#, délation, anonymat et irresponsabilité
Le harcèlement dans sa forme sexuelle est l'acte le plus abject. Il traduit, il stigmatise l'inégalité entre un homme et une femme.
Passer outre le préalable de la libre acceptation de la (ou du) partenaire est attentatoire à la plus élémentaire liberté qui est celle de disposer librement de son corps.
La dénonciation de ce type d'attentat légitime-t-elle pour autant l'anonymat ? Autorise-t-elle à passer outre la responsabilité du citoyen qui consiste à assumer ses actes au vu et su de tous ? Evidemment non.
Si l'on peut comprendre la motivation de départ de celles qui ont engagé sur twitter cette campagne par le fameux #, on peut craindre maintenant la multiplication de débordements et des règlements de compte, notamment politique. Les vieux démons sont toujours prêts à réapparaître.
Une grande cause nationale : libérer la parole.
La libération de la parole pour les victimes est indispensable. Il s'agit de la permettre. Le service public, dans son ensemble, les services de l'Etat, des collectivités territoriales, les établissements de santé, les entreprises publiques doivent être mobilisés et engagés dans cette écoute. Mais un principe doit y être appliqué : la signature des dépositions. Cela suppose un effort considérable de sensibilisation qui doit être accompli sans délai.
De même les faits qui seront signalés devront obligatoirement faire l'object d'investigations. La loi sur les durées de prescriptions devra être corrigée, très certainement dans le sens de l'imprescriptibilité. Etre responsable à vie de ce type d'attentat se justifie par l'importance du préjudice subi par la victime. Là encore, c'est sans délai que le parlement doit s'en saisir. Le gouvernement maîtrise l'ordre du jour de l'Assemblée Nationale. Il doit prendre immédiatement ses responsabilité et déposer un projet de loi.
Enfin, tout reposant sur l'instruction et l'éducation, et les élèves étant également victime de pratiques de harcèlement, l'éducation nationale doit, toujours sans délai, intégrer dans ses priorités le respect d'autrui et l'égalité des droits et leur accorder une place prépondérante dans les différents enseignements, à tous les degrés.
On ne peut se satisfaire de campagnes publiques qui se révèleraient n'être que de la communication. Ce serait une erreur qui ouvrirait la voie aux pires délations.
Gérard Contremoulin
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