Affirmer la République...
Les mots on un sens acquis tant par leurs origines que par l'usage. Notre vie sociale est truffée de ces mots que, tels des thuriféraires, nous brandissont comme des talismans sans toujours en bien connaître le ou les contenus.
Ce qui pourrait ne pas être préjudiciable peut néanmoins, parfois, se révéler comme une alliance de mots ou à tout le moins, nécessaitant une clarification.
Ainsi du vocable de "bien commun".
Le terme est d’origine chrétienne, utilisé par Thomas d'Aquin au XIII° siècle. Il désigne alors la communauté des croyants qui reconnait en Dieu, leur "bien commun". De sorte que le sens désigne un lien sprirituel direct entre une communauté et une divinité, l'homme et une transcendance. Pour la Chrétienté, ce lien entre toute chose et Dieu est le principe même de l'organisation sociale et politique.
Si l'acception contemporaine échappe à ce qu'elle pouvait représenter au temps de la puissance temporelle de l'Eglise, elle se trouve néanmoins très connotée. Et retrouver ce vocable dans le discours religieux et dans les interventions "consensuelles" sur la Laïcité devient un symptome qui doit nous conduire à une vigilance accrue..
Plusieurs questions, dès lors, se posent.
Remis au goût du jour par certains écologistes et les économistes libéraux, le "bien commun" deviendrait-il une façon de nier la République et l’espace public ?
La politique deviendrait-elle uniquement une bonne gestion du ou des biens communs ?
On est même parfois surpris par la fréquence d'utilisation de ce vocable chez certains défenseurs historique de la Laïcité tel Henri Pena-Ruiz lors du colloque organisé par l'association préfectorale, annoncé Sous la Voute étoilée... Et il aura fallu attendre l'intervention de François Clavairoly, président de la Fédération Protestante de France pour que des réserves importantes apparaissent...
De son coté, Tareq Oubrou, recteur de la mosquée de Bordeaux expliquait la continuité spatiale entre le petit et le grand, le temporel et le spirituel au point qu'il n'y a pas d'espace pour le laîc. Si l'on peut partager son avis c'est à la condition de reconnaître que cet absence d'espace ne se retrouve qu'autant que le religieux reste dans la sphère privée, intime de la conscience de chacun.
C'est cette réflexion à laquelle nous convie le colloque du 5 octobre prochain de 19h30 à 21h30 au Temple Arthur Groussier
Gérard Contremoulin
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