Vivre la musique ... populaire.
L'Art, expression des émotions, constitue sous toutes ses formes, l'un des vecteurs de l'universalisme, si tant est que ce mot puisse, aujourd'hui, conserver encore un peu de sens... A ce titre, il ne devrait pas connaître de barrières.
Non seulement celles que les peuples contruisent entre eux et qui peuvent parfois céder sous "quelques coups d'archets" lorsque ceux-ci sont au rendez-vous des luttes d'un peuple vers son émancipation.
Rappelons-nous Mstislav Rostropovitch devant le mur de Berlin :
Mais il faut aussi évoquer ces barrières que l'on se construit dans la tête et qui bloquent les voies d'accès aux sentiments, à la sensibilité, au coeur...
Parmi les différentes formes de l'expression de l'Art, la musique se partage aisément dans des "performances" tout à fait singulières où musiciens (professionnels et/ou amateurs) et spectateurs se retrouvent dans des lieux inhabituels sans que le sens profond de cet Art n'en soit entâché, bien au contraire....
En voici quelques exemples.
L'Orchestre Debout.
"L'Orchestre debout", puisqu'il s'est ainsi qualifié, ce sont 350 musiciens venus constituer le 20 avril un orchestre symphonique Place de la République et interpréter la Symphonie du Nouveau Monde d'Anton Dvorak. Sur cette place où se vécurent tant de moments essentiels de la vie de la capitale, tout un symbole !
Pourquoi parler de barrières dans un tel moment ?
Place de la République... Il n'en fallait pas moins pour que tous ceux chez qui transpire la haine devant tout ce qui peut rappeler, de près ou de loin, (voire même de très loin) "Mais 68", ne trouvent-là qu'à n'exprimer que dégout et critiques.
C'est ce qui s'est produit ce 23 avril, dans un bien curieux échange sur Facebook à propos de ce concert. Je place sur ma page personnelle un post intitulé "La Musique debout". S'ensuit un échange de commentaires ahurissants où les arguments sont parfois totalement décalés, voire carrément odieux comme la comparaison de cet orchestre avec ceux qui, constitués de force par les nazis avec d'autres déportés, accueillaient les convois avant qu'ils ne se dirigent vers les chambres à gaz !!!
Je regrette la teneur de cet échange. Mais je le publie ici car il ne me semble pas possible de laisser de tels propos sans réaction. Je précise enfin que ma page personnelle étant totalement publique, de même d'ailleurs que le groupe éponyme de ce blog, chacun des contributeurs sait en y déposant ses commentaires que ceux-ci sont également publics.
Oui, j'en regrette la teneur.
On peut être en désaccord avec le contenu des discussions, voire avec le concept lui-même de "Nuit Debout", sans pour autant passer à coté de ce que représente l'organisation d'un tel concert. Etre conduit à écrire, poussé probablement par l'envie de tout justifier, que "la musique c'est la mort" traduit une grande méconnaissance, une sorte de déni de l'expression musicale.
Autant chez une certaine droite que chez une certaine gauche, il semble "politiquement correct" de tenir l'Art à distance respectable. Ou, en tous cas, l'expression libre de l'Art, celle où s'exprime la culture des peuples, autant leurs aspirations profondes que leurs joies immédiates.
Puis à la manière d'une nouvelle "controverse", à Valladolid, dans la bibliothèque publique...
La SNCF a initié un programme d'accueil de la pratique de la musique en mettant un piano à disposition dans plus d'une centaine de gares. C'est le programme "A vous de jouer !"
L'Orchestre National de France avait réalisé l'an dernier un programme permettant à une centaine de musiciens amateurs de préparer un concert encadré par quelques professionnels répartis dans chaque groupes d'instruments. C'était le programme "Viva l'Orchestra"dont nous avons rendu compte ici.
Dans le flashmob suivant, nous retrouvons à la tête de l'orchestre national d'Ile-de-France qui joue Gare Saint-Lazare, le même chef... Christophe Mangou.
Et pour conclure, comment ne pas reprendre cet hymne dont il existe un certain nombre de flasmobs...
Et puis bientôt, la Fête de la Musique.
Souhaitons que, sur fond d'état d'urgence et de ses mesures de sécurité, le maire de Toulouse ne fasse pas école. Jean-Louis Moudenc envisage, très sérieusement, de ceinturer la Place du Capitole de cordons de sécurité afin de l'interdire à qui ne se serait pas préalablement inscrit...
A Toulouse, ce n'est pas la Musique qui "marche au pas" mais les hommes, et plus spécialement cet homme-là, très précisément ! Qu'en penserait celui pour qui, à Toulouse, "même les mémés aiment la castagne" ?
Claude, reviens, ils deviennent fous !
Gérard Contremoulin
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