Loi de 1905, pour un appel maçonnique général.
Le Président de la République semble être maintenant déterminé à engager une modification substantielle de la loi de 1905 sur la Séparation des Eglises et de l'Etat.
La Franc-Maçonnerie, défenseur de la liberté absolue de conscience, doit tout mettre en oeuvre pour faire barrage. Les obédiences, les frères, les soeurs, les loges doivent pouvoir réaliser un large consensus sur la nécessité de défendre cette loi principielle.
Se réunir.
Nous sommes toutes et tous différents, nous appartenons à des obédiences que l'histoire a conduit sur des cheminements distincts, par des voies différenciées, vers des objectifs séparés. Mais face à une attaque aussi fondamentale, notre but est commun. Il s'agit de maintenir le principe de cette pensée différente, de cette liberté fondamentale de conscience qui permet de croire ou de ne pas croire, de penser sans tutelle.
Nous savons bien que l'abolition, plus ou moins nette, plus ou moins visible, de cette Séparation ramènerait le religieux au coeur des affaires publiques, que les cultes feraient des incursions de plus en plus fréquentes et de plus en plus fortes dans la gestion des affaires de la cité, c'est-à-dire dans les territoires, les communes, là où l'essentiel de la vie se déroule.
La Franc-Maçonnerie pour l'avenir.
Les obédiences, le collectif laïque qui réunit les associations de la mouvance laïque, doivent se mettre autour de la table et envisager les conditions d'organisation de la riposte. Comme à chaque fois que nos principes furent menacés, nous devons nous mobiliser. Le moment est venu. Ce sont les conditions de l'avenir de nos institutions laïques qui sont en jeu. Ce sont elles qu'il faut préserver.
Les précédents.
Certes, elle en a subit, déjà des modifications, en fait ou en droit, sur tel ou tel aspect de sa mise en oeuvre.
A l'école, sur les financements (lois Falloux, Debré, Guermer, Carle). Ces lois mettent en oeuvre des stratégies de contournement au bénéfice de l'enseignement catholique (voir les ouvrages d'Eddy Khaldi et Muriel Fitoussi, ci-dessous) ; sur le port de signes distinctifs (on se souvient du foulard de Creil).
Sur les financements des lieux de cultes musulmans où les moyens de contourner la loi faisaient (et font encore) l'objet de stages entre élus !
Sur le mélange des genres où un représentant de l'Etat se mêle des affaires internes d'un culte, se signe en public, porte la kippa dans l'exercice de ses fonctions ou encore lorsqu'une ministre en déplacement se voile pour participer à une réception ou une réunion ministérielle internationale.
Ces modifications pour importantes qu'elles soient, visaient à contourner les principes de la loi qui cependant subsistaient.
La perspective, aujourd'hui, est toute autre.
En dehors du Concordat qui concerne des territoires métropolitains qui n'étaient pas français en 1905 (les départements d'Alsace-Moselle), jamais attaque fut menée à ce point contre les principes de bases, c'est-à-dire sur la substance même de la loi.
Déjà, lorsque le Président Macron avait cru pouvoir déclarer devant la conférence des évêques que le lien entre l'Eglise (catholique) et l'Etat avait été "abimé", il laissait filtrer son envie de le "réparer".
Eh bien non, M. le Président, le lien n'est pas abimé, il est ROMPU par la volonté incarnée dans la loi dite, opportunément, loi de Séparation.
C'est cette séparation qu'il faut préserver, envers et contre tous.
Gérard Contremoulin
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