Festival de Cannes. 2024 : il y a Classe et classe...
En septembre 1939, Jean Zay, ministre de l'éducation nationale et des Beaux Arts du Front Populaire, crée le "Festival de la Liberté" pour la création cinématographique.
Dans le contexte de la montée des fascismes en Europe, le projet est de doter les nations libres d'un nouveau Festival International du Cinéma puisque la "Mostra" de Venise était devenue le haut-lieu de la propagande fasciste.
Quatre-vingt-cinq ans plus tard, le 77° Festival de Cannes illustre-t-il toujours cet esprit de liberté, conquis sur les différentes formes d'emprise qui se nourrissent des cléricatures, qu'elles soient idéologiques, politiques, économiques ou culturelles ?
L'Ouverture officielle.
La maîtresse des cérémonies 2024, Camille Cottin, avec tact, humour et habileté, replaçait l'église au milieu du village. Son allocution honorait courageusement la tradition de son rôle, conforme au projet de Jean Zay et prenait date dans ces batailles à mener pour l'émancipation. Elle y inscrivait clairement son art. La classe en plus.
Merci Madame Camille Cottin.
La Classe.
Cinq comédiennes, une distinction commune.
La surprise.
On ne qu'être sensible aux combats menés contre les violences sexistes et sexuelles, tant elles sont des violations de l'égalité que nous nous devons de respecter et de la dignité mutuelle que nous nous devons de pratiquer.
Ces violences ont déclenché des mouvements de protestation. Parmi ces violences inqualifiables, celles exercées sur des personnes mineures (filles mais aussi garçons) posent une question particulière sur le rôle éducatif et la responsabilité de leurs parents.
L'acteur multi-récompensé Benoit Magimel déclarait notamment :
"Comment est-ce possible que la famille de Judith Godrèche, une adolescente de 14 ans, l'ait laissée vivre dans cette relation ? Qui plus est, interdite par la loi ? .../... C'était leur responsabilité de protéger cette enfant".
La situation qu'elle a vécue et qu'elle a dénoncée avec tant d'autres actrices, situations de violence qui ont conduit aux campagnes "#MeToo", sans négliger celle menée par l'acteur Aurélien Wiik, doit être dénoncée et ce combat soutenu.
Comment comprendre alors cette "Montée des marches" d'une mère et de sa fille et ne pas en être surpris ?
La mode.
Au fil des temps et des modes - les stylistes ont passé là - gravir les marches du Festival sur le Tapis Rouge est devenu un hommage rendu à la sculpture des corps, présentée comme des canons de beauté, sculptés par les grands couturiers.
En 2024 :
Dans les éditions précédentes
Où les vêtements se transforment en accessoires de la nudité.
2024
Lors des éditions précédentes :
Non sans prise de risque
La sélection officielle 2024.
A suivre...
Gérard Contremoulin
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