Covid et Franc-Maçonnerie 5 : Reconfinement
La très nette reprise de la pandémie le laissait envisager, le Président de la République a annoncé un reconfinement d'un mois minimum, du 30 octobre au 1° décembre.
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N'étant spécialiste d'aucune discipline médicale ou scientifique, ni ultracrépidérianiste, je m'abstiendrai donc de porter une quelconque appréciation sur le quantum de la mesure. Je me contenterai de réagir en citoyen, ce qui n'est déjà pas si mal par les temps qui courent.
Le Président de la République a su trouver les mots pour présenter le diagnostic de la situation sanitaire, très dégradée depuis l'été et dont les études du comité scientifique traduisent l'ampleur. C'est ainsi qu'il a retenu et décidé de ce confinement comme la seule mesure possible.
C'est un nouveau dispositif, plus souple qu'en mars, assorti de quelques allègements et qui fera l'objet d'une réévaluation chaque quinzaine. Bien sûr, il provoque son lot de protestations de la part de professionnels et elles peuvent toutes être entendues. Pour autant, et c'est l'aspect le plus délicat de la gestion de cette période, si l'on veut ralentir notoirement la circulation virale, il faut s'en tenir le plus possible à la règle générale et régler quelques cas d'incohérence comme la vente de livres, possible dans les grandes surfaces ou sur Amazon alors que les librairies indépendantes doivent fermer.
Le retour des "izavaicas".
Alors que, selon un sondage Harris Interactive réalisé pour LCI, 68% des Français ont trouvé le chef de l'Etat convaincant, que 77% se déclarent favorables à l’instauration du confinement sur l’ensemble du territoire et 67% favorables au maintien de l’ouverture des crèches, écoles, collèges et lycées, les Izavaicas sont réapparus. Ils constituent cette nouvelle catégorie, après les Yaquas et les Fauquons, qui était apparue au printemps dernier, particulièrement dans la classe politique, mais pas que.
Ils se sont relayés sur des médias bienveillants, faisant assaut de petites phrases sculptées, rédigées par des plumes trempées dans le vitriol. Cela n'aura pas été suffisant car le sondage Harris Interactive traduit une réelle prise de conscience d'une majorité nette de nos concitoyens de la dangerosité de la pandémie. Ce sera probablement la meilleure nouvelle, sinon la seule, dans cet environnement de crises.
La Franc-Maçonnerie risque, elle aussi, une crise majeure.
La Franc-Maçonnerie risque, elle aussi, une crise majeure.
Le confinement du printemps a révélé une fragilité inter-générationnelle assez préoccupante. Avec une pyramide des âges inversée, les obédiences et les francs-maçons sont particulièrement exposés à la circulation du virus. D'où des mesures drastiques prises à partir du déconfinement du 11 mai, qui recommandent de différer toutes les cérémonies par respect de la distanciation physique. "Recommander" car le respect du principe de la souveraineté des loges implique que ce soient elles qui décident en dernier lieu. D'où des débats parfois difficiles entre ceux (les plus jeunes) qui souhaitaient reprendre en "présenciel" l'ensemble des travaux, y compris les cérémonies et ceux (les plus vieux, dont je suis) qui souhaitaient que l'on s'en abstienne quitte, en cas de maintien, à ne pas venir.
Un autre débat a surgi quant à l'opportunité de poursuivre les travaux par la voie numérique (visio conférence principalement). Là encore on a observé une opposition, aux contours plus larges toutefois, entre les adeptes des solutions numériques et ceux qui en sont plus éloignés.
La question financière.
Suspendus depuis mars 2020 et quasiment dans la même situation en septembre et octobre, le reconfinement prolonge cette suspension d'un mois au moins et bien malin qui peut assurer aujourd'hui que tout sera possible en décembre, lequel n'a en fait que trois semaines. Le communiqué inter-obédienciel qui publie la décision de fermeture des locaux et la suspension des travaux annonce la couleur en précisant que la date du 1° décembre est : "a minima".
Dans ces conditions, il serait tout à fait anormal que les sommes demandées aux différentes titres (capitation obédientielle nationale, utilisation des locaux et budgets des loges) pour l'exercice 2020, soient identiques à celles de l'exercice 2019. Et plus anormales encore que la prévision 2021 s'établisse sur les mêmes bases.
Il est impératif me semble-t-il qu'un geste significatif soit fait pour réduire ces montants d'au moins la moitié sinon des deux tiers. Une telle perte des ressources peut être compensée en partie par deux types d'économies.
D'abord, celle réalisée par l'absence de convent en 2020. A titre d'exemple, au GODF, le cout d'un convent est de l'ordre de 800.000€.
Ensuite par la non utilisation des temples qui, de ce fait ne nécessitent pas le même niveau d'entretien, la même dépense de fluides et le même niveau de surveillance.
Enfin, la crise économique, qui est inéluctable, va impacter sévèrement nombre d'entre nous. La solidarité hospitalière va devoir intervenir dans des proportions inégalées. Cette baisse des cotisations serait la bienvenue, tout en s'inscrivant dans un effort général de solidarité.
Il n'y a de vérité que dans la recherche de la vérité. Alors, cherchons.
Gérard Contremoulin
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