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Le Blog pour Tous d'un franc-maçon. "La loi morale au fond de notre coeur et la voute étoilée au dessus de notre tête". Emmanuel Kant Les pseudonymes ne sont plus acceptés pour les commentaires. (4.11.2018)

13 Sep

Les droits des femmes sont bafoués. Que faisons-nous ?

Publié par Sous la Voûte étoilée  - Catégories :  #Droits de l'Homme

Les droits des femmes sont remis en question là où l'on pensait qu'ils étaient acquis. Erreur, grossière erreur que d'imaginer les misogynes vaincus.

 

De président du syndicat des obstétriciens en subventionnements publics de l'association du professeur Lejeune, les réactionnaires remontent en puissance et regagnent du terrain.

 

De quoi s'agit-il ?

Bertrand de Rochambeau.

Bertrand de Rochambeau.

Le président du syndicat des gynécologues-obstétriciens, Bertrand de Rochambeau, choisit cette rentrée où se profilent la révision des lois de bioéthique pour lancer un pavé dans la marre. Il déclare en forme de dialogue, "à titre personnel" (mais de qui se moque-t-on ?) :

 

"Nous ne sommes pas là pour retirer des vies" a déclaré sur TMC le médecin pour expliquer son choix de ne plus pratiquer d’IVG.

 

Alors que la journaliste lui fait remarquer que "ce n'est pas un homicide de faire une IVG", 

 

il répond : "Si, Madame."

 

"Toutes les femmes ne considèrent pas qu'avoir un embryon dans le ventre, c'est une vie", insiste la journaliste.

 

Le gynécologue lui rétorque que c’est "son opinion : Moi, en tant que médecin, je ne suis pas forcé d'avoir votre opinion. Et si je ne l'ai pas, la loi me protège, et ma conscience aussi.

La messe est, pour ainsi dire, dite. Revoilà la clause de conscience. C'est un détournement manifeste de la loi. 

Puis, sur le même thème, une curieuse mais non surprenante suite à cette déclaration vient augmenter la pression.

Spectacle du Puy du Fou, création du vicomte Philippe Marie Jean Joseph Le Jolis de Villiers de Saintignon

Spectacle du Puy du Fou, création du vicomte Philippe Marie Jean Joseph Le Jolis de Villiers de Saintignon

L'association culturelle du "Puy du Fou", créée et développée par le vicomte (mais c'est nous dit-on, un titre de courtoisie) Philippe de Villiers le Jolis de Saintignon, décide, alors que ce n'est pas son objet social, d'accorder sur son budget une aide financière de 50.000 € à l'association du professeur Lejeune.

 

Le professeur Lejeune est un acteur bien connu de la lutte anti IVG, qui s'est illustré par la mise en place de commandos anti IVG allant jusqu'à intervenir à coté des blocs opératoires de cliniques pour rendre impossible la pratique  d'IVG. Ces commandos de sinistre mémoire ne commettaient rien d'autre que des actes de terrorisme, absolument illégaux. 

 

Illégaux au regard de la loi des hommes mais - et toute la question est là - pas au regard de ce qu'ils estiment être la "loi de dieu". Nous en sommes revenus là ! On peut en retrouver les traces sur les réseaux sociaux, d'ailleurs accompagnées, notamment, de Civitas...

 

M. de Rochambeau excipe de ce qu'il pense être son droit moral et qui l'autoriserait à fuir son obligation de médecin. En d'autre temps, nous aurions parlé "d'ordre moral". Aujourd'hui, il nous faut ne pas sous estimer l'ampleur de l'assaut. La clause de conscience ouvre la voie qui permet de satisfaire à la revendication réactionnaire anti-IVG. Nous devons la dénoncer en tant que telle.

 

Les droits des femmes sont plus que jamais menacés. C'est une preuve manifeste de la réalité de cette lutte : secouer le joug d'un ordre de soumission. Peu de luttes pour l'égalité des droits auront eues cette perspective. La lutte pour les droits des femmes est au coeur de l'égalité des droits et de l'émancipation des êtres humains. 

 

Les francs-maçons recherchent en toutes circonstances la Dignité. C'est le rendez-vous que leur donnent les réactionnaires. A l'image d'un Frédéric Desmons qui proposait dès 1869 l'entrée des femmes au GODF, il est indispensable que nos loges, qu'elles soient mixtes ou qu'elles ne le soient pas (encore), abordent dès cette rentrée, et en adoptant la programmation de leur travaux, inscrivent, systématiquement, une réflexion au cours de ce trimestre sur l'indispensable égalité des droits entre les hommes et les femmes. 

 

Puis, une fois la conclusion des travaux intervenue, que nous puissions proposer à la société une initiative visant à promouvoir cette égalité.

 

Alors, rêvons un peu : si chaque Grand-Maître, si chaque exécutif se saisit de cette problématique, alors nous aurions la possibilité de rassembler "La Maçonnerie Française" sur cet objectif... 

N'est-ce pas la priorité de ce trimestre ?

 

Gérard Contremoulin

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D
Ce gynécologue a tout à fait le droit de considérer que l'avortement ne doit pas être pratiqué mais il n'a pas le droit d'engager la profession qu'il représente ès qualités dans ce combat. Par ailleurs dire comme le fait avec sa fougue habituelle notre ami Gérard que les francs-maçons recherchent en toutes circonstances la dignité ma parait-être, sur ce point comme sur d'autres, bine présomptueux. Certains francs-maçons seraient déjà plus exacts et il ne faudrait par chercher bien loin pour trouver des dignitaires d'obédience très en pointe dans la défense de posture des droits des femmes qui exerceraient ou auraient exercé des responsabilité dans des cliniques religieuses où l'avortement est interdit et le crucifix obligatoire dans les chambres de malades. Il n'en reste pas moins indispensable de défendre ce droit qui reste toujours fragile, comme le prouvent les différentes remises en cause dans le monde et dans notre pays. "Panthéoniser" Simone Veil, c'est très bien, ne pas rendre inapplicable sa loi, c'est encore mieux.
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H
A toutes fins utiles ........<br /> Il existe la contraception !<br /> Une pilule par jour et hop, pas de problèmes ......
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C
le préservatif ou la vasectomie aussi ! curieux de toujours considérer que ce sont les femmes qui doivent faire attention ! engendrer ou pas est une affaire de couple !
J
Tu ne sais pas de quoi tu parles : l'avortement n'est pas un acte thérapeutique; sinon il sera précisément qualifié d'avortement thérapeutique. L'obligation morale et juridique du médecin de traiter un patient ne couvre pas les "actes de confort" comme l'avortement par pur choix de l'intéressée. Ce médecin a le droit dans notre république de dire ce qu'il veut et de faire ce qu'il veut dans le respect de la loi. Il y aura toujours suffisamment de praticiens en France qui pratiquent l'avortement. Exprimer une opinion contraire sur l'avortement ne saurait être en soi une atteinte aux droits des femmes. C'est pitoyable qu'un FM puisse en arriver à penser ainsi. Que reste-t-il de notre liberté ?
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M
Commencer par "Tu ne sais pas de quoi tu parles", c'est un peu violent, non ? Surtout quand on voit ce qui suit...<br /> Parler d'avortement de confort, c'est prendre une position en contradiction avec les faits, en prêtant des intentions à des personnes qu'on ne connait pas. Sophisme.<br /> Dire que toutes les opinions peuvent s'exprimer au nom de la liberté d'expression (comme ici qu'un embryon est une vie), au mépris de toute considération scientifique et du consensus *très* largement répandu dans les sphères éthiques de la profession, c'est également un sophisme.<br /> Dire qu'il y aura toujours assez de praticiens est une contrevérité facilement vérifiable : vous auriez du faire l'effort de vous renseigner avant de la dire.<br /> <br /> Quant à la liberté... Bien sûr qu'un médecin n'a pas toute liberté : il a des devoirs relativement à la société et relativement à ses engagements envers l'humanité.<br /> <br /> Moi je parle de "postion de confort" pour parler de ces médecins qui rechignent à pratiquer un acte qu'ils ne devraient pas avoir le droit de refuser.<br /> <br /> S'ils veulent s'exclure du corps médical, grand bien leur fasse. Mais de la même manière que nous suivons les règles de la République qu'elles nous plaisent ou non, les médecins devraient également les suivre et ne pas s'exclure de manière arbitraire quand une problématique morale se présente. Si une femme se présente et qu'aucun médecin ne veut pratiquer l'opération, on en commet un d'office. Imagine t-on pareille situation avec une greffe ??<br /> <br /> S'ils refusent, qu'ils perdent leur statut de médecin, voire qu'ils remboursent les études que la société leur a payées !<br /> <br /> Pour faire évoluer les choses et faire valoir ses positions morales, il y a dans notre République, que vous revendiquez pourtant, un seul moyen : la politique.<br /> <br /> Aucune règle, aucun droit ou devoir ne devrait "descendre" comme ça d'on ne sait où et s'imposer comme un évidence : la liberté en République c'est de pouvoir défendre ses valeurs et de pouvoir les faire appliquer en vivant ensemble, par adoption, et non pas décider dans son coin et les appliquer pour soi.<br /> <br /> La liberté que vous revendiquez pour ces médecins est celle du petit enfant qui dit "si j'veux". Il semble que votre conception de la liberté d'expression soit plus anglo-saxonne que française, et sur ce point nous ne pourrons jamais être d'accord. Non, en France, on ne peut pas tout dire, on ne peut pas tout faire ou s'interdire de faire.<br /> <br /> Sur le débat : « exprimer une opinion contraire sur l'avortement ne saurait être en soi une atteinte aux droits des femmes. »<br /> Ah bah... si. Mais pas seulement des femmes, hein. C'est une opinion qui, exprimée, porte atteinte au droit des individus à disposer de leur corps. Dont les femmes. C'est défendre un système qui oblige les femmes à renoncer à leurs ambitions, leurs projets dès lors qu'un début de grossesse se pointe. Donc oui, c'est une atteinte aux droits des femmes de décider de leur vie.
S
"L'obligation morale et juridique du médecin de traiter un patient ne couvre pas les "actes de confort"". <br /> "Il y aura toujours suffisamment de praticiens en France qui pratiquent l'avortement".<br /> Alors, non, effectivement, nous n'avons pas la même conception de la liberté.<br /> L'IVG n'est en rien un "acte de confort" sauf à vouloir disqualifier les femmes qui doivent y avoir recours et justifier ainsi le refus de pratiquer. La mise en oeuvre de la clause de conscience ne devrait pas entraîner l'impossibilité de pratiquer une IVG. Il devrait exister des solutions alternatives dans chaque service, privé ou public.<br /> Enfin, ce n'est pas parce que nous ne sommes pas d'accord que je qualifierai pour autant ton opinion de "pitoyable".

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