23 septembre 1984.
Devant l'ossuaire de Douaumont, près du champ de bataille de Verdun, François Mitterrand et Helmut Kohl se serraient la main, il y a 33 ans.
L'archive de ce moment historique est précieuse. Elle conserve la trace de ce geste qui concrétisait les volontés de paix et de coopération de ces deux dirigeants européens. Ils les représentaient. Cette trace entretenait une flamme au moment où l'Europe, tant affaiblie et tant décriée, trouvait là, deux militants inaltérables de sa construction.
"Es lebe die deutsche-französiche Freundschaft" reste la base de cette construction. Mais plus qu'un slogan, cette proclamation illustre la recherche qu'il nous faut accomplir vers tous les peuples européens. Ce chemin est long. Et si les sceptiques, les souverainistes (à droite comme à gauche) se retrouvent sur un terrain commun, les humanistes en revanche doivent avoir la force de leur opposer une volonté de construire une Europe nouvelle. Une Europe d'où les peuples ne seraient plus absents, ne seraient plus une variable d'ajustement mais la raison d'être de sa construction.
Alors Helmut Kohl et François Mitterrand auraient eu raison de remontrer la voie, cette voie que Konrad Adenauer et Charles De Gaulle avaient ouvert avec le Traité de l'Elysée, le 22 janvier 1963.
L'Europe est une perspective qui reste d'actualité qui a plus besoin de pratiquants que de croyants.
Gérard Contremoulin
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