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Le Blog pour Tous d'un franc-maçon. "La loi morale au fond de notre coeur et la voute étoilée au dessus de notre tête". Emmanuel Kant Les pseudonymes ne sont plus acceptés pour les commentaires. (4.11.2018)

04 Oct

Rome versus Franc-Maçonnerie

Publié par Sous la Voûte étoilée  - Catégories :  #Laïcité - Religions

Rome versus Franc-Maçonnerie

Une connaissance lacunaire des relations entre l'église de Rome et la franc-maçonnerie fait dire parfois à certains que la maçonnerie se serait construite contre la religion catholique. 

 

Les mêmes s'offusquent et frisent l'apoplexie aux "A bas la calotte" parfois lancés en fin de Tenue, lorsque les francs-maçons ferment leurs travaux de loge.

 

Sans vouloir ni justifier ni fustiger cette pratique, il convient de revenir sur cet aspect de l'histoire auquel elle se rapporte.

 

Entre 40 à 45% de la population déclarent ne pas croire en dieu, ce qui constitue la première "force" en matière de spiritualité. Les 55 à 60% restants se répartissant en une pluralité de religions, il paraît toujours aussi abusif de prétendre que la France est "la fille aînée de l'église" !

 

Aujourd'hui, le Vatican ne se remet toujours pas de la perte d'influence qu'il a subi à partir du milieu du XIX° siècle, puis avec La Commune de 1871 et surtout depuis la loi de 1905. Et si elle a fini par l'accepter, c'est au prix d'une lutte qui se poursuit dans l'espoir d'affaiblir toutes ses conséquences, particulièrement dans les domaines de l'école et des moeurs.

 

Dans l'opposition entre Rome et la Franc-Maçonnerie, il convient de ne pas inverser les rôles...

A partir du pontificat de Clément XII, et particulièrement depuis 1738, le Vatican ostracise les francs-maçons avec une grande virulence, en mettant en oeuvre des interdits qui en disent long sur la manière dont il considère la liberté de conscience.

 

Et malgré quelques (rares) tentatives d'inflexion au cours des deux derniers siècles, ces interdits subsistent toujours, 278 ans après .

 

Alors, les "A bas la Calotte" peuvent être considérés aussi comme un rappel de la nécessaire défense du principe de Liberté de Conscience, que réfute l'église catholique !

 

Dans cette opposition, le Vatican aura des alliés. Lénine, Zinoviev, Trotsky à partir de 1917 et la construction de la 3° Internationale, le Komintern. Puis avec les fascistes, les nazis avec Hitler, Mussolini, Franco et Pétain !

 

Toujours le principe de la Liberté de Conscience...

 

Alors faisons un petit retour sur l'histoire...

 

Rappels chronologiques.

Réalisés à partir du site "les voies libres"

 

Le 24 juin 1717, 4 loges se réunissent et fondent la première obédience de la franc-maçonnerie spéculative, la "Grande Loge de Londres et de Westminster".

 

Il ne faudra pas attendre longtemps pour que le Vatican réagisse. Le pape Clément XII condamne sans nuance la franc-maçonnerie qui commence à se répandre sur le vieux continent à partir de 1728.

 
Rome versus Franc-Maçonnerie

Le 28 avril 1738, dans la bulle In eminenti apostolatus specula, le pape Clément XII condamne :

"ces dites sociétés, assemblées, réunions, agrégations ou conventicules appelés de Francs-Maçons, ou connus sous toute autre dénomination et défend en vertu de la sainte obéissance, à tous et à chacun des fidèles de Jésus-Christ, de quelque état, grade, condition, rang, dignité et prééminence qu'ils soient, laïques ou clercs, séculiers ou réguliers, méritant même une mention particulière, d'oser ou de présumer, sous quelque prétexte, sous quelque couleur que ce soit, d'entrer dans lesdites sociétés de Francs-Maçons ou autrement appelées, ou de les propager, les entretenir, les recevoir chez soi ; ou de leur donner asile ailleurs et les cacher, y être inscrits, agrégés, y assister ou leur donner le pouvoir et les moyens de s'assembler, leur fournir quelque chose, leur donner conseil, secours ou faveur ouvertement ou secrètement, directement ou indirectement, par soi ou par d'autres, de quelque manière que ce soit, comme aussi d'exhorter les autres, les provoquer, les engager à se faire inscrire à ces sortes de sociétés, à s'en faire membres, à y assister, à les aider et entretenir de quelque manière que ce soit, ou leur conseiller : et Nous leur ordonnons absolument de s'abstenir tout à fait de ces sociétés, assemblées, réunions, agrégations ou conventicules, et cela sous peine d'excommunication à encourir par tous, comme dessus, contrevenants, par le fait et sans autre déclaration..."

 

Et il précise notamment :

"La rumeur publique Nous a appris que certaines sociétés appelées communément Libres ou Massons se développent de jour en jour. Des hommes, sous le couvert d'une sorte d'honnêteté naturelle, s'associent par un pacte aussi strict qu'impraticable, selon des lois et des statuts, qu'ils ont eux-mêmes élaborés ; en même temps, ils agissent en secret et soit sous serment juré sur la Sainte Bible, soit sous la menace de graves sanctions 72, ils s'astreignent à couvrir leurs actions par un silence inviolable. Mais la nature même de ce crime est telle qu'elle se trahit elle-même... S'ils ne faisaient rien de mal, ils n'auraient certainement pas une si grande haine de la lumière".

 

La bulle ne sera pas appliquée en France car le Parlement refuse de l’enregistrer.

 

Néanmoins, elle constitue aujourd'hui encore le droit canonique applicable en matière de franc-maçonnerie.

Clément XII (1730-1740)

Clément XII (1730-1740)

Le 18 mai 1751, la bulle Providas Romanorum Pontificium de Benoît XIV confirme la bulle In eminenti de Clément XII qui condamne la Franc-maçonnerie.

 

En fait, l’Église catholique reproche à la franc-maçonnerie d’usurper ses propres prérogatives par des principes spirituels et un caractère religieux, raison pour laquelle certains pays catholiques n’ont jamais autorisé la franc-maçonnerie. En France, en revanche, puisque les différentes bulles pontificales ne sont pas enregistrées par les parlements, l’ordre s’épanouira à la suite du courant athée de la Révolution française.

Le Pape Benoît XIV (1740-1758), par Pierre-Hubert Subleyras

Le Pape Benoît XIV (1740-1758), par Pierre-Hubert Subleyras

Le 25 décembre 1775, la bulle Inscrutabili divinae sapientiae du pape Pie VI condamne les nouvelles idées, notamment l’irréligion, l’impiété et l’athéisme, sans nommer la franc-maçonnerie, et rappelle le pouvoir et la primauté absolus du pape.

 

 

Le 13 mars 1826, la lettre apostolique Quo graviora du pape Léon XII condamne la société des francs-maçons et les autres sociétés secrètes :

"Si quelqu'un (ce qu'à Dieu ne plaise) était assez endurci pour ne pas abandonner ces sociétés dans le temps que Nous avons prescrit (1 an), il sera tenu de dénoncer ses complices, et il sera sous le poids des censures s'il revient à résipiscence après cette époque ; il ne pourra obtenir l'absolution qu'après avoir dénoncé ses complices, ou au moins juré de les dénoncer le plus tôt possible..."

En 1838, les évêques belges condamnent la franc-maçonnerie et interdisent aux catholiques d’y participer ; Léopold Ier (George Chrétien Frédéric Saxe Cobourg Gotha), qui aurait été initié à la Loge bernoise Zur Hoffnung 1813, juge cette initiative extrêmement dangereuse.

25 septembre 1865 : allocution consistoriale Multiplices inter de Pie IX condamnant la Franc-maçonnerie,

"société perverse d'hommes (...), qui, contenue d'abord dans les ténèbres et l'obscurité, a fini par se faire jour ensuite, pour la ruine commune de la religion et de la Société humaine".

26 octobre 1865 : le pape reproche à Mgr Darboy d’avoir donné l’absoute au Maréchal Magnan, Grand Maître du Grand Orient, en présence d’insignes maçonniques posés sur cercueil.

 

1873 : L’encyclique Et si multa de Pie IX condamne moins la maçonnerie que les carbonari et autres sociétés secrètes infiltrées dans les loges.

Pie IX (1846-1878), pontificat de 31 ans, le plus long de l'histoire...

Pie IX (1846-1878), pontificat de 31 ans, le plus long de l'histoire...

1877

Le convent du Grand Orient de France considère

"les conceptions métaphysiques comme étant du domaine exclusif de l’appréciation individuelle de ses membres et se refuse à toute affirmation dogmatique". 

Sur rapport du Frère Frédéric Desmons, il modifie l’article 1er de sa constitution imposant la croyance en Dieu et en l’immortalité de l’âme, le nouvel article étant ainsi rédigé :

"La franc-maçonnerie, institution essentiellement philanthropique et progressive, a pour objet la recherche de la vérité, l’étude de la morale universelle, des sciences et des arts et l’exercice de la bienfaisance. Elle a pour principes la liberté absolue de conscience et la solidarité humaine. Elle n’exclut personne pour ses croyances. Elle a pour devise : Liberté, Égalité, Fraternité".

 

L’invocation au Grand Architecte de l’Univers n’est plus obligatoire ainsi que la présence de la Bible sur l’autel. Chaque loge agit comme elle le souhaite. C'est le principe de la souveraineté des loges.

 

Le Grand Orient de France est condamné par la Grande Loge de Londres qui l’exclut de l’ordre maçonnique.

Frédéric Desmons, rapporteur du voeu n° IX au convent de 1877.

Frédéric Desmons, rapporteur du voeu n° IX au convent de 1877.

Le 20 avril 1884, l’encyclique Humanum genus du pape Léon XIII reproche à la "secte des francs-maçons" son anticléricalisme militant, son adoption du positivisme et du rationalisme, et même son satanisme :

"Depuis que, par la jalousie du démon, le genre humain s'est misérablement séparé de Dieu auquel il était redevable de son appel à l'existence et des dons surnaturels, il s'est partagé en deux camps ennemis, lesquels ne cessent pas de combattre, l'un pour la vérité et la vertu, l'autre pour tout ce qui est contraire à la vertu et à la vérité. Le premier est le royaume de Dieu sur la terre, à savoir la véritable Église de Jésus Christ, dont les membres, s'ils veulent lui appartenir du fond du cœur et de manière à opérer le salut, doivent nécessairement servir Dieu et son Fils unique, de toute leur âme, de toute leur volonté. Le second est le royaume de Satan. Sous son empire et en sa puissance se trouvent tous ceux qui, suivant les funestes exemples de leur chef et de nos premiers parents, refusent d'obéir à la loi divine et multiplient leurs efforts, ici, pour se passer de Dieu, là pour agir directement contre Dieu (...) A notre époque, les fauteurs du mal paraissent s'être coalisés dans un immense effort, sous l'impulsion et avec l'aide d'une Société répandue en un grand nombre de lieux et fortement organisée, la Société des francs-maçons. Ceux-ci, en effet, ne prennent plus la peine de dissimuler leurs intentions et ils rivalisent d'audace entre eux contre l'auguste majesté de Dieu. C'est publiquement, à ciel ouvert, qu'ils entreprennent de ruiner la sainte Église, afin d'arriver, si c'était possible, à dépouiller complètement les nations chrétiennes des bienfaits dont elles sont redevables au Sauveur Jésus Christ (...) Le but fondamental et l'esprit de la secte maçonnique avaient été mis en pleine lumière par la manifestation évidente de ses agissements, la connaissance de ses principes, l'exposition de ses règles, de ses rites et de leurs commentaires auxquels, plus d'une fois, s'étaient ajoutés les témoignages de ses propres adeptes. En présence de ces faits, il était tout simple que ce Siège apostolique dénonçât publiquement la secte des francs-maçons comme une association criminelle, non moins pernicieuse aux intérêts du christianisme qu'à ceux de la société civile. Il édicta donc contre elle les peines les plus graves dont l'Église a coutume de frapper les coupables et interdit de s'y affilier (...) dans l'espace d'un siècle et demi, la secte des francs-maçons a fait d'incroyables progrès. Employant à la fois l'audace et la ruse, elle a envahi tous les rangs de la hiérarchie sociale et commence à prendre, au sein des États modernes, une puissance qui équivaut presque à la souveraineté. De cette rapide et formidable extension sont précisément résultés pour l'Église, pour l'autorité des princes, pour le salut public, les maux que Nos prédécesseurs avaient depuis longtemps prévus. On est venu à ce point qu'il y a lieu de concevoir pour l'avenir les craintes les plus sérieuses ; non certes, en ce qui concerne l'Église, dont les solides fondements ne sauraient être ébranlés par les efforts des hommes, mais par rapport à la sécurité des états, au sein desquels sont devenues trop puissantes, ou cette secte de la franc-maçonnerie, ou d'autres associations similaires qui se font ses coopératrices et ses satellites(...) ce qui n'est ni moins horrible ni plus supportable, c'est de voir répudier les bienfaits miséricordieux acquis par Jésus Christ, d'abord aux individus, puis aux hommes groupés en familles et en nations : bienfaits qui, au témoignage des ennemis du christianisme, sont du plus haut prix. Certes, dans un plan si insensé et si criminel, il est bien permis de reconnaître la haine implacable dont Satan est animé à l'égard de Jésus Christ et sa passion de vengeance (...) Demandons à la Vierge Marie, Mère de Dieu, de se faire notre auxiliaire et notre interprète. Victorieuse de Satan dès le premier instant de sa conception, qu'elle déploie sa puissance contre les sectes réprouvées qui font si évidemment revivre parmi nous l'esprit de révolte, l'incorrigible perfidie et la ruse du démon. Appelons à notre aide le prince des milices célestes, saint Michel, qui a précipité dans les enfers les anges révoltés ; puis saint Joseph, l'époux de la Très Sainte Vierge, le céleste et tutélaire patron de l'Église catholique et les grands apôtres saint Pierre et saint Paul, ces infatigables semeurs et ces champions invincibles de la foi catholique. Grâce à leur protection et à la persévérance de tous les fidèles dans la prière, Nous avons la confiance que Dieu daignera envoyer un secours opportun et miséricordieux au genre humain en proie à un si grand danger."

 

En 1887 Charles Fauvety, du Grand Orient de France, publie La Religion laïque ; issu du protestantisme libéral, il recherche une harmonie entre la religion et la raison, ne conservant Dieu que dans un sens panthéiste et ne considérant l’immortalité de l’âme que comme une probabilité.
 
 
19 mars 1902 : Léon XIII condamne la franc-maçonnerie (lettre apostolique Annum ingressi).

 

1903 : Léon XIII écrit un exorcisme contre les ennemis de l'Église.

 

Léon XIII est aussi le pape de l'encyclique "Rerum Novarum" (15 mai 1891) qui définit la doctrine sociale de l'église. Le syndicalisme chrétien se constituera sur cette base.

Léon XIII (1878-1903)

Léon XIII (1878-1903)

Le 27 mai 1915, le pape Benoît XV approuve le canon 2335 par lequel sont excommuniés latae sentenciae (par le fait même) ceux qui donnent leur adhésion à une secte maçonnique ou à des sociétés secrètes qui se livrent à des complots contre l'Église ou des pouvoirs civils légitimes.

 

Le 27 mai 1917, par la bulle Providentissima, Benoît XV promulgue le Codex Juris Canonici (nouveau code de droit canonique élaboré par Pie X et Pietro Gasparri, qui entre en vigueur le jour de la Pentecôte 1918 soit le 19 mai) appelé aujourd’hui Codex Iuris Senior. Selon le code de droit canonique :

"2335. Ceux qui donnent leur nom à une secte maçonnique ou à d'autres associations du même genre qui complotent contre l'Eglise ou les pouvoirs civils légitimes, contractent par le fait même une excommunication simplement réservée au Siège apostolique."

 

Le 16 mai 1921, le président Alexandre Millerand (initié à la Loge L'Amitié) rétablit les relations diplomatiques avec le Vatican.

 

Le Vatican a des alliés "objectifs".

Il ne sera pas la seule organisation à proscrire la franc-maçonnerie. Dans un télégramme adressé aux partis désireux d'adhérer à la 3° Internationale, l'Internationale communiste en 1919, Zinoviev pose 21 conditions.

Il en existe une 22°, non écrite, qui proclame l'incompatibilité d'appartenance avec la franc-maçonnerie. Trotsky publiera un texte particulièrement violent contre la franc-maçonnerie dans les Cahiers communistes le 25 novembre 1922.

 

Du 5 novembre au 5 décembre 1922, se tient le 4e congrès de l'Internationale Communiste : dans une résolution séparée votée à l'unanimité du Congrès, la Troisième Internationale oblige les membres du parti communiste français à choisir entre le parti et la franc-maçonnerie ; un texte de Trotski en expliquant les raisons est publié dans les Cahiers communistes le 25 novembre ; Marcel Cachin et André Marty démissionnent de la franc-maçonnerie.

"Le Congrès charge le Comité Directeur du Parti Communiste français de liquider avant le 1er janvier 1923 toutes les liaisons du Parti, en la personne de certains de ses membres et de ses groupes, avec la franc-maçonnerie. Celui qui, avant le 1er janvier, n'aura pas déclaré ouvertement à son organisation et rendu publique par la presse du Parti sa rupture complète avec la franc-maçonnerie est, par là même, automatiquement exclu du Parti Communiste sans droit d'y jamais adhérer à nouveau, à quelque moment que ce soit. La dissimulation par quiconque de son appartenance à la franc-maçonnerie sera considérée comme pénétration dans le Parti d'un agent de l'ennemi et flétrira l'individu en cause d'une tâche d'ignominie devant tout le prolétariat. Considérant que le seul fait d'appartenir à la franc-maçonnerie, qu'on ait poursuivi ou non, ce faisant, un but matériel, carriériste ou tout autre but flétrissant, témoigne d'un développement extrêmement insuffisant de la conscience communiste et de la dignité de classe, le 4e Congrès reconnaît indispensable que les camarades qui ont appartenu jusqu'à présent à la franc-maçonnerie et qui rompront maintenait avec elle soient privés durant deux ans du droit d'occuper des postes importants dans le Parti. Ce n'est que par un travail intense pour la cause de la révolution en qualité de simples militants, que ces camarades peuvent reconquérir la confiance complète et le droit d'occuper dans le Parti des postes importants."

Logo de l'Internationale communiste (Komintern)

Logo de l'Internationale communiste (Komintern)

Le 28 mars 1937, à Pâques, Pie XI (1922-1939) publie l’encyclique Nos es muy conocido (Il nous est bien connu) stigmatisant la persécution religieuse au Mexique depuis l'adoption de la constitution de 1917, jugée maçonnique par l'Église.

1940.

Le 10 mai, Winston Churchill (initié à la franc-maçonnerie à Studholme Lodge, à Londres en 1901) est nommé Premier Ministre en remplacement de Chamberlain ; il refuse de négocier une paix séparée avec Hitler.

Le 20 juin, 27 parlementaires hostiles à Laval dont Daladier, Mendès-France (initié à la loge Union et Progrès de Pacy-sur-Eure) et Georges Mandel, embarquent au Verdon sur le Massilia, paquebot de ligne réquisitionné par le gouvernement Paul Reynaud, à destination de Casablanca (départ le 21).

Le 24 juin, à Casablanca, les passagers du paquebot Massilia sont consignés dans un hôtel dès leur arrivée. Les députés mobilisés comme officiers, Jean Zay (initié à la Loge Étienne Dolet d'Orléans), Mendès-France, Alex Wiltzer et Pierre Viénot, seront arrêtés pour "désertion devant l'ennemi", rapatriés en métropole et traduits devant le Tribunal militaire de Clermont-Ferrand. Édouard Daladier et Georges Mandel, accusés d'être responsables de la défaite, seront jugés au procès de Riom. Les autres parlementaires ont été autorisés à regagner la France le 18 juillet.

Le 10 juillet, Vincent Auriol (initié à la loge Les Cœurs Réunis à Toulouse), Alexandre Bachelet (initié à la loge L'Étoile Polaire de Batignolles), Camille Bedin (franc-maçon) et Paul Ramadier (initié à la loge La Parfaite Union à Rodez) font partie des 80 députés qui votent contre l’attribution des pleins pouvoirs à Philippe Pétain.

Le 7 août, Arthur Groussier, président du Grand conseil de l’ordre du Grand Orient annonce la dissolution volontaire de celui-ci.

Le 14 août, une loi interdit les sociétés secrètes, les loges sont dissoutes, leurs biens et archives saisis.

Le 26 août, à la mairie de Fort-Lamy, le gouverneur du Tchad, Félix Eboué (initié en 1922, à la loge La France Équinoxiale à Cayenne), proclame, avec le colonel Marchand, commandant militaire du territoire, le ralliement officiel du Tchad au général de Gaulle.

Du 12 octobre au 30 novembre, une exposition antimaçonnique est présentée au Petit Palais à Paris.

Les années noires de la franc-maçonnerie
Les années noires de la franc-maçonnerie
Les années noires de la franc-maçonnerie
Les années noires de la franc-maçonnerie
Les années noires de la franc-maçonnerie
Les années noires de la franc-maçonnerie

Les années noires de la franc-maçonnerie

1953 : La promulgation de sa Déclaration de principes place la Grande Loge de France dans une position intermédiaire entre celle du Grand Orient de France et celle de la Grande Loge Nationale Française. Quoique formée partiellement d'agnostiques, elle tient à maintenir de bonnes relations avec l'Église catholique dont elle reçoit parfois des dignitaires à l'occasion de conférences ou de séminaires comme elle le fait avec les représentants des autres religions. 

 

1954 : La Grande Loge de France rétablit l'obligation pour ses loges de travailler en présence d'une Bible ouverte sous l’équerre et le compas ; quelques loges lisent les premiers versets de l’évangile de Jean auquel elle est souvent ouverte, sans aucune obligation.

Grand Temple de la Grande Loge de France

Grand Temple de la Grande Loge de France

Le 28 octobre 1958, Angelo Giuseppe Roncalli, est élu pape et prend le nom de Jean XXIII.

Nonce en France en novembre 1944, il entra en amitié avec des hommes politiques tels que le frère Vincent Auriol et Édouard Herriot, maçon sans tablier (non initié) fréquentant les loges et participant à des tenues blanches, entouré de frères.

Jean XXIII

Jean XXIII

22 janvier 1961 : Le jésuite Michel Riquet participe à une tenue maçonnique au Grand Orient de France

En Janvier 1974, il propose, en vain, une réconciliation de l’Église catholique avec la maçonnerie française.

Rome versus Franc-Maçonnerie

Le 11 septembre 1975, la Sacrée Congrégation pour la doctrine de la foi déclare que le canon 2335 ne viserait que les catholiques faisant partie d’associations agissant contre l'Église (il reste cependant interdit aux clercs, aux religieux et aux membres séculiers de faire partie d’une association maçonnique sauf dispense).

Le 26 novembre 1983,

alors que le canon 1184 du nouveau code de droit canon (constitution apostolique Sacrae disciplinae legis) ne mentionne pas les francs-maçons parmi ceux auxquels on doit refuser les funérailles catholiques et il ne maintient pas leur excommunication prévue à l’ancien canon 2335.

et que le canon 1374 prévoit que "doivent être punis d’une juste peine ceux qui donnent leur nom à une association qui se livre à des complots contre l'Église ; les promoteurs ou dirigeants d’une telle association seront punis par l’interdit."

la Congrégation pour la doctrine de la foi, que préside le cardinal préfet Joseph Ratzinger, rappelle :

"Certains se sont demandés si la pensée de l'Église sur la franc-maçonnerie avait changé parce qu'il n'en est pas fait mention expresse dans le nouveau Code de Droit Canon comme c'était le cas dans l'ancien Code. La Sacrée Congrégation est en mesure de répondre que cet état de fait est dû à un critère utilisé pour la rédaction et qui a été observé également pour d'autres associations, passées de la même façon sous silence, dans la mesure où elles étaient comprises dans des catégories plus larges. Le jugement négatif de l'Église sur la franc-maçonnerie demeure dont inchangé parce que ses principes ont toujours été considérés comme incompatibles avec la doctrine de l'Église ; c'est pourquoi il reste interdit par l'Église de s'y inscrire. Les catholiques qui font partie de la franc-maçonnerie sont en état de péché grave et ne peuvent s'approcher de la Sainte Communion. Les autorités ecclésiastiques locales n'ont pas la faculté d'émettre sur la nature des associations de la franc-maçonnerie un jugement qui entraînerait une dérogation à ce qui est mentionné ci-dessus, conformément à l'esprit de la Déclaration du 17 février 1981 de cette même Sacrée Congrégation. Le Souverain Pontife Jean-Paul II, au cours de l'audience accordée au soussigné le Cardinal Préfet, a approuvé la présente déclaration adoptée au cours de la réunion ordinaire de cette Sacrée Congrégation et en a ordonné la publication.

Donné à Rome, au Siège de la Sacrée Congrégation pour la Doctrine de la Foi, le 26 novembre 1983. Joseph Cardinal Ratzinger, Préfet Fr. Jérôme Hamer, o.p., Archevêque titulaire de Lorium, Secrétaire."

Cardinal-Préfet Joseph Ratzinger

Cardinal-Préfet Joseph Ratzinger

Le 26 juin 1985, la Grande Loge Unie d'Angleterre affirme dans son bulletin trimestriel :

"La franc-maçonnerie n'est pas une religion ni le remplacement d'une religion. Elle exige de ses membres la croyance en un Être suprême mais ne fournit aucune méthode de foi par elle-même... Il n'y a pas de Dieu maçonnique. Un franc-maçon reste voué au Dieu de la religion qu'il professe. Les francs-maçons se réunissent dans le respect commun de l'Être Suprême, mais il demeure "Suprême" dans leurs propres religions et ce n'est pas le rôle de la franc-maçonnerie d'essayer d'unir les religions. Il n'y a pas de Dieu maçonnique composé."

Le 15 novembre, les cinq obédiences maçonniques françaises lancent un appel à la fraternité avec des associations humanitaires et des représentants de diverses religions, revendiquant le droit à la justice, à la liberté et à l’égalité pour les immigrés.

Les 7 et 8 février 1987, à Toulouse, colloque entre maçons et catholiques.

 

Le 13 juillet, le synode général de l'Église d’Angleterre qualifie la franc-maçonnerie d’hérétique et juge la pratique maçonnique incompatible avec l’appartenance à l'Église chrétienne.

Situation digne du "flegme britannique" puisque la Reine d'Angleterre est le premier dignitaire de l'église anglicane et son cousin, le Duc de Kent, est le Grand-Maître de la GLUA...

Le 2 mars 2007, le Vatican redit son opposition aux francs-maçons.

"L'appartenance à la Franc-maçonnerie et à l'Église catholique sont incompatibles"

aux yeux de l'Église, rappelle Mgr Gianfranco Girotti, régent du tribunal de la pénitencerie apostolique.

Il souligne que

"l'Église catholique a toujours critiqué la conception mystique propre à la Franc-maçonnerie, la déclarant incompatible avec sa propre doctrine"

et rappelle avec la Congrégation pour la doctrine de la foi que l'adhésion à une loge maçonnique demeure interdite par l'Église. Ceux qui y contreviennent sont en état de "péché grave" et ne peuvent pas avoir accès à l'eucharistie (Le Figaro, 5 mars 2007).

Le 24 mai 2013, le diocèse d'Annecy annonce que le curé de la paroisse de Megève (Haute-Savoie), Pascal Vesin, a été, "sur demande de Rome", démis de ses fonctions par l'évêque, en raison de son "appartenance active" à une loge maçonnique et parce qu'il a choisi de rester dans la franc-maçonnerie en opposant sa "liberté absolue de conscience".

 

Pour Rome, une double appartenance, quelle que soit l’obédience maçonnique choisie, est impossible. C'était il n'y a pas encore trois années...

 

La balle est dans le camp de François...

 

C'est pourquoi je considère qu'en matière de respect de l'autre, ces presque trois siècles d'ostracisme pèsent beaucoup plus lourd dans la balance que quelques "A bas la Calotte" de fin de travaux maçonniques...

"Ad majorem dei gloriam", devise des jésuites...
"Ad majorem dei gloriam", devise des jésuites...
"Ad majorem dei gloriam", devise des jésuites...
"Ad majorem dei gloriam", devise des jésuites...
"Ad majorem dei gloriam", devise des jésuites...
"Ad majorem dei gloriam", devise des jésuites...
"Ad majorem dei gloriam", devise des jésuites...
"Ad majorem dei gloriam", devise des jésuites...

"Ad majorem dei gloriam", devise des jésuites...

 

Gérard Contremoulin

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P
Le catholicisme ne semble pas se résumer au "Vatican".<br /> Il me semble que parmi les membres des loges au 18ème siècle il y avait un nombre significatif de religieux catholiques.<br /> En général des religieux d'importance et dont les activités ne pouvaient pas être ignorées par les évêchés et leur environnement "professionnel".
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