Gauloiseries...
Réussirons-nous à endiguer la montée de la vague identitaire, cet "identitarisme", que l'extrême droite impose comme thème central de la campagne pour les élections présidentielles ? Rien n'est moins certain...
Qu'un ancien président, expert dans la gestion des médias, ne craigne pas de l'utiliser pour reprendre la main dans l'opinion et faire le buzz la semaine dernière, en dit long sur le processus de rupture des digues... A deux mois des primaires de "la droite et du Centre", et alors qu'il lui faut tenter de reprendre l'avantage sur son principal adversaire, cette stratégie de campagne pose problème avc tout ce qu'elle ramène sur le devant de la scène !
D'autant plus qu'il est difficile d'imaginer que ce candidat n'ait pas mesuré l'impact que sa déclaration pouvait avoir sur l'état général du débat national. Difficile de ne pas voir non plus qu'il se veut, là, prescripteur d'opinion. Le problème est qu'il s'agit d'un thème avec lequel l'extreme droite laboure l'opinion depuis des décennies.
Est-on pour autant, obligé de tomber dans le panneau de cette manipulation ? Cette année sera bien celle de toutes les tentatives en ce domaine.
Sur le fond.
"Dès que l'on devient français, nos ancêtres sont les gaulois".
Cette déclaration fait débat sur les réseaux sociaux. Qu'est-ce qu'un "gaulois" ? Quel était son territoire ? Réalité ou mythe historiques ?
Deux professeurs d'histoire "détricotent" cette déclaration dans Big Browser, le blog du Monde. La volonté d'écrire ce que les historiens nomment un "roman national" pousse à des raccourcis particulièrement erronés qui voudraient faire croire à une longue continuïté d'une histoire nationale linéaire. Rien n'est plus faux.
Mais, là, n'est probablement pas le débat.
Derrière cette volonté, il y a une prétention idéologique à imposer une image fantasmée de "La France" qui rejette de facto toutes les autres... Le contexte électoral d'une campagne poli-"tique" (ou plutôt "-ticienne") vient éclairer les intentions visées par cette déclaration. Plutôt q'un cours d'histoire, il s'agit d'imposer une fiction où tout autre apport que celui qui ferait de la France, la "fille ainée de l'Eglise", est nié ! C'est une tradition révisionniste ancienne sur laquelle s'appuie ce candidat qui n'est est pas à con coup d'essai en la matière.
Et il est pour le moins curieux de lire sur les réseaux sociaux quelques uns de nos amis, respectables et respectés, abonder ce genre de manip' en apportant la caution de leurs explications.
Très sincèrement, ne faut-il pas dans la période, prendre ce type d'info pour ce qu'elle est : une manipulation tendant à saturer les médias, pour "faire le buzz". Et j'irai même plus loin, ceci, quel que soit le sujet et quel que soit ce qu'il en pense. Ce qui expliquerait les changements d'opinion, fréquents et multiples, de ce candidat...
Sachons résister, à l'avenir, à ce type de pièges médiatiques... Sinon, nous apporterions notre contribution à cette vague identitaire dont nous ne voulons pourtant pas...
Gérard Contremoulin
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