balancent des concurrents avides de ce ponpon de pacotille qui leur donnerait une importance qui les autoriserait à toiser d'autres et s'imaginer "plus ... ils sont incapables d'enoncer" .<br /> Lorsque la FM tombe dans ce puéril indigne et profane, merite-t-elle d'être encore considérée FM ? Il est vrai, heureusement que cette perversion ne toûche essentiellement que ceux qui ont cet intérêt à diviser la FM, pour des profits de business ou de la gloriole.<br /> Il est regrettable que la FM qui n'est pas tombée dans cette absurdité finalement accrédite en la considérant cette contre-maçonnerie.<br /> Au lieu de faire une contrepartie "libérale" qui accrédite finalement le déviationisme des prétendus réguliers, il ya la FM du "seul peuple de FM répandu sur la surface de la Terre" et des velléités separatistes de certains pouvoirs obedientiels.
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A
Bon merci de repondre, Gerard.<br /> De quoi parles-tu en matiere de "convergence" Est en brandissant un critere de division (liberal) des categories qu'on converge ?<br /> Comme je te l'ai toujours dit, Glefu est une organisation de fédération de moyens et ne se mêle aucunement de la vie initiatique des maçons. Ma volonté de "réunir" est très claire et ne s'interesse aucunement à l'aspect administratif : J'invite tout maçon qui se pose la question de qui il reçoit ou pas en loge d'appliquer ce qui figure dans nos rituels pour traiter cette question. Et si une consigne obedentielle va à l'encontre de ces principes maçonniques, ignorer la consigne obedentielle.<br /> Si nous appliquons çà, ca nous réunit, non ?<br /> Apres que ca plaise pas à des pouvoirs obedentiels qui ont edicté des regles contraires à nos rituels, est pour moi secondaire.<br /> Sur le plan obedentiel, si GLEFU était absorbée par le GODF, sans casser le fonctionnement des loges, ca ne me derangerait pas le moins du monde non plus !<br /> Les obediences, c'est secondaire, pour moi. Même si c'est utile !
S
L'argument est simple et je le répète souvent ici. La période me semble imposer la réflexion sur la convergence des obédiences (204 en France !) plutôt que sur le morcellement. Oú en est-on chacun ? Par exemple, il faut s'interroger sur l'opportunité de créer une obédience comme meilleure réponse à ce principe clé de la FM " réunir ce qui est épars" ? <br /> Or tu as toi même participer à ce morcellement en créant la GLEFU...<br /> Alors, permet que l'on doute de ta volonté de "réunir ce qui est épars"...
A
ca meriterait un argument, plutôt qu'une raillerie, Gerard.<br /> Allons ! Evidemment, personne ne discute que les obédiences entretiennent des divisions qui hélas, deviennent des réalités, au point que les freres violent leur serment maçonnique en préférant appliquer des consignes obedentielles plutôt que le rituel maçonnique. Donc mon propos n'est pas de contester cette réalité mais de la combattre.<br /> S'il est plus compréhensible que des petites ou moyennes obediences exacerbent des différences qu'ils ont inventé pour raison de justifier leur existence, il est curieux que le GODF, qui dispose de sa position largement dominante et de la respectabilité de son ancienneté, mais aussi de capacités d'ouverture d'esprit, joue sur ce terrain alors qu'il est le plus habilité à "rassembler ce qui est épars".
S
Là, on tutoie le sublime...
A
Gerard, aurais-tu le monopole du "réalisme" ?<br /> Le psaume "du peuple des franc-maçons" qui contrarie tant notre frere Gerard, fait partie de nos rituels. Mais on peu bien sûr abandonner tout rituel maçonnique et fonctionner sur la base d'associations avec des etiquettes commerciales ?<br /> Cette "division" n'est qu'au niveau des obédiences, pas ds maçons. Et nous avons DEVOIR de lutter contre.<br /> Et les FM ont non seulement la possibilité mais le DEVOIR de lutter contre !("Rassemble ce qui est épars"). Donc aucunement l'accepter au nom d'une pseudo-réalité qui n'a aucun sens pour le FM !
S
Il ne serait pas totalement inutile que notre Frère "aristot57" prenne acte qu'à coté du rêve, il y a la réalité, les réalités de la vie, y compris pour les francs-maçons, sœurs et frères. Peut-être est-il temps, depuis tout ce temps qu'il nous psalmodie son refrain sur "le peuple des francs-maçons" qu'il prenne acte que ce peuple est divisé et qu'il ne peut rester, impunément, dans le déni de cette réalité-là !
J
Le problème de toute la maçonnerie, qu'elle soit "régulière" ou non est très simple à comprendre. il suffit de prendre un tout petit peu de recul après avoir fréquenté et observé des ateliers dans toutes les obédiences. <br /> Toute la richesse de l'enseignement symbolique, ésotérique et authentiquement initiatique a complètement disparu. <br /> <br /> On constate du côté des "non-réguliers" que ceci a pour conséquence immédiate que les thèmes sociétaux fondamentaux sont abordés par ces ateliers d'une manière exclusivement profane: l'histoire, la politique, la modernité, ... On n'y retrouve que des banalités affligeantes, partisanes, communautaires; opinions à l'emporte-pièce dignes des arrières salles des cafés du commerce. N'importe quel journaleux d'opinion nous les impose quotidiennement ad nauseum! Le fait d'être déguisé en maçon pour débiter ces sornettes n'y change rien: la liberté, l'égalité, la fraternité, la mixité et la laïcité ne sont que des coquilles vides de sens et des affirmations gratuites sans la moindre compréhension de la réalité humaine ni incidence comportementale!<br /> <br /> On constate, du côté des "réguliers", que les mêmes sempiternelles "bondieuseries" mystiques dénuées de toute signification et pour la plupart d'ailleurs très approximatives, sont toujours obligées in fine de se rabattre sur des banalités tournant autour de "la fraternité" qui se résume, les faits récents sont là, à des rapports humains et des comportements aussi écœurants que stupidement profanes. Il ne suffit pas de se déguiser en maçon et de fréquenter une loge, même régulière, pour devenir un authentique initié par la miraculeuse intervention du Saint Esprit...<br /> <br /> Soit la franc-maçonnerie retourne à ses sources authentiquement initiatiques soit elle disparaîtra car son contenu a été vidé de son sens et qu'elle n'apporte rien de plus que n'importe quelle autre association profane (associations profanes souvent beaucoup plus efficaces pour la réalisation de buts bien déterminés).<br /> <br /> Ce qui précède explique la désaffection massive des frères en nombre et en qualité de travaux. <br /> Les considérations historiques (désolé, mais c'est comme cela!), sociales, morales, politiques, syndicales, ou religieuses sont autant de culs-de-sac initiatiques. <br /> Quelle que soit l'obédience et ses objectifs, on ne peut faire l'économie du travail sur les symboles et les mythes si on veut contribuer à l'évolution des sociétés humaines et de l'être humain de manière positive, novatrice et responsable.<br /> <br /> La FM a énormément de choses fondamentales à offrir à l'humanité; si et seulement si elle redevient authentiquement initiatique. Seule condition pour que les initiés abordent les thèmes essentiels comme des initiés et non comme de vulgaires profanes.
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A
Oui, Jean Michel. Etant issu de cette contre-maçonnere qui s'auto-auréole de "régularité" je confirme que la pretendue "spiritualité" au moins dans les hautes spheres est une veritable imposture. Y croient-ils en brandissant des slogans que même les plus bigots n'oseraient pas dans l'Eglise ?<br /> Plus grave, dans certaines loges, le discours est tombé au niveau d'une association evangelique. C'est bien celà qui ruine l'initiation, qui devient d'ailleurs une notion confuse.<br /> Heureusement, ce n'est pas le cas systematiquement et reste quelques FM qui perpétiuent l'initiation. Mais nous avons perdu plusieurs générations de maïtres qui ne comprennent même pas de quoi nous parlons là !<br /> Le salut peut-il venir de ceux qui ont voulu expurger à l'extreme les rituels maçonniqes des reférences religieuses ? Je crois que oui, s'ils acceptent de "ne plus avoir peur" de ce qui n'est que symbole, recit-outil initiatique. je constate qu'il y a une réelle volonté de "jouer le jeu".
S
Clairvoyance, vigilance et lucidité vont de pair avec le courage et l'enthousiasme. La maçonnerie libérale doit poursuivre sa tâche : faire d'authentiques maçons qui marchent sur leurs deux jambes comme le prescrit l'article premier de la constitution du GODF.
C
Merci, cher Gérard, pour cet article parfaitement clair. J'y souscris totalement. Si je peux ajouter ma pierre à l'édifice, comme on dit, voici la définition que je donne du libéralisme et de "franc-maçonnerie libérale" dans l'introduction du livre coécrit avec Ludovic Marcos sur les Ordres de Sagesse du Rite français:" Pourquoi parler de franc-maçonnerie « libérale » à l’heure où le terme « libéralisme » a pris une connotation péjorative pour un grand nombre d’entre nous ? Le choix de ce concept pour notre titre est délibéré car il se justifie historiquement. Loin d’être flou, il a un sens précis et riche au moment où il apparaît, dans le contexte britannique des Lumières. C’est l’Écossais Adam Smith, auteur de La Richesse des Nations, ouvrage paru la même année que celle de l’Indépendance américaine, en 1776, qui est considéré comme le père du libéralisme. C’est précisément le moment où les colons américains s’émancipent du joug britannique en déclarant que chaque « homme », au sens générique, a le droit au bonheur, sous-entendu sur terre, et non plus simplement dans le royaume des Cieux. Adam Smith, philosophe et économiste écossais, déclare que l’aristocratie a fait son temps, que les citoyens doivent pouvoir s’enrichir grâce à leur propre travail et non plus simplement grâce à leur patrimoine, souvent bien mal acquis ajouta bientôt le révolutionnaire Thomas Paine. Il argumente en faveur du travail salarié : ce qui aujourd’hui pourrait sembler banal correspond alors notamment à la volonté d’abolir la traite négrière et d’émanciper tous les esclaves dans l’Empire britannique. Autrement dit, le libéralisme de Smith est un humanisme. Smith s’attaque au monopole des élites foncières. Lorsqu’il prône le libre-échange, c’est afin de mettre un terme au protectionnisme qui ne sert que les aristocrates, afin de condamner les lois sur le grain votées au Parlement par tous les pairs d’Angleterre et leurs cousins, ces lois qui affament les pauvres en protégeant le marché contre la concurrence étrangère. Être libéral du temps de Smith et des Lumières c’est vouloir que la chose au monde la plus précieuse, la liberté, soit à la portée de tous.<br /> Or, par un effet pervers, le libéralisme est devenu aujourd’hui synonyme d’asservissement des peuples, d’économie débridée, sans principe, au service du profit maximum, d’exploitation de l’homme par l’homme, comme aurait dit un théoricien bien connu en 1848. Les Français confondent libéralisme et néo-libéralisme. Le néo-libéralisme, qui porta Margaret Thatcher et Ronald Reagan au pouvoir, dans les bras l’un de l’autre comme les représentait un poster satirique de l’époque, et qui inspire encore de nombreux économistes, n’est qu’une caricature du libéralisme : il ne retient strictement que la liberté des marchés, et gomme tous les aspects politiques et philosophiques, la lutte pour l’émancipation humaine, qui était une dimension essentielle du concept. Les Britanniques et surtout les Américains le savent bien, contrairement aux Français. Ainsi Paul Krugman, prix Nobel d’économie, critique virulent de la doxa socio-économique dominante, plaidait-il en 2009 pour une couverture universelle de santé et des mesures de justice sociale aux États-Unis dans son célèbre ouvrage The Conscience of a Liberal .<br /> Les francs-maçons sont parmi les rares citoyens français du XXIe siècle à avoir conservé au concept de libéralisme son sens premier, à savoir celui de liberté. Qui dit liberté, dit liberté de penser, de croire ou de ne pas croire."
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A
Le fait de découper la FM en tranches, la disperser donc en catégories qui seraient étanches pour esnsuite créer des passerelles, "rencontres" est-ce vraiment dans l'esprit de la FM qui dans ses rituels rappelle que "les FM forment un seul peuple répandu sur la surface de la terre".<br /> Ces divisions sont en effet le fond de commerce des obédiences qui existent au travers des divisions artificielles qu'elles ont créé entre les FM qu ce soit régularité, liberalité ou autres pretextes futiles.
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D
cette analyse oublie une troisième voie, celle de l' interrogation sur le monde, l' univers, la création, la mort, etc... sans a-priori de quelque sorte que ce soit, tant religieux que scientifique<br /> si nous sommes une école initiatique, alors ce sont ces questions qui doivent nous intéresser, et voir si nos rituels peuvent nous apporter des réponses ou des débuts de réponses<br /> l' amélioration de la société, paradigme universel, doit il en passer par une rituélie, des décors, alors que nous disposons par ailleurs de beaucoup de lieux pour en parler, pour agir ?
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