Le franc-maçon et la liberté

Lorsqu’arrive le moment de sa réception, l’Apprenti ignore la vertigineuse percée qu’il va devoir opérer en lui-même.

Les « épreuves » auxquelles on va le soumettre, visent à créer en lui les conditions d’une remise en cause de ses habitudes, d’un retour sur les routines auxquelles il s’est habitué et qui rythment sa vie. C’est une mise en perspective de ses potentialités, l’ouverture d’une voie pour aller « plus haut, plus loin »…

Questionner.

Se peut-il qu’il puisse accomplir ce chemin en dehors des sentiers balisés du prêt-à-penser, des habitudes dont son éducation l’a doté, c'est-à-dire de sa culture … ?

Comment peut-il conduire sa réflexion au-delà des balises de l’habitude ?

Comment peut-il peut-il s’autoriser à penser l’interdit ?

Comment peut-il oser penser au-delà des jalons, au-delà des savoirs ? C’est-à-dire, comment peut-il s’autoriser à aller au-delà du connu ?

Répondre.

La réponse à ces questions, plus exactement les réponses, constituent aujourd'hui les identités des différentes manières de maçonner, dans un panorama maçonnique explosé en plusieurs centaines d’obédiences… !

L’Apprenti franc-maçon va se découvrir, "cherchant" de sa propre vérité. Il entendra ensuite qu’il devra la répandre à l’extérieur du Temple, sans bien savoir comment faire…

L’apprentissage en franc-maçonnerie est un exercice de plusieurs années où le jeune franc-maçon aborde l’ensemble des problématiques humaines dans la perspective d’améliorer à la fois l’Homme ET la société. Et toutes ses composantes, politique, syndicale, sociale, sportive, associatives, sont à sa disposition… Là où l’Homme vit sa condition humaine…

Et parce ces activités placent l’Homme au cœur de la préoccupation, s’inscrire dans de telles activités est une perspective « Humaniste ».

Parler de politique en Maçonnerie.

Ainsi, s’il est permis d’évoquer les sujets politiques en loge, c’est parce que la maçonnerie libérale adogmatique ne se fixe aucun interdit.

Mais pour ne pas rompre l’harmonie au sein de nos ateliers, il est nécessaire de maîtriser la manière de les aborder. Nulle envie de convaincre, nul souhait de nier la penser d’un frère ou d’une sœur, mais toujours le souci de laisser la possibilité d’exprimer son authenticité librement… Ne parlons-nous pas de « tolérance mutuelle »…

La période de la vie sociale dans laquelle nous sommes actuellement, nous renvoie les interrogations, légitimes, de nos Sœurs et de nos Frères quant aux bouleversements, réels ou supposés, de la vie politique de notre République.

C’est un moment privilégié pour engager la réflexion sur ce que nous prescrit l’article premier de notre constitution !

C’est en fait un défi.

sommes-nous capables de nous respecter alors que nous n’épousons pas les mêmes options politiques ?

Je me reporte à la série de mes trois articles sur « Le fruit pourri de la Radicalité » pour âprement regretter que le débat politique nous « coince » désormais dans une impasse. Le débat républicain qu’en tant que francs-maçons, nous appelons de nos vœux, se trouve réduit à la pensée binaire. Oui ou non, d’accord ou pas d’accord, pour ou contre ! Quel franc-maçon peut soutenir que la réflexion ne puisse se conduire qu’entre ces deux pôles ?

Pensons au « pas de côté » qui peut devenir un sauf-conduit. A l’opposition binaire des arguments, le devoir du maçon oblige à chercher, éventuellement au dehors du champ restreint du binaire, la résolution de l’opposition. Nous ne sommes pas obligés à rester dans le champ contraint des oppositions. La résolution d'un conflit est souvent en dehors du champ de références des protagonistes... La résolution d'un conflit est souvent le produit der la créativité des protagonistes.

Ne sommes-nous pas dans l’obligation intellectuelle de rechercher l’harmonie des contraires, l’intelligence du contradictoire ?

Aujourd'hui...

Si être franc-maçon a toujours un sens aujourd’hui, c’est très probablement dans cet exercice qui vise à montrer à nos concitoyens que la guerre civile, que certains prônent en mots à peine voilés, n’est pas inéluctable…

Léon Bourgeois et Jaurès nous ont ouvert la voie de la paix. Dans le même temps, les fascistes de tous poils n’avaient de cesse de créer les conditions de la guerre civile.

Resterions-nous sourds et aveugles à notre histoire ?

Gérard Contremoulin.

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Comments

[Aplogan Carol]

J'aime cet article qui précise à nouveau l'essentiel de la démarche et la position du Franc Maçon.
Du moins je le vois comme tel.....malgré que je ne fasse pas partie d'un "cercle"

C.