Confinement versus Franc-Maçonnerie (2) : Laïcité
La laïcité n'est pas une opinion. Elle est la garantie de pouvoir en avoir une et de l'exprimer.
Pour que ce principe donne sa pleine puissance démocratique, il faut une indifférence totale des pouvoirs publics à l'égard de toutes les cléricatures. En matière de cultes, la loi de 1905 a institué à dessein la règle de leur séparation d'avec l'Etat. Tout Président de la République est garant de son respect.
Depuis son installation à l'Elysée, Emmanuel Macron a montré à plusieurs reprises qu'il prenait ses distances avec ce principe. Plusieurs articles sur ce blog l'ont dénoncé (ici, ici, ici, ici, ici, ici). Maintenant, il profite du déconfinement pour traiter à part les cérémonies cultuelles et adresser aux cultes un message "bienveillant".
Le Président Macron ne joue pas son rôle de garant.
Depuis le début du quinquennat, il a pris des initiatives assez ambiguës en matière de Laïcité qui conduisent à un message totalement brouillé.
Il commence par lancer une invitation à s'investir dans les affaires publiques aux protestants à l'occasion du 500° anniversaire de la réforme de Luther (octobre 2017) ; puis, il déclare devant l'assemblée des évêques de France que le lien entre l'église et l'Etat s'était "abîmé" et qu'il songeait à le "réparer" (avril 2018) ; puis il fait plusieurs déclarations sur sa volonté de réformer la loi de 1905 ; et maintenant avec le déconfinement, il réserve un sort spécifique aux offices religieux, ce qui ouvre la voie au conseil d'Etat pour obliger le gouvernement à accélérer le rythme.
Emmanuel Macron rompt l'équilibre entre les domaines des sphères privée et publique. Il ne joue pas son rôle de garant du principe de séparation, défini par la loi de 1905.
Or, le Conseil d'Etat belge, de son côté, a récemment rejeté la requête des catholiques de déconfinement des lieux de culte.
A l'inverse du Conseil d'Etat français (et de la Cour Constitutionnelle allemande) qui a accordé un "traitement privilégié" pour les cultes (notamment catholiques, Pentecôte oblige). La décision du Conseil d'Etat français se situe dans sa ligne habituelle en matière de Laïcité. Nous en avons donné ici un certain nombre d'exemples.
Le Collectif Laïque National qui rassemble les forces laïques, a publié le texte ci-dessous.
Gérard Contremoulin
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