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Le Blog pour Tous d'un franc-maçon. "La loi morale au fond de notre coeur et la voute étoilée au dessus de notre tête". Emmanuel Kant Les pseudonymes ne sont plus acceptés pour les commentaires. (4.11.2018)

16 May

RIP Marc Mapingou Mitoumbi

Publié par Sous la Voûte étoilée  - Catégories :  #Mémoire

RIP Marc Mapingou Mitoumbi

Marc MAPINGOU MITOUMBI, ancien directeur de campagne du président Pascal Lissouba en 1992 est décédé le mardi 5 avril, à l'âge de 63 ans, à la Clinique Ambroise Paré de Neuilly-sur-Seine, des suites du Covid-19 selon sa famille.

 

 

 

 

 

Voici trois hommages qui sont parvenus Sous la Voûte étoilée.

 

 

 

Intervention du 15 Août 2015 à l'occasion de la fête de l'indépendance du Congo Brazzaville.

Intervention du 15 Août 2015 à l'occasion de la fête de l'indépendance du Congo Brazzaville.

Hommage de Bedel Baouna

 

Sic Transit Gloria Mundi

 

Cher Marc,

 

Te voilà désormais à l'Orient éternel : libéré des peines, des soucis ! Te voilà désormais au règne de l'esprit. Mors janua vitae. Que dire de plus ? Dans Loués soient nos seigneurs, Régis Debray - que tu lisais beaucoup - nous révèle que " tout se clôt une aventure arrête toute débandade". Non, l'heure n'est pas à la critique ; elle est au recueillement. Je me joins à la Communauté congolaise pour te souhaiter "bon voyage". Sic transit gloria lundi. Ah !... Le Faucheur, cette fatalité inéluctable, la désillusion, le détachement, le stoïcisme, ou le découragement et le pessimisme.

 

Nous nous sommes rencontrés pour la première fois dans les studios de ZianaTV. Ce jour-là, nous avons débattu dans une émission. Depuis, nous avons sympathisé. Nous discutions : nous évoquions notre passion commune pour la lecture. Combien de fois n'évoquais-tu pas ta préférence pour l'antiquité gréco-romaine et la Renaissance - cet immense Alléluia pour reprendre l'exclamation d'Albert Camus -, ta passion pour Marc-Aurèle et Erasme ? De Pensée pour moi-même à Eloge de la Folie en passant par Complainte de la Paix, tout y passait. Tu étais très à l'aise dans les écrits dans cette époque-là et, je dois l'avouer, j'étais muet d'admiration. Ces souvenirs resteront à jamais gravés dans le disque dur de ma mémoire, sans le moindre soupçon d'être fait d'une substance moins durable que le temps.

 

Oh !... Nous n'étions pas toujours d'accord ! D'ailleurs, comment cela serait possible ? Mais tu le disais sans hypocrisie ; de mon côté je te le faisais aussi savoir. Te souviens-tu de cette critique que j'avais émise dans l'émission Décryptage sur la stratégie du Général Jean-Marie Michel Mokoko ? J'avais commencé par étriller le slogan dont tu avais été l'un des artisans : "l'avenir est arrivé" ! Mais jamais, au grand jamais, tu n'avais manifesté la moindre rancune. Bien au contraire, tu exprimais une certaine approbation à mes philippiques dans la mesure où elles étaient constructives. Du moins estimais-tu. Construit intellectuellement tu l'étais ! C'est pourquoi il y avait en toi cette capsule d'altérité et de tolérance. Cette tolérance qui fait grandement défaut chez nos compatriotes. Il ne t'échappait pas que notre époque est propice à la "parole humiliée", à ce que la philosophe Simone Weil appelait La pesanteur et la grâce, "les égarements des contraires". Non pas ces pensées qui se complètent ou se superposent mais, hélas ! se juxtaposent. Surtout au moment où les réseaux sociaux fabriquent les "intellectuels" virtuels à tout-va. Je puis affirmer, ya Marc, que tu as su tourner le dos aux fanges de la parole perdue. Tu étais, à vrai dire, un fil à plomb... Une sublime conséquence de ta construction intellectuelle équilibrée ou, ce qui revient au même, à la rectitude de ton effort spirituel. Tempérance et clémence te caractérisaient. Les quelques années où je t'ai connu, pour employer une image dont tu m'avais parlé au soir du 31 décembre 2018 au moment de nous souhaiter les voeux pour le nouvel an, tu tentais, avec tes moyens, de "sortir de la caverne". "Représente-toi donc des hommes, pour me rappeler cette recommandation de Platon dans La République, qui vient dans une sorte de demeure souterraine en forme de caverne possédant, tout au long de la façade, une entrée qui s'ouvre largement du coté jour ; à l'intérieur de cette demeure ils sont, depuis leur enfance, enchaînés par les jambes et par le cou, en sorte qu'ils restent à la même place, ne voient que ce qui est avant d'eux, incapables d'autre part, en raison de la chaîne qui tient leur tête, de tourner celle-ci circulairement. Quant à la lumière, elle leur vient d'un feu qui brûle en arrière d'eux, vers le haut et loin." Merci, grand frère, de me l'avoir rappelé. Cette image, j'en fais mienne ! Non, je ne l'oublierai pas. Je lis et relis La République de Platon grâce à tes conseils.

 

Aujourd'hui, ya Marc, tu es "fini". "Fini", cet adjectif polysémique - "C'est seulement à notre propre mort que nous sommes finis". "Fini" renvoie à la finition d'un objet, d'un projet, voire à la mise en oeuvre de sa perfection et "Fini" comme mort. Ainsi l'adjectif "Fini" devient polysémique. Un seul signifié : "Fini" et au moins deux signifiants : "Fini" comme aboutissement d'un projet et "Fini" comme mort".

 

Une fois de plus, je me souviens de cette discussion à la veillée en mémoire de Nzongo Soul. C'était à Sevran Beaudottes. Non, ya Marc, je ne romprai pas cette Chaîne d'union qui nous liait aussi bien dans l'espace que dans les temps.

 

Accolades... cher grand-frère !

RIP Marc Mapingou Mitoumbi

 

Hommage de Ouabari Mariotti

membre de l'UPADS

 

Adieu   Marc .


          Triste,  je   mêle  mes  larmes de  peine  qui  n'arrêtent pas de  couler   aux  milliers  d'accents   qui  s'élèvent   au  Congo,   en  Europe   et  ailleurs,   dans  le monde,   pour  rendre  hommage  à  mon  Frère   Marc  Mapingou  qui nous  a quittés, ce  5  mai 2020,  dans  un  hôpital parisien.  


       Malade,  depuis près  de   deux  mois, nos  vœux   pour  son  rétablissement  n'ont  pu  détourner le coup  fatal  qui  l'a frappé.


       Marc  Mapingou   s'en  est  allé. Trop  tôt,  trop  vite.  Sa disparition   nous rappelle une  évidence  que  nous  sommes, finalement,  bien  peu  de  chose,  sur  terre. Elle  nous  convainc  davantage  du néant  des  grandeurs  humaines,  du  vide  des  honneurs que  l'ambition  recherche et  dont  la vanité   s'enivre.


       Il  était   un   grand  esprit,  Marc  Mapingou. Une  figure  bien  connue  qui  privilégiait  les   idées  positives  et  faciles  à  comprendre. Ne  s'amarrant qu'à ce  qui  est  conforme  à  la raison,  au  bon  sens,  à  la droiture et  au cri de la conscience. 


        Là  où  le  mensonge,  la ruse  et la violence  primaient, Marc  Mapingou   savait   s'en  éloigner.  "Tous   les  hommes sont  nés  pour  la vérité et la  lumière. Mais,  tous  ne sont  pas préparés à  la  recevoir,   ni,  par  conséquent,  à  en  faire  bon  usage",  aimait  il  répéter. 


       Militant  des  causes   justes, combattant   de  la  liberté, homme  de  solides convictions,  Marc  Mapingou   laisse,  derrière  lui,  l'image  d'un  politique engagé,  attaché aux valeurs de la République. 


       Par  son  expertise  dans la communication, Il  a assumé, avec  adresse  et  patriotisme,   pour  le compte   du Congo, son  pays,   deux  missions,  tout  à  fois,  ardues et  nobles.


       En  1992,  Marc  Mapingou  contribue  à  l'éclatante  victoire de  Pascal Lissouba  aux  élections  présidentielles  démocratiques  congolaises,  en  qualité  de  Directeur   de campagne.


       Puis, en  2016,  depuis Paris, comme son Représentant  Personnel, Marc  Mapingou   accompagne le candidat  Jean   Marie Michel  Mokoko,  au   scrutin  présidentiel  anticipé   du  mois   de mars. Une  tâche  qu'il  endosse,  jusqu'à ses  derniers jours,  en   s'associant,   parallèlement,   à  la  diaspora   congolaise, combattante   de  Paris,  dans  sa lutte  légitime, pour  une  alternative  nouvelle  au Congo,  au  lendemain  de la  victoire  contestée   de  Mr  Sassou Nguesso.  


      De  là   où il  est injustement  détenu,  à  Brazzaville,  Jean Marie Michel Mokoko,  le cœur  serré,  a  les  pensées   tournées  vers  son  ami  Marc Mapingou   qu'il  ne  reverra plus,  lui  qui  avait,  encore,  tant  de  projets  à  construire  avec  Marc Mapingou.


      Dans les mêmes  lieux  où  est  placé  Jean Marie Michel Mokoko,  son  frère André Okombi  Salissa  est inconsolable.  Tant  la  disparition   de Marc  Mapingou   l'a foudroyé.  


      De  par  sa  formation,  sa  culture, ses idées,  ses  croyances, ses  relations  affectives, les   valeurs  qu'il  défendait,  Marc  Mapingou  avait  donné  un  sens   à sa vie.


       C'était   un  humaniste,  un  pacifiste. Il  ne  s'en  cachait  pas. il  avait  confiance  en la  nature  humaine  et  travaillait  à son épanouissement. Toujours penché,  vers les autres,  à l'écoute  de  ceux  ci. 


       Ses  qualités  humaines  et  son  altruisme faisaient  que sa compagnie,  à  Paris,   était  recherchée  et  appréciée. D'où  la  belle  aura  qu'il  s'est  bâtie,  en  milieu   jeune   de  la  diaspora  congolaise,  grâce   à  son  ouverture  d'esprit,  la  facilité   de le  rencontrer,  son  humilité  et   sa  générosité.   


        C'est  avec   compassion que   je  présente mes  condoléances  les  plus attristées   à   son  épouse,  à  ses  enfants   et  au  reste  de  sa famille. Leur  témoignant,  par  ailleurs,  l'expression   de  ma  solidarité,  en   ces  moments   d'intense  douleur.


       Là  bas,  à  l'Orient Eternel,  repose en  paix,  Marc. 


       Je  te  sens  vivant,   dans  mon  cœur,   et  au  travers  de nos  souvenirs communs. 


        La  vie ne  dure  qu'un  instant.  Par   contre, l'amour  pour  les  défunts  est éternel. 


        Nous  ne  t'oublierons  jamais. Toi qui  savais   cultiver   l'amour  et  l'amitié.  Ta  mémoire  sera  gravée  en  nous.


       Par  ta  façon  d'être,  ton  rapport aux  autres et ta  conception   de  l'existence,  faite de  sagesse  et  de  respect,  tu as  réussi  ta  vie,   quand  bien  même,  elle  aura  été  très  courte. Je  la salue,   à  titre  posthume.


       Adieu Marc.


 Paris  le  5  mai  2020.

avec le Président Pascal Lissouba

avec le Président Pascal Lissouba

Hommage de Jacques Sima

 

Adieu Marc...

 

Samedi 16 mai 2020. Si j'ai bien compris Marc ce serait donc le jour de se dire Adieu de te dire Adieu. Est-ce vraiment vrai !
Comment te dire Adieu, je te le demande parce que j'y réfléchis, depuis ce coup de tonnerre du 5 mai 2020, et je n'y arrive pas. Je ne suis pas le seul, loin de là. Regarde autour de toi Marc. Ici et maintenant, nous nous posons tous ces questions.

 

Tu étais pour nous un émerveillement une découverte. 
Homme pétri de bonnes moeurs, dévoué, courageux, affranchis de toute servitude, dans tes yeux clos, la lumière s'est enfuie.

 

Comment dire Adieu à l'Etre aussi affectueux. Tu n'as jamais manqué d'un geste, d'un mot, d'une tape ou d'une caresse pour chacun de nous. Et chacun peut se souvenir de son cas particulier.


Tu vois nous sommes avec toi pour témoigner de ton Humanité de ta soif d'universalité pour témoigner de l'Amitié et de la Fraternité que tu as portées à chacun de nous, pour témoigner de l'Amour dans lequel tu étais avec nous et dans lequel nous restons avec toi à jamais.

 

Oui, la voix est close elle fût faite par ceux qui sont morts et les morts la garde...

 

Alors je te dédie mon Très Ilustre Cendre Marc ce poème, le Chemin du deuil " Le Voilier" 

 

"Je suis debout au bord de la plage.
Un voilier passe dans la brise du matin,
et part vers l'Océan.
Il est la beauté, il est la vie.
Je le regarde jusqu'à ce qu'il disparaisse à l'horizon.

 

Quelqu'un à mon côté dit : « Il est parti !»
Parti vers où ?
Parti de mon regard, c'est tout !
Son mât est toujours aussi haut, sa coque a toujours la force de porter sa charge humaine.
Sa disparition totale de ma vue est en moi, pas en lui.

 

Et juste au moment où quelqu'un près de moi
dit : «Il est parti !»
il en est d'autres qui le voyant poindre à l'horizon
et venir vers eux s'exclament avec joie : «Le voilà !»

 

C'est ça la mort !
Il n'y a pas de morts.
Il y a des vivants sur les deux rives."

 

Marc, notre Marc, va en Paix et retrouve la sérénité. Nous, nous restons dans l'Espérance de ta Foi et de ta Fidélité !

 

Ton Frère Jacques Sima

RIP Marc Mapingou Mitoumbi

 

GC

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