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Le Blog pour Tous d'un franc-maçon. "La loi morale au fond de notre coeur et la voute étoilée au dessus de notre tête". Emmanuel Kant Les pseudonymes ne sont plus acceptés pour les commentaires. (4.11.2018)

15 Oct

Changer l'Ecole, une perspective transhumaniste ?

Publié par Sous la Voûte étoilée  - Catégories :  #Réflexions - Conférences - TBO

Marc Fleury

Marc Fleury

Le transhumanisme est-il toujours un humanisme ? 

 

Au cours de sa Grande Maîtrise (2016-2017), Christophe Habas aura eu à coeur de poser les bases de la réflexion maçonnique sur le Transhumanisme et de commencer à en tracer les frontières. 

 

Sous la Voûte étoilée va essayer d'apporter sa contribution en publiant une série d'articles.

Voici aujourd'hui celle que nous propose Marc Fleury.

 

Elle concerne l'école, l'état des lieux qu'il en fait et ses rapports avec les évolutions de la société. Elle se termine par le TedX de Laurent Alexandre sur les perspectives qu'il trace pour le transhumanisme.

 

Bonne lecture.

 

 

1. Pourquoi changer


L’école ne remplit plus son rôle, ce n’est pas une idée, mais un constat.
Ce n’est pas une question de budget, la France possède un des plus important par étudiant et pourtant les résultats sont très loin d’être les meilleurs ….
L’école a très peu évolué depuis sa création, les principes restent les même, son fonctionnement quasi identique et cela non pas depuis des années ou des décennies mais depuis des siècles !
Entre temps, les connaissances ont changé les besoins pour le quotidien, pour le travail, tout a changé ….


On apprenait un métier pour la vie, aujourd’hui non seulement, on va changer de métier durant sa vie mais maintenant, le métier change à une telle vitesse que parfois, à peine sortie de l’école, le métier à déjà changé ….
La question se pose alors de savoir si l’école doit former à un métier ou apprendre à se former tout au long de la vie avec des savoirs de base …

 

2. Se baser sur ce qui existe


Mais pourquoi vouloir prendre en compte ce qui existe, pourquoi ne pas partir d’une feuille blanche.
Rien n’empêche de tout changer, y compris le nom des écoles, les âges des élèves, …
Si la maternelle doit aller jusqu’à 5 ou 7 ans, rien ne doit l’empêcher.
Ce qu’il faut, c’est essayer de prendre de l’altitude.

 

Deuxième impératif, ne pas faire dans l’imaginaire et se baser sur les recherches, les tests déjà réalisés pour se servir des expérimentations.


Enfin, imaginer le chemin pour arriver à cela.
Aucune barrière, aucun tabou ….


 

3. La première école


Ce que j’ai pu trouver montre qu’on parle quand même d’un premier âge qui se situe avant l’âge de 6 ans. Il semble donc que la maternelle soit un bon format.
La question peut alors se poser de l’âge de début, 2 ou 3 ans, personnellement, je n’en sais rien.
Les études montrent que de cette première phase dépend la réussite, ou plutôt qu’un échec dans cette première phase handicape énormément la poursuite des études.

Comprendre comment l’enfant peut apprendre seul, pourquoi c’est la continuité de la façon dont il apprend avant d’entrer en maternelle.
L’école Montessori :

Depuis le début du 20ème siècle, une autre méthode a été inventée, testée et montré des résultats, pourtant, à part dans des écoles privées, il faut l’énergie des professeurs pour essayer de progresser, l’éducation nationale n’aidant en rien.


Poussons plus loin avec  Céline Alvarez qui montre qu’avec quatre piliers, on peut améliorer voir changer radicalement l’apprentissage des plus jeunes.
     - L’attention
     - l’engagement actif
     - Le retour d’information immédiat
     - La consolidation

Elle a présenté ses travaux et surtout ses résultats lors d’un Tedx, entre autre … :

 

 

4. Pause


Autre expérience, mais cette fois en passant par la technologie.
Cette fois, c’est Salman Khan qui a fait une expérience qui, bien que totalement différente et surtout à l’âge suivant, se retrouve finalement avec les même observations.
Là encore il partage ses travaux lors d’un meeting TED :


Là, nous sommes en CM2 et en 4ème, et pourtant, on part sur des principes similaires :
     - Autonomie des élèves
     - Entraides entre les élèves
     - L’échec n’est pas sanctionné même si c’est la réussite qui est visée.
     - Le professeur passe son temps sur l’assistance aux élèves qui sont en difficultés et non sur un apprentissage qui serait général et non adapté à chaque élève.


Deux autres particularités :
     - Il base l’enseignement sur des moyens technologiques
     - Ce sont les cours qui sont fait à la maison et les  exercices en classe
Ces principes permettent aux élèves d’étudier à leur rythme, de faire répéter l’enseignant autant de fois que nécessaire et d’avoir un outil plus attrayant.


 

Regardons ce que fait notre façon de voir l’échec et ce que cela provoque, c’est Claire Blondel qui nous l’explique lors d’un TedX:

L’exemple est pris sur des enfants qui sont passés d’un enseignement type Montessori avec d’excellents résultats à un enseignement classique avec un effondrement rapide.
Démotivation, et arrêt de la progression, juste parce que nous jugeons, mais peut-on faire autrement que de sanctionner par un adulte ?
L’idée est d’utiliser les fondements de la pédagogie et la psychologie pour travailler sur la motivation, j’y reviendrait plus tard.


 

Cette fois, on prend des enfants qui ne connaissent rien et on leur donne de la matière.


C’est Sugata Mitra qui s’y colle lors d’un Ted :

Encore une fois, ce n’est pas le professeur qui enseigne mais l’élève qui apprend. C’est cela qui est fondamental. La bienveillance est aussi au cœur de l’apprentissage. Enfin, on a dans cette présentation, encore une explication scientifique qui prend sa source dans les neurosciences.
Là, encore on a des élèves qui indépendamment de leur connaissances ou plutôt de leur méconnaissance préalable peuvent apprendre par la motivation.


 

Mais alors, quoi apprendre et surtout comment ?


Marine Plossu nous l’explique lors d’un Ted ce qu’elle pense de l’école de demain.

Elle croit qu’apprendre doit passer par l’envie, par le travail sur des problématiques concrètes et qui nous touchent. L’école devrait donc nous permettre de trouver ce qui nous intéresse pour que l’on se forme par la passion.
Développer l’apprentissage par l’action sur des causes.
Je pourrais continuer longtemps comme cela, mais nous avons déjà pas mal d’éléments alors travaillons.

 

5. Comment apprendre

 

Ce qui est proposé en maternelle comme ailleurs, c’est la mise à disposition de problèmes à résoudre et laisser les enfants et les étudiants travailler dessus.

En fait, c’est exactement ce qui se passera en entreprise, on vous demande de faire quelque chose et c’est à vous de trouver comment faire ou comment faire à votre façon ou comment faire mieux !
Et même si ce n’est pas toujours le cas, c’est vers cela qu’il faut tendre.
Peut-être qu’il y aura plein de choses de communes à tout cela, la gestion de projet, le travail en groupe, la constitution de documents de travail, l’organisation des tâches, la gestion du temps, …..

Imaginons les maths, proposer de résoudre une problématique en entreprise ou dans la vie courante et faire des groupes qui travaillerons sur le même sujet ou sur des sujets différents, sur ce point, je pense qu’il faudrait expérimenter les deux solutions pour voir ce qui fonctionne le mieux.
Laisser le choix dans un panel de sujets peut être aussi une option intéressante.
Comme dans la vie réelle, il y a des formations au départ, donc, ne pas hésiter à laisser les étudiants se former comme avec les cours en ligne, chacun à son rythme.
On peut imaginer ceux qui vont le plus vite aider ceux qui ont des difficultés et le professeur est donc là pour aider ceux qui en ont le plus besoin.
Ensuite, on passe au projet avec sans doute des cours bien plus long que ce qui se fait aujourd’hui selon les niveaux …. Sachant que quand on a pas fini quelque chose, l’esprit, lui continue à travailler quand il en a envie et trouve des solutions.
Il est même sain, quand on n’arrive pas à faire quelque chose, de le laisser tomber un moment pour laisser l’esprit prendre du recul …..

Laisser tous les moyens d’avoir de l’information à disposition.
On peut imaginer que les enfants vont chercher les solutions déjà faites, mais on peut soit limiter au outils et non au solutions ou alors les laisser regarder toutes les solutions pour les analyser et essayer de trouver la meilleure ou en inventer une qui soit encore plus performante, quitte à se tromper et dire pourquoi.
Il faut expliquer qu’on a trouvé des trucs moins bien et pourquoi c’est moins bien. C’est une réussite d’avoir inventé et compris !

En Français, faire de la communication, prendre les projets déjà réalisé et faire le document qui permet de les expliquer.
Regarder et étudier des documents à portée de la connaissance des enfants (pas du Proust à 11 ans ….) pour que les élèves expliquent ce qu’ils ont analysé du texte dans un but précis.
C’est peut-être le règlement intérieur de l’école et comment l’améliorer …

En physique ou chimie, récupérer des vraies problématiques d’entreprise ou de la vie courante pour, là encore trouver des solutions.

Les méthodes doivent être toujours tournées vers le concret, vers la réussite de groupe, l’émulation.
Chaque élève, retrouvera dans le produit fini toujours au moins un petit quelque chose qu’il a fait, il est donc partie prenante dans la réussite.

Et pourquoi pas un projet qui doucement se dessinera ou qui sera défini au début ?
Et pourquoi pas la construction d’un immeuble, d’un barrage ou que sait-je encore …

Et pourquoi pas des projets donnés par des entreprises qui seront suivis par plusieurs école, en commun, en compétition, …

Pour les langues, ce pourra être des traductions pour que le projet puisse s’exporter. Pouvoir non seulement avoir une production écrite, mais ensuite orale et pourquoi pas ensuite des jeux de questions réponses en live ?
 Dans toutes les matières, ne pas oublier le loisir, les jeux et surtout l’art …..
Plutôt que d’apprendre une belle écriture, apprendre la peinture, le dessin, apprendre à maitriser les gestes, c’est cela qui fera progresser.
Il faut commencer à s’intéresser aux principes fondateurs de ce modèle avant d’expérimenter pour faire des « programmes » ou plutôt des objectifs que des projets pourront permettre d’apprendre.

L’histoire par exemple doit permettre de comprendre ce qui se passe aujourd’hui.
Encore une fois, ne pas demander le par cœur … aucun intérêt de savoir que c’était un  dimanche 28 juin 1914, qu’est-ce qu’on s’en fou d’ailleurs …
Est-ce que cela aurait été différent si cela s’était produit deux jours plus tôt ou  plus tard ?
Comment les gens vivaient, quels étaient les cultures, le climat, les récoltes, les famines, ce que disait la religion, la politique, à l’école, ce que pensait le peuple … ça, oui, ça compte.
Dans quel ordre les choses se sont passées et pourquoi, peut-on faire un parallèle avec ce qui se passe aujourd’hui ou ce qui s’est passé à un autre moment.
Une fois certains mécanismes acquis, prendre des problèmes qui se posent dans des communes, dans des quartiers et essayer de faire des propositions pour débloquer des situations.

Apprendre à apprendre, apprendre à réfléchir …

 


6. Et les profs dans tout cela


 

Cela permet de revoir complètement leur rôle, ils ne sont plus des gardes chiourmes qui sont là pour débiter un cours, le même pour tout le monde, ils pourront être des chefs d’orchestre, des aides pour ceux qui en ont le plus besoin.
Du coup, c’est tout leur emplois du temps qui peut être revu, on arrête de faire des contrôles puisque le but est d’arriver à des acquis, ils sont validé par des systèmes, et permettent d’avoir des vraies bases, on avance quand on a les acquis, les projets sont là pour motiver et mettre du concret.
Du coup, le travail à faire chez soi est bien différent, plus de préparation de cours, plus de corrections d’examens …
Par contre, qu’une partie du temps soit consacré à de la formation est essentiel pour que les professeurs puissent progresser, et pourquoi pas avec les mêmes fonctionnements que pour les étudiants ?
Pourquoi pas des cours en ligne avant que les profs se retrouvent de la même façon sur des projets ….

 


7. Le temps scolaire


 

Page blanche, comment le définir quand on ne sait pas comment cela va fonctionner ?
Une chose est sûre, il faut prendre en compte ce qui a déjà été expérimenté.
Déjà, l’école doit correspondre le plus possible au temps de travail de la population, 8h30 le matin semble cohérent, ensuite, selon l’âge et le niveau la durée varie avec des temps reposants pour l’esprit, pourquoi pas avec de l’art ou du sport …
Le temps où la majorité de la France était agricole et où les enfants aidaient aux moissons ou aux travaux de la ferme est loin, la raison qui pousse à avoir tant de semaines de vacances est révolu.

 


8. Conclusion


 

Impossible de définir exactement le programme, la méthode, les horaires de classes qui dépendent non seulement des enfants, mais aussi des maîtres et du rythme de vie des parents.
Il faut donc réunir autour d’une table l’ensemble des parties prenantes en y incluant les psychopédagogues, les chercheurs sur le cerveaux, mais aussi pourquoi pas des historiens, des ethnologues, les personnes ayant fait ces expériences …. La liste n’est pas fermée.
Demander à chacun d’apprendre et de montrer aux autres ce qu’il a appris ou trouvé.
A partie de là, définir sans aucun apriori, sans qu’aucune contrainte ne soient prise en compte (ou presque, restons raisonnables) pour trouver la solution idéale.
On va changer de modèle qui est de celui de l’apprentissage du savoir et des connaissances vers quelque chose de différent :
Apprendre à apprendre, apprendre à comprendre, apprendre à trouver, apprendre à évoluer.
On doit faire en sorte d’encourager l’ensemble des élèves et non seulement une poignée qui réussit, faire en sorte que la réussite de quelques-uns aujourd’hui soit la réussite du plus grand nombre demain.

 


9. Le chemin pour y arriver


 

On a donc un but théorique, il faut maintenant adapter l’existant pour aller vers ce but.
Il va donc y avoir la formation des enseignants, la mise en place du système pour les plus jeunes et faire en sorte que l’école évolue avec eux.
Le changement sera tellement radical qu’il me semble compliqué de le faire pour ceux qui sont en milieu de scolarité.

     

    10. Le futur …. pour information


    Alors pourquoi et comment changer, allez, cette fois, c’est en Français par Laurent Alexandre, toujours lors d’un Tedx .

    Il explique comment l’évolution se fera vers l’étude plus poussée encore du cerveau, de ses mécanismes et que tout changera encore.
    Il pousse jusque dans l’éducation avant la naissance, la culture du neurone, la sélection génétique, etc …
    Les entreprises comme Google, la chine sont déjà dans la course.
    Le QI devrait dans un premier temps de 60 point, puis de 100 dans un second temps faisant des surdoué d’aujourd’hui comment des gens normaux dans un premier temps et comme des attardés dans un second temps.

     

    Avant d’en arriver là, nous devons déjà travailler sur l’adaptation de notre école à nos connaissances d’aujourd’hui.

     

    Marc Fleury.

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    Cette contribution appelle certainement des commentaires. Ils sont les bienvenus.

     

    GC

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