Le 1° mai 2018 des francs-maçons : pour que vivent les principes de la République !

Les francs-maçons ont répondu en grand nombre à l’appel du Grand Orient de France pour l’hommage aux martyrs de La Commune, mardi matin, au Mur des Fédérés.

photos Yves Barbier

Photo Joel Piffre

photos Michel Vorms

Jean-Michel Rosenfeld, mon parrain et Patrick Kessel

Après la pluie, le temps est beau. 

Prenez garde, prenez garde, vous les ...

          ... citoyens. 

Car il va falloir prendre conscience et comprendre à quel point nos principes républicains sont entrés, bien malgré eux, dans une phase de grande turbulence.

Ils ne sont pas accrochés au firmament comme des catégories intemporelles mais au contraire, ils ne se perpétuent qu'autant que nous sommes capables de les préserver. Méfions-nous des apprentis sorciers qui sous couvert de dialogue oecuménique laisse le champ libre aux religions, à toutes les religions, qui ont en commun de vouloir prendre (ou reprendre) le contrôle des consciences.

C'est inacceptable, bien évidemment mais malheureusement pas inévitable. La différence se fera par ce que les citoyens accepteront de faire pour l'éviter.

Un positionnement dangereux.

La multiplication des appels présidentiels lancés en direction des cultes, à l'occasion de cérémonies internes, va dans le mauvais sens et brouille l'attitude pourtant impérative, d'indifférence à l'égard des cultes que prescrit la Constitution au Président de la République.

Que ce soit à l'occasion du 500° anniversaire du protestantisme "Protestants 2017", le 22 septembre 1017 ; du diner du CRIF, le 7 mars 2018 ou devant la conférence des évêques de France, le 9 avril 2018, le Président de la République acceptant ces invitations transgresse la règle de la loi de 1905. Ce n'est pas impunément.

Les francs-maçons libéraux ne peuvent l'accepter.

Ce 1° mai 2018 restera comme celui qui aura exprimé avec une grande fermeté les devoirs qui sont les nôtres pour faire face à la volonté présidentielle de nous conduire progressivement à ce que le dialogue inter religieux se substitue au principe de Séparation.  Ce que nous ne voulons pas.

Les citoyens vont se trouver, de plus en plus fortement exposés à un choix de modèle d'organisation sociale : La République et l'intérêt général ou l'idéal communautaire et son néo-tribalisme qui prendrait la suite de la société issue des Lumières.

Prenons garde à l'essentialisme qui laisse peu de place à la Raison et à l'universalisme républicain. 

Philippe Foussier, Grand-Maître du Grand Orient de France, a tenu à exprimer l'exprime méfiance que suscite l'attitude du Président de la République à l'égard de la laïcité.

Il s'est exprimé en ces termes :

Marc Pelissier, ancien conseiller fédéral de la Grande Loge de France, déclarait ceci :

Edouard Habrant, Grand-Maître de la Grande Loge mixte de France, devait déclarer ceci :

Mesdames, Messieurs, mes sœurs, mes frères, chers amis.

Avec le temps va, tout s’en va…chantait le poète.

On oublie le visage et l’on oublie la voix.

Les voix célèbres comme les voix anonymes de ces femmes et de ces hommes, de ces enfants, aussi, qui nous ont tant donné.

La voix de Louise Michel, qui parlait de ses « frères », voulait instruire les filles et empêcher le travail des enfants.

Les voix de celles et ceux qui brulèrent la guillotine devant la statue de Voltaire, dans le 11ème arrondissement.

La mémoire n’est pas seulement une obligation intellectuelle et morale, notamment quand il s’agit de redonner le sens de l’existence humaine lorsque celui-ci a été bafoué, c’est également une victoire sur une forme de « miroir brisé » dans lequel un pan du réel aurait disparu.

Si le passé a besoin de nous, pour exister, c’est surtout nous qui avons besoin de lui, pour nous comprendre.

C’est pourquoi la mémoire est un impératif, sans lequel les hommes et les femmes seraient condamnés à n’être qu’un fétu sur l’océan de leurs tumultes.

Cette fameuse semaine du 21 au 28 mai 1871, où s’est écoulé presque autant de sang que de pluie, ne doit pas être une rupture, mais un trait d’union reliant des idéaux communs.

Dans ces caveaux qui nous entourent, il y eut des combats à l’arme blanche et des ennemis ont roulé et sont morts dans la même fosse.

Mais l’enjeu de cette journée ne réside pas dans le seul souvenir.

Il consiste, également, à se projeter dans cette fabuleuse aventure humaine dont l’émancipation sociale et politique était l’horizon.

Une aventure dont les enjeux et les thèmes sont d’une actualité extraordinaire : l’effervescence de la démocratie, le rôle de la presse, le contrôle des élus, l’égalité hommes-femmes, et la laïcité.

Plus symboliquement, la mémoire des fédérés nous rappelle aussi que penser, c’est dire non, comme le disait Alain.

Le doute doit être cette ombre attachée à nos pensées, sans laquelle toute conscience est impossible.

Et sans conscience citoyenne, tout n’est que sommeil et distraction, et la démocratie une douce chimère.

Merci à Yves Barbier et Michel Vorms pour les photos.

Une mention particulière pour Lucie Fabry qui a enrichi cet hommage de sa voix de mezzo-soprano, tant dans le répertoire traditionnel de ce type de cérémonie que dans cette belle interprétation d'Imagine de John Lennon.

Enfin, Sous la Voûte étoilée publiera bien évidemment les interventions des autres obédiences dès qu'elles lui parviendront.

Gérard Contremoulin

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