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Le Blog pour Tous d'un franc-maçon. "La loi morale au fond de notre coeur et la voute étoilée au dessus de notre tête". Emmanuel Kant Les pseudonymes ne sont plus acceptés pour les commentaires. (4.11.2018)

12 Mar

Une petite mise au point : Pour une Franc-Maçonnerie progressive et progressiste

Publié par Gérard Contremoulin  - Catégories :  #Formation et Histoire maçonnique

 

La Franc-maçonnerie n'est pas universellement a-dogmatique. Toutes les obédiences ne se placent pas sous les auspices d'une vérité d'ordre supérieur, transcendantale, que ce soit dieu ou l'un quelconque des noms qu'on lui prête : GADLU, "grand initié", "grand ordonnateur", etc. La Franc-Maçonnerie libérale a-dogmatique se place sous les auspices de la Liberté Absolue de Conscience.



D'autant que la tradition est celle de la première obédience qui fut créée entre 1717 et 1721 : "La Grande Loge de Londres et de Westminster". Cette maçonnerie dite "des Moderns" est un "système maçonnique " essentiellement évolutif et progressiste.

 

1751 : culte de l'Ancien comme gage d'authenticité.

 

Une funeste habitude qui apparaît cette année-là, consiste à considérer que ce qui est ancien est intrinsèquement authentique, quitte à en (ré)écrire l'histoire. Cette facilité de pensée doit être reconsidérer. Pourquoi faudrait-il accepter indéfiniment les oukases de Laurence Dermott contre la Grande Loge de Londres et de Westminster ? Pourquoi  devrait-on penser avec lui qu'elle aurait violé les anciens devoirs (les "Old Charges"), hérités des maçons Opératifs ? Pourquoi faudrait-il considérer que l'obédience qu'il crée en 1751 et qu'il auto-proclame Grande Loge des "Antients" serait la seule historiquement légitime ? Pourquoi faudrait-il céder à la mode du "plus ancien, plus authentique" ?

 

La querelle des "Antients" et des "Moderns".

 

Pendant 62 ans, cette querelle a déchiré les maçons anglais. Puis la fusion entre les deux obédiences en 1813, s'est réalisée sur la base de "The Act of Union" sur le dos de la maçonnerie des "Modernes" et de son rite, de ses valeurs et de ses principes. Cette maçonnerie des "Antients" s'autoproclame "régulière".

 

 

"In name of God - Amen", principe qui se décline dans cet extrait du blog "Myosotis de Septimanie" du frère G. Vezon (GLNF) qui oppose vision spirituelle, évangélique et chrétienne et vision rationaliste, ordinaire du monde 

Cette perception spirituelle de la Vie du Monde, que la Franc-maçonnerie régulière a placée au plus profond de son système en 1813, n’est pas un hasard de l’histoire de la pensée humaine.

Elle est directement héritière de la pensée secrète (celle des élites et non pas celle de la société du Moyen Âge, demeurée païenne) issue de la symbolique évangélique chrétienne, que les métiers de bâtisseurs d’édifices religieux ont léguée à la Franc-maçonnerie spéculative et que cette dernière a scrupuleusement maintenue éloignée des courants de pensées qui, à la Renaissance puis autour des « Lumières », ont établi le paradigme de la vision rationaliste du Monde, et l’ont placé au cœur de notre pensée ordinaire.

 

Cet autre rite, aujourd'hui intitulé "rite anglais, style Emulation", du nom de la loge chargée de le mettre en application, est pratiqué par la Grande Loge Unie d'Angleterre (GLUA ou UGLE).

 

L'implantation de la Franc-Maçonnerie en France.

 

Pendant que cette bataille se déroule essentiellement sur le territoire britannique, la maçonnerie a commencé à s'implanter en France.

 

A la fin du XVII° siècle, avec l'exil du Roi Jacques II Stuart, cousin de Louis XIV, à St Germain en Laye, arrivent nombre de maçons. Ils sont à l'origine de deux loges historiques de cette ville, "La Parfaite Egalité" et "La Bonne Foy" qui fusionneront plus tard pour devenir "La Bonne Foi", sans l'y final. De son coté la Grande Loge de Londres et de Westminster accepte, en 1721 avec John Montagu, la création à Dunkerque de la loge "Amitié et Fraternité".

 

La Franc-maçonnerie va se développer en France, d'abord sous les auspices de l'obédience londonienne et de ses premiers Grands-Maîtres Antony Sayer, George Payne, Jean-Théophile Désaguliers, John Montagu et Philip duc de Wharton.  

 

En juillet 1728, ce dernier qui a quitté l'Angleterre dans des conditions controversées, est "de passage" à Paris. Les faits sont bien trop peu établis pour présenter le crédit nécessaire à l'authenticité. Quoiqu'il en soit, la légende présente qu'il aurait été choisi par les maçons  français comme Grand-Maître, avec titre et prérogatives, pour l'ensemble des loges du Royaume de France. Cette décision est considérée comme la naissance de la première Grande Loge de France. Lui succèderont James Hector Mac Lean puis Charles Rattclif, comte de Derwentwater.

 

L'Indépendance.

 

Dix ans plus tard (1738),  l'obédience française élira son 4° Grand-Maître et cette fois, ce sera un français : Louis-Antoine de Pardaillan de Gondrin, duc d'Antin. Cette élection consacre l'indépendance de la maçonnerie française par rapport à Londres.

 

Une maçonnerie selon la philosophie des Lumières.

Cette maçonnerie se développe dans le contexte de la philosophie des Lumières qui reconnaît l'Homme comme mesure de toute chose.

Ce changement de paradigme est une véritable révolution par rapport aux habitudes de penser du XVII° siècle auxquelles se réfèrent les "Antients". Cette philosophie humaniste, qu'exprime avec excellence la devise des Lumières "Sapere Aude" et l'oeuvre majeure de Diderot et d'Alembert, "L'Encyclopédie", va nourrir les mouvements d'idées du XVIII° siècle.

La Franc-maçonnerie libérale, par la seule obédience qui existe, (le GODF) va connaître un fort développement jusqu'à la Révolution. Elle se relèvera de la période de la Terreur avec difficulté. Au début du XIX° siècle, la période napoléonienne et ses loges militaires constitueront un solide apport et elle se préparera à devenir a-dogmatique.

 

La rupture.

Si elle accompagne un temps la tendance dominante dans la société française de l'Ordre Moral en intégrant dans sa première Constitution (1849), "l'obligation de croire en Dieu", un fort mouvement de laïcisation va conduire à la décision de 1877 : l'abandon de cette obligation. La GLUA décidera de rompre avec le GODF quelques semaines seulement après et commencera une période de schisme qui perdure encore aujourd'hui.

 

Le musée de la franc-maçonnerie, rue Cadet, présente deux documents historiques essentiels pour documenter cette période.

 

 

Gérard Contremoulin

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P
Toujours excellent comme dab <br /> Tout est dit et écrit <br /> Adelphité Fraternelle
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