Réfléchir par temps de Covid (6) : Vaccination, une question de responsabilité
La responsabilité est une question de conscience. Accepter ou refuser le vaccin anti-Covid, est-ce seulement l'exercice d'une liberté individuelle ou bien un acte de civisme d'une nécessité absolue ?
La vaccination est une décision individuelle que chacun prend en conscience. Mais la question n'est pas si simple. Elle pourrait ressortir de la seule éthique personnelle si la question de l'immunité collective n'était pas devenue un objectif possible depuis l'arrivée des vaccins. Certes, elle ne pourra pas être réellement collective tant que la vaccination sera réservée au plus de seize ou dix-sept ans selon les vaccins, mais la proportion minimale de population vaccinée reste un objectif d'une importance essentielle dans cette lutte.
La campagne vaccinale, parce que c'est une question de santé publique, oblige chacun à se décider. C'est désormais une course contre la montre qui est engagée. D'autant que l'arrivée des variants anglais et notamment sud-africain semblent beaucoup plus virulents.
Encore faut-il des règles simples et claires. Dans la communauté scientifique, des éléments de réponses ont été apportées par des professeurs tels Axel Kahn et Philippe Juvin, chacun menant, par ailleurs, son propre chemin citoyen.
Des règles claires.
Lors de la conférence de presse, désormais rituelle du jeudi, les pouvoirs publics ont annoncé le 14 janvier la modification de leur stratégie vaccinale en lui donnant désormais une très grande ampleur, en intégrant les moyens logistiques des collectivités territoriales. Après deux semaines visant à réserver le vaccin aux résidants des EPHAD et aux personnels de santé de plus de cinquante ans, le vaccin est désormais accessible à tous les plus de soixante-quinze ans et dans certaines conditions, aux personnes souffrant de co-morbidités sévères sur ordonnance de leur médecin traitant.
Dans le même temps, la défiance que manifestait l'opinion à propos du vaccin cède le pas. Les citoyens désireux de se faire vacciner sont en forte progression et en passe de devenir majoritaires. Se plaindra-t-on encore longtemps que les pouvoirs publics s'adaptent aux besoins de la période ?
Prendre Rendez-vous au 0800 009 110
Ce numéro permet de s'inscrire auprès de plus de 700 centres en France de même que les plateformes privées Doctolib, Maiia et Keldoc.
Le site france.fr donne la liste des centres de vaccination actuellement mis en place par départements. L'inscription de plus d'un million de personnes est déjà enregistrée ce samedi matin. Le site enregistrait hier vendredi 20.000 connexions par minutes...
Alors, se faire vacciner ou non ?
Chaque citoyen se trouve désormais devant son propre choix.
Je formule deux souhaits :
Que ceux qui veulent bénéficier du vaccin puissent se faire vacciner.
Que ceux qui le refusent n'imposent pas leur choix.
Et, ayant pris l'habitude de voyager en Afrique avec mon "Certificat International de Vaccination" (de couleur jaune), certifiant que je suis protégé contre la fièvre jaune, je ne verrai aucun inconvénient à y voir figurer celui contre la Covid...
Sachant que, dans le cas de la Covid, il ne s'agit pas seulement de se protéger soi-même, comme dans le cas de la fièvre jaune, mais de protéger aussi nos proches et ceux que nous sommes conduits à rencontrer. Cela fait une différence de taille.
Un défi colossal à l'échelle de la planète.
Qui dit pandémie dit fabrication et diffusion des centaines de millions, voir de milliards de doses de vaccin. Au delà de ces mots, il y a la réalité de cette entreprise. Il faut imaginer la mobilisation de moyens de conception des vaccins, les procédures de validation. Les efforts accomplis sont phénoménaux et les délais attestent de la mobilisation de toute la communauté scientifique internationale. Ensuite, il faut imaginer, créer et gérer les moyens logistiques à l'échelle de la planète tout en se prémunissant des actes de mafieux peu scrupuleux qui trouvent là une source de juteux profits.
Ce qui est désormais un défi politique majeur pour nous tous, citoyens et gouvernements, c'est de limiter la propagation du virus. Or, il ne circule pas seul. Il a besoin du vecteur humain. Les gouvernements sont confrontés à un choix cornélien : ne pas confiner et permettre la circulation du virus ou confiner pour le stopper, comme lors en mars dernier. Aujourd'hui, dans le monde, certains gouvernements reconfinent. compte tenu du développement exponentiel. Le nôtre profite d'une situation plus maîtrisée pour transiger et limiter la restriction de la liberté de circulation des individus à un couvre-feu général.
Sur un sujet aussi pénible, il faut parfois requérir l'humour de la caricature.
Difficile de résister au plaisir de citer cette petite blague qui circule sur les réseaux, aux allures caricaturales.
On doit vacciner un Anglais, un Allemand, un Américain et un Français.
On dit à l'Anglais :
- C'est par ici votre vaccin, s'il vous plaît.
- Je ne veux pas !
- Allez ! Un gentleman se ferait vacciner.
Et l'Anglais se fait vacciner.
On s'adresse à l'Allemand :
- Maintenant c'est votre tour.
- Non merci !
- C'est un ordre !
Et l'allemand se fait vacciner.
On s'adresse à l’Américain :
- Maintenant, c'est à votre tour.
- En aucun cas !
- Mais vous savez, votre voisin s'est fait vacciner.
Et l’américain se fait vacciner.
Vient le tour du Français :
- A vous maintenant !
- Pas question ! Je ne me ferai pas vacciner.
- Allez, un gentleman se fait vacciner.
- Ben voyons ! Je suis du peuple Monsieur, pas gentleman.
- C'est un ordre !
- Non mais, qui êtes-vous pour me donner des ordres ?
- Vous savez, votre voisin s'est fait vacciner...
- Je m'en fous ! Mon voisin, si vous saviez ce que j'en pense...
- Écoutez... Qui êtes-vous exactement ?
- Un Français.
- Ah, un Français ! Alors excusez moi, mais vous n'avez pas droit au vaccin.
- QUOI ? COMMENT ÇA, JE N'Y AI PAS DROIT ??? Non mais ça va pas la tête ? J'EXIGE d'avoir les mêmes droits que les autres, on est en République, non !
.... et le Français se fait vacciner.
Gérard Contremoulin
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