Pantouflage post commission européenne : le rouge au front...
Le rouge devrait monter au front à l'annonce du prochain pantouflage de M. José-Manuel Barroso chez Goldmann-Sachs avec l'objectif annoncé de limiter les effets du Brexit !
Le rouge doit monter au front à l'annonce de la pratique sans scrupule du conflit d'intérêt par l'ancienne commissaire européenne "à la concurrence", Mme Neelie Kroes !
elle a été directrice de Mint Holdings Ltd, une entreprise offshore établie aux Bahamas, « du 4 juillet 2000 au 1er octobre 2009 »...
Le rouge monte au front car c'est la gestion -c'est-à-dire toutes les décisions- de la Commission sous la présidence Barroso qui est désormais sujette à caution...
Elle n'avait pas vraiment besoin de cette suspicion légitime qui la fragilise désormais !
En effet, quelle confiance peut-on accorder aux prochaines décisions que la Commission prendra ? Quoique puissent faire maintenant les commissaires européens, ils auront d'abord répondre à la suspicion de tromperie, de double langage, d'hypocrisie. Car ce qui s'annonce avec ces deux nouvelles, qui plus est concomittantes, c'est la quasi totale décrédibilisation des institutions européennes.
Un boulevard pour le populisme.
Et plus le temps passe avant une indispensable initiative de Jean-Claude Junker, le nouveau président, plus Bruxelles atermoie, plus les institutions barguignent, plus cette décrédibilisation s'amplifie et s'impose comme la seule réaction possible...
A construire l'Europe à coté des peuples, sans eux, on leur donne le sentiment qu'elle se contruit contre eux. Cette situation le confirme et l'aggrave en ajoutant une dimension morale.
Alors, c'est un boulevard qui s'ouvre pour les populismes, une voie royale pour l'extrême droite !
Réagir en citoyen européen !
Un groupe d'agents salariés des Institutions européennes a d'ores et déjà pris l'initiative d'une pétition.
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pour des mesures fortes et exemplaires
contre José Manuel Barroso
qui déshonore la fonction publique européenne
et l'Union européenne dans son ensemble
PAS EN NOTRE NOM !
Nous sommes un collectif d'employés des institutions européennes, tenus par leur devoir de réserve et de discrétion, qui vient de se créer car nous sommes de plus en plus préoccupés par la dégradation de l'image du projet européen au sein de nos familles, amis, voisins et chez tous les citoyens que nous croisons partout en Europe.
Nous avons appris le vendredi 8 juillet 2016, quelques jours après le vote en faveur du Brexit au Royaume Uni, que l’ancien Président de la Commission européenne, José Manuel Durao Barroso, va bientôt rejoindre le siège londonien de la banque d’affaires Goldman Sachs, « comme Président « non exécutif » et conseiller »[1] afin de l'aider à limiter les effets négatifs du « Brexit ».
Cette décision d’aller travailler pour l’une des banques les plus impliquées dans la crise des subprimes qui a entrainé la crise financière de 2007-2008, la pire depuis la crise de 1929, mais aussi une banque très impliquée dans la crise grecque, un pays dont elle a aidé à dissimuler le déficit avant de spéculer, en 2009-2010, contre la dette grecque dont elle connaissait évidemment l’insoutenabilité, est un nouvel exemple de « pantouflage » irresponsable. C'est très préjudiciable aux institutions communautaires et, bien que ce ne soit pas pas illégal, c'est moralement malhonnête.
Elle est irresponsable car elle alimente un contexte qui n'est plus seulement eurosceptique mais désormais europhobe. En effet, aujourd'hui certains représentants politiques, pourtant issus de la majorité au Parlement européen, en viennent à remettre en cause l’existence même de la Commission européenne et de la méthode communautaire qui, de crises en avancées, a pourtant permis la construction l’Union européenne depuis le Traité de Rome.
Elle est préjudiciable aux institutions communautaires dans ce contexte délicat de gestion de multiples crises imbriquées les unes aux autres : crise migratoire, crise déclenchée par vote sur le referendum du Brexit, crise économique persistante, crise de vision de l'Europe que nous voulons. C’est, au pire moment, un symbole désastreux pour l'Union et une aubaine pour les europhobes qu'un ancien président de Commission soit assimilé à la finance débridée et sans valeurs éthiques qu’incarne Goldman Sachs.
Elle est moralement malhonnête, en ce qu’elle est contraire à l’honneur et à la probité de la fonction publique européenne censée défendre l’intérêt général européen. Tout ancien membre est tenu de respecter ses devoirs d'honnêteté et de délicatesse visés à l'article 245 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne (TFUE), même à l'expiration de la période de dix-huit mois après la cessation des fonctions. D'autant plus Monsieur Barroso, ancien Président, a été deux fois désigné par les chefs d’Etats et de gouvernements, ainsi que par le Parlement européen.
Pour toutes ces raisons nous appelons tous les citoyens européens à saisir par la présente pétition les plus hautes instances communautaires européennes, plus précisément le Conseil de l'Union européenne et le Collège de la Commission européenne, les deux habilités à saisir la Cour de Justice européenne selon l'article 245 du TFUE, afin de :
- Ne pas se limiter à constater que Monsieur Barroso a quitté ses fonctions il y a plus de 18 mois ;
- Faire examiner dans le détail et de manière transparente le respect par Monsieur Barroso de ses devoirs d´honnêteté et de délicatesse vis-à-vis de l'Union européenne ;
- Prendre en conséquence des sanctions fortes et exemplaires contre José Manuel Barroso, telles que :
- La suspension de ses indemnités de retraite en tant qu’ancien Président de la Commission européenne pendant le temps de son emploi chez Goldman Sachs et au-delà,
- La suspension de tous ses titres honorifiques éventuels liés aux institutions européennes ;
- Renforcer les règles d'éthiques et de lutte contre le pantouflage applicables aux anciens Membres de la Commission, en proportion du préjudice que leur comportement futur peut faire peser sur la fonction publique européenne et l'Union européenne, c'est à dire avec des règles plus strictes pour les anciens Présidents ou Vice-Présidents que pour les simples anciens Commissaires.
Cette pétition sera remise aux Présidents des trois institutions européennes : la Commission européenne, le Parlement européen et le Conseil de l’Union européenne, ainsi qu'aux représentants du personnel des institutions européennes.
Comme nous appelons tous les citoyens européens à signer et partager cette pétition, nous appelons par ailleurs tous les employés des institutions européennes qui partagent nos préoccupations, quel que soit leur statut, à nous faire savoir qu'ils soutiennent cette pétition (l'identité des employés restera strictement anonyme), et le cas échéant à rejoindre notre collectif dont l'identité des membres restera aussi strictement anonyme en nous contactant à EUemployees@gmail.com afin de lancer de nouvelles actions visant à faciliter la réconciliation entre l'Union européenne et ses citoyens.
Bruxelles le 11 juillet 2016,
Un collectif spontané d'employés des institutions européennes
Cette pétition sera remise avant la fin septembre, début octobre 2016 à
La Commission Européenne
Son Président Jean-Claude Juncker
Conseil de l'Union Européenne
Son Président Donald Tusk
Parlement Européen
Son Président Martin Schulz
Gérard Contremoulin
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