Quelques mots d'hommage à mon "Dédé", mon "binôme";
Ce dimanche 20 novembre,
au temple Arthur Groussier,
nous avons rendu un dernier hommage officiel à
André TOUATI,
ancien conseiller de l'Ordre du GODF,
ancien président du congrès des loges de Paris III.
Vénérable Maître,
Dignitaires,
Et vous tous, mes frères et mes soeurs
Chers Amis,
Chère Michèle, Cher Jérémy, Chère Julia,
Depuis de longs mois, je sentais, nous sentions que quelque chose se passait, que ta pudeur, ta volonté de ne pas faire de peine à tes amis, t’obligeait de taire.
Nous t’aimions, alors nous respections…
Même si un certain désarroi avait fini par remplacer ce que nous n’arrivions pas à comprendre ou peut-être à envisager.
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Et puis le 28 juillet
Grande tristesse !
Nous apprenions qu’André venait de nous quitter !
Lorsque la mort survient, même si le Franc-Maçon dès les premiers instants de sa vie Maçonnique, en a fait symboliquement la compagne de sa méditation initiatique, l’aiguillon du travail sur lui-même ; elle le laisse affligé, consterné, complètement désemparé lorsqu’elle vient prendre l’un des siens.
Il nous faut encore cheminer, et sur cette voie, André restera notre compagnon.
André, était un homme de grande conviction et il est réconfortant de penser qu’elle impose toujours le respect.
En l’écoutant attentivement, on comprenait que son exigence de rigueur, sa volonté de ne rien concéder sur le fond était en réalité, d’abord, le respect de ses interlocuteurs.
Il ne fut pas toujours payé de retour…
André fut un Maçon Libre, puissant tant dans sa réflexion que dans sa passion des êtres humains, que dans s capacité de médiation. Que ce soit dénoter Souverain Chapitre "Frédéric Desmons", au congrès régional des loges de Paris 3, qu'au Conseil de l'Ordre.
Un Très Grand Maçon.
Car André était un artisan infatigable de la Paix.
Avec « Un Cœur pour la Paix » et le Dr Murielle Haïm, il avait su mobiliser le conseil de l’ordre et le Grand-Maître, Pierre Lambicchi, qui m’a demandé d’excuser son absence ce matin, pour financer l’acquisition d’un matériel performant de soins cardiaques pour l’hôpital Hadassah de Jérusalem. Son équipe médicale réunit médecins israéliens et palestiniens et soigne gratuitement des enfants palestiniens et israéliens souffrant de malformations cardiaques « sévères », souvent mortelles.
Sensible aux expressions et aux exigences de la Solidarité, André n’a jamais manqué une occasion de manifester sa totale disposition à ses frères et à ses sœurs.
Il fut un membre très actif du conseil d’administration de la Fondation du GODF.
Par exemple encore, en apportant le soutien de la Fondation du GODF à la construction d'un groupe scolaire au Burkina Faso qui accueillit plus d'un milliers d'élèves, nous rappelle Claude Morel, le principal acteur du projet.
Vibrant avocat de l’Amitié, il savait comment la nourrir. Appels, signes discrets, attentions. Combien de fois m’a-t-il raccompagné après nos réunions (Tenue, session de congrès, réunions du Conseil…).
André nourrissait beaucoup d’empathie avec ceux qu’il aimait. Il leur consacrait du temps, beaucoup de temps. Comment ne pas en remercier ceux à qui il le prenait…
Homme pudique, l’amour de ses proches perçait parfois sous la retenue des sentiments.
Et particulièrement envers son épouse, ses enfants et sa famille.
Parfois, il me parlait de vous, avec tant de douceur…
Avec André, nous avions une belle relation fraternelle, complice. Tant de débats, tant de combats (intellectuels, bien sûr), tant d’actions menées ensembles qui nous conduirent au Conseil de l’Ordre.
Je n’oublie pas que je lui dois en grande partie à lui et à André Scémama, d’y avoir été élu. Lorsque nous y fumes ensemble, nous sommes naturellement devenus ce qu’il appelait : « binôme ». Nous étions nos mutuels « binômes ».
Cette Amitié ne s’est pas démentie avec nos descentes de charges du Conseil…
André avait beaucoup d’Humour, un humour parfois décapant sans jamais être irrespectueux.
Ce n’était pas cette politesse du désespoir, de Georges Duhamel (Défense des lettres), car il était profondément optimiste pour l’Être humain ;
peut-être davantage cette plante gaie arrosée de tristesse, de Pierre Daninos (Les secrets du Major Thompson) ;
A moins qu’il ne soit ce plus court chemin d’un homme à un autre, de Georges Wolinski.
Je préfère cette évocation de Jacques Brel qui s’accorde bien avec la personnalité d’André : L’humour est la forme la plus saine de la lucidité.
Alors depuis ce 28 juillet, mon « Cher Dédé », mon « binôme » à quelle épreuve nous exposes-tu ?
A celle de penser très puissamment à toi, à nous, à nos chères espérances et de maintenir le cap, pour toi !
Gérard Contremoulin
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