Sans cesse sur le métier, remettez votre ouvrage...
Appartenir, soutenir, militer pour l'extrême droite est incompatible avec l'appartenance à la franc-maçonnerie ! C'est ce qu'il va falloir s'habituer à dire à chacune des tentatives de pénétration, lesquelles vont se multiplier...
Comme une mécanique désormais bien huilée, tel militant d'extrême droite opère une tentative d'incursion dans la franc-maçonnerie. Soit qu'il se soit rapproché de l'extrême droite après avoir été reçu, soit qu'il ait réussi à tromper la vigilance des maçons lors de la procédure de candidature, soit que la loge ait été peu vigilante, bref, cycliquement nous observons ces incidents.
On se souvient de Maître Valéry Le Douguet, avocat, membre du cabinet de campagne de Marine Le Pen et membre d'une loge de Libourne du GODF ; on se souvient de l'élection de Jean-Pierre Soisson, qui, pour être élu à la présidence de la région Bourgogne avait accepté un appoint de voix du Front National ; on se souvient d'un Frère d'une loge parisienne, pris à distribuer des tracts en faveur des listes de Dieudonné...
Dans chacun de ces cas, le Grand orient de France a pris la seule décision qui s'imposait : l'exclusion. En effet, soutenir, de quelque façon que ce soit, une organisation politique qui prône le traitement inégal des êtres humains en raison de leurs origines raciales ou géographiques, ou en raison de leur confession religieuse, pour ne citer que quelques exemples, est incompatible avec les grandes orientations du Grand Orient de France !
Aujourd'hui, c'est Jean-François Daraud.
Soutenu par Gilbert Collard, député proche de la présidente du Front national, il s'engage sous la bannière de Marine Le Pen...
Le choix de l'homme n'est pas en cause ici. C'est son droit de citoyen le plus strict que de soutenir ou d'apporter son concours à qui il veut.
Mais en tant que franc-maçon, la collectivité de ses "frères" et de ses "soeurs" peut parfaitement lui signifier que ce choix n'est pas compatible avec l'engagement maçonnique collectivement pris et réitéré. Le Grand-Maître Christophe Habas ne dit rien d'autre lorsqu'il rappelle cette logique de base... Logique à laquelle chacun des membres du GODF souscrit.
"Les valeurs du Grand Orient de France et les engagements pris par chaque Franc-Maçon du Grand Orient de France sont radicalement incompatibles avec les thèses développées par le Rassemblement Bleu Marine et le Front National. Leur doctrine va directement à l’encontre de l’humanisme universel et de l’idéal de fraternité que défend le Grand Orient de France".
Il faudra probablement que les loges de l'obédience attachent un soin plus particulier dans la période qui s'annonce à rappeler la vigilance nécessaire devant ce qui apparaît comme une stratégie du FN de tenter ce type d'incursion. Des candidats tenteront de mettre en défaut la vigilance en arguant de la tolérance que revendiquent les francs-maçons.
Sachons nous rappeler que nous ne sommes pas obligés d'être naïfs ! La ficelle est grosse.
Une provocation.
Que signifie cette conférence de presse devant le siège du GODF rue Cadet, si ce n'est une provocation de plus...
Elle rejoint celle des "veilleurs debout" ; ou la présence au métro Cadet des intégristes qui "priaient pour la rédemption" des francs-maçons ; ou encore la manifestation du "Printemps français" devant le siège du GODF et celle des "Homens".
Nous ne sommes pas dupes !
A chacune de ces manifestations, le mot d'ordre était clairement - et parfois écrit à même le sol devant le siège de la rue Cadet- faire interdire la franc-maçonnerie...
Ces manifestations antimaçonniques ne sont-elles pas la preuve de cette incompatibilité, de l'aveu même des militants d'extrême droite...
Alors, que cherche Jean-François Daraud et ses nouveaux amis ? Et ceux qui suivront ?
C'est à cette question, qu'en notre nom, la section permanente de la Chambre Suprême de Justice Maçonnique du Grand Orient de France devra apporter une réponse claire...
Gérard Contremoulin
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