Il y a un an, Henri Falguières nous quittait.

Grand, serein, à l'humour aiguisé,  Henri était un humaniste qui maîtrisait la relation humaine. Il savait que la fraternité peut aider à supporter la douleur, particulièrement celle de la disparition. 

Il su, incomparablement, organiser les obsèques de notre regrettée Anne Fournier. Il su en ordonner les différentes évocations et le recueillement dans la dignité et la simplicité.   

Voici son dernier texte, que son épouse Solange, a publié :

« Cette nuit-là, je ne le vis pas se mettre en route. Il s’était évadé sans bruit. Quand je réussis à le rejoindre, il marchait, décidé, d’un pas rapide.
Il me dit seulement :
― Ah ! Tu es là … !
Et il me prit par la main. Mais il se tourmenta encore :
― Tu as eu tort. Tu auras de la peine. J’aurai l’air d’être mort, mais ce ne sera pas vrai …
Moi, je me taisais.
― Tu comprends. C’est trop loin. Je ne peux pas emporter ce corps-là.
C’est trop lourd.
Moi, je me taisais.
― Mais ce sera comme une vieille écorce abandonnée.
Ce n’est pas triste les vieilles écorces. »

Le Petit Prince

Antoine de SAINT-EXUPERY

Musique

A vous tous qui êtes chers à mon cœur,

et avant de m’évanouir dans l’immensité de l’infini, infini…

je voudrais vous adresser encore quelques mots en forme d’un message déjà évoqué par Saint-Exupéry :

Soyez bien persuadés que La mort est le plus souvent, une torture mentale plus qu’une épreuve physique !

Vous avez pu le voir ces dernières années, j’ai accordé ma priorité à la VIE, au présent de cette vie, au sens à lui donner.

La pensée de la mort, souvent évoquée avec vous, n’a jamais eu, sur moi,  d’effet déprimant ; 

Je l’ai utilisé comme un rappel à rester conscient de la fragilité de l’existence et de sa beauté entière.

J’ai fait, il y a longtemps maintenant, le choix de passer ces dernières années, ces derniers mois, ces derniers jours, à les vivre dans une sérénité joyeuse, plutôt que dans l’angoisse et en dernier cadeau vous offrir cette joie, ce bonheur de tous les jours, mes rêves non réalisés, mes espérances, dans ce sourire.

Mais le temps passe et Je dois maintenant rejoindre le siège affecté  dans le train qui m’attend…le chef de gare ne tolère aucun retard…N’y voyez pas une quelconque critique  de ma part, mais ce train  là, est toujours à l’heure. Et je tiens à être ponctuel pour les grands rendez vous !

Henri FALGUIERES a dit.

L'Acacia

Formidable message de courage et de sérénité.

Merci, Henri, pour cette belle page fraternelle d'espoir. Repose en paix.

Gérard Contremoulin

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