Voile, Liberté, Profit, Soumission,
Que les fanatiques de tous poils, traditionalistes, fondamentalistes, bref, sectaires de toutes religions, et plus généralement tout ceux qui ont en commun d'avoir l'égalité homme-femme en exécration, ne s'attardent pas sur cette page, elle n'est pas pour eux...
Obliger un être humain à se dissimuler derrière (ou sous) un vêtement est l'une des marques majeures de l'oppression dans laquelle on veut le tenir ! S'agissant d'une contrainte, elle constitue une atteinte grave aux principes de liberté et d'égalité garantis par l'article premier de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen.
Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune.
Parallèlement, l'exercice de cette liberté conduit à la possibilité de se vêtir comme bon nous semble, dès lors qu'il s'agit réellement de l'exercice d'une liberté et qu'il ne sort pas du cadre de l'ordre public. C'est sur ce terrain juridique et non sur celui de la Laïcité que cette matière s'expose et s'apprécie en droit.
C'est ainsi que le port d'un voile ne doit pas soustraire celle qui le porte à l'obligation d'identification. En revanche, le port d'un burkini ne peut pas être interdit dès lors qu'il n'est pas cause de trouble de l'ordre public. La charge de la preuve appartient à celui qui évoquerait un tel trouble (cf. la décision touchant la ville corse de Sisco).
Au delà du droit, le débat.
Et sous de multiples formes, le niveau d'affrontement que l'on observe traduit (trahit) une grande incompréhension, souvent feinte, de la volonté d'emprise sur une part croissante de la population féminine. Cette volonté d'emprise d'une part et, d'autre part, celle d'affirmer au contraire la libre détermination des femmes dans tous les domaines constituent les bases de cet affrontement qui est d'abord celui de l'égalité des droits.
Le droit des femmes et les périodes de crise.
Le boycott des marques.
Elisabeth Badinter, dans un entretien au "Monde" repris par le Huffington post, avait appelé au boycott des marques qui se lancent dans la mode "islamique", islamiste serait plus approprié !
Puis est arrivée l'affaire Air France.
Le rétablissement de la ligne Paris-Téhéran était présenté comme ayant des contraintes ! Notamment, celle de faire porter le voile aux hôtesses de la Compagnie sur cette ligne...
... les hôtesses d'Air France ont refusé.
Voile et diplomatie.
Représentants de la France à l'étranger, les diplomates ont pour mission d'entretenir et de développer, éventuellement, l'aura (culture, économie,...) de notre pays auprès des autorités et des populations des pays où ils sont en poste ainsi que la sécurité des ressortissants. Ils ont principalement en charge les "codes" permettant la permanence des relations avec les autorités. Dans le contexte de cette indispensable fonction, on peut concevoir l'obligation dans laquelle ils sont de respecter certaines coutumes...
En est-il de même pour les représentants du gouvernement de la France ? C'est beaucoup plus discutable. Ainsi, que des ministres françaises en exercice, ou l'ayant été, choisissent (car tout, en la matière, est affaire de choix !) de porter le voile lors de manifestations officielles dans les pays islamiques, je ne comprends pas...
La bataille idéologique de Laurence Rossignol.
N'ayons pas peur des "gros" mots, cette affaire est bel et bien une bataille idéologique. C'est de cette manière que la ministre de la famille et du droit de femmes aborde ce dossier aux multiples facettes. Et elle a raison.
On peut difficilement me taxer de sympathie exagérée pour elle ! Mais, honnêtement, elle accompli là le vrai dû de sa charge. Et elle n'est pas facile. Il faut la soutenir.
Cet interview mené par Jean-Claude Bourdin montre qu'elle pose convenablement le problème et entend faire appel aux bons outils. Cet appel qu'elle lance à qui veut l'entendre mérite d'être reçu. Il faut relayer son action...
Voile : Liberté ou soumission.
Ainsi, cette question se résume à deux situations :
Lorsque des femmes portent, volontairement, le voile, le burkini ou tout autre vêtement, et s'il s'agit réellement de l'expression de leur liberté, il n'y a pas le moindre problème, dès lors que c'est dans le respect de l'ordre public. Certes, on ne pourra pas écarter le fait que certaines le font par militantisme politique...
Dans tous les autres cas, on considérera que les femmes sont sous emprise et la question est celle, idéologique, de leur émancipation.
Il s'agit là, au delà du seul cas du voile, d'une bataille générale pour l'égalité des droits homme-femme qui concerne les francs-maçons au premier chef. Nous ne pouvons pas oublier le devoir que nous avons de nous engager encore et toujours pour la bataille de la Liberté des êtres humains et l'Egalité qui doit devenir la la règle universelle de leurs relations.
L'actualité nous enseigne qu'aucune liberté n'est jamais acquise... Nous avons, pour les générations de l'après guerre (1945) et jusqu'aux effets perceptibles de la crise de l'énergie (1973 -1980), probablement pris l'habitude de considérer le progrès comme une évolution linéaire irréversible ! Il n'est que temps de sortir de cette vision ouattée parfaitement illusoire, complètement démentie par les faits.
Gérard Contremoulin
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