Avant de voter, sachons lire l'actualité.
Révoltant...
Le président Wolodymyr Zelensky parlait ce matin devant l'hémicycle de la République pour remercier la France de son aide dans sa lutte contre l'armée d'invasion de Vladimir Poutine.
Devant cette image de l'honneur que notre pays rend à son président, l'hémicycle était déserté pour la moitié de ses "membres". Les absents de ce moment solennel, historique, étaient principalement les trois quarts des groupes du rassemblement national et de la LFI.
Pour des raisons prétenduement opposées, ces deux parties extrêmes du prisme politique français se retrouvent, alliés de circonstances, contre l'impératif national.
C'est une honte que les authentiques militants de la gauche humaniste ressentent avec une grande amertume.
Non pas "préparer la guerre" mais se défendre !
Dans la compréhension générale, la guerre est une "guerre de front", bloc contre bloc selon une dimension géographique déterminée.
Mais l'ère numérique est passée par là. La nouvelle stratégie guerrière ne passe plus seulement par les frontières géographiques.
Comment appelle-t-on les cybers-attaques contre des hôpitaux qui privent les praticiens hospitaliers de la possibilité de consulter les dossiers de leurs patients ?
Comment appelle-t-on les détournements de fichiers commerciaux qui menacent à cours terme, la vie de nos entreprises et de leurs emplois ?
Comment analyse-t-on les opérations menées en Afrique par les groupes Wagner visant à déstabiliser les militaires français dans leurs missions d'assistance ?
Comment appelle-t-on les assassinats de la journaliste Anna Politovskaia et de l'opposant Alexeï Navalny, l'empoisonnement au novitchok de Sergueï Skripal, d'Alexandre Litvinenko et de l'actuelle détention tellement "conjoncturelle et opportune" de Laurent Vinatier...
S'aperçoit-on qu'il s'agit là d'une stratégie globale d'un Etat, la Russie, dont l'actuel président, Vladimir Poutine, a engagé une multitude d'agressions contre les démocraties ?
Aujourd'hui, nous avons sous nos yeux la stratégie classique du désir de puissance invasive d'un homme qui vise à détruire un modèle historique, le système démocratique. Une stratégie au seul profit de cet homme qui idolâtre le modèle tsariste de Nicolas II, le Tsar de "toutes les Russies", particulièrement dans sa volonté d'étendre le territoire de son empire. Dans cette fuite en avant effrénée, il fut contraint d'abdiquer en 1917 par l'avènement de la seconde révolution russe. Bien curieux rendez-vous de l'histoire...
Et de ce point de vue, il est proprement révoltant et scandaleux, d'observer que des députés qui se revendiquent de l'émancipation des hommes et des femmes lui apportent, sans cesse, leurs soutiens. Car, après les déclarations de Vladimir Peskov sur ce que les russes considèrent comme une mise en situation belliciste de la France, cette absence est une signature !
Dans une situation de guerre "asymétrique", chacun de nous va devoir choisir son camp.
C'est là où le pacifisme peut devenir "bêlant" selon l'expression récurrente aux premières heures qui annonçaient 1914...
L'esprit de Munich
Au moment où il faut désigner nos représentants au Parlement Européen, il faut choisir celles et ceux qui ne se laisseront pas tenter par la "veulerie" munichoise, tellement confortable.
Cette attitude politique adoptée en 1938 par le Premier ministre britannique Lord Neville Chamberlain, le président du conseil français Edouard Daladier et à laquelle participait en tant que "négociateur" Bénito Mussolini, les avait conduit à signer un "accord" frelaté où Hitler s'engageait à ne pas entrer en guerre... 1939 en a apporté toute la preuve !
Que cette attitude soit un traumatisme qui plane dans les esprits doit être dénoncée. Car elle ne peut pas constituer une excuse pour ne pas prendre ses responsabilités.
Alors, dimanche 9 juin 2024 ?
Cet épisode où l'intimidation poutinienne aura été d'une application constante, est édifiant sur les déterminations des uns et des autres.
Dans l'hémicycle ce matin, le lieu où il fallait être, "the place to be", aucun leader de la LFI ; bien peu de socialistes malgré une intervention se voulant réparatrice ce vendredi matin du candidat Glucksman ; bien peu d'écologistes malgré le soutien de la présidence du groupe ; et peu de députés du Rassemblement National où sa présidente ne compensait pas l'absence d'une bonne soixantaine de ses députés sur 89 élus...
Nous devons prendre ses responsabilités.
La guerre est là, à nos portes. A la fois classique, front contre front, et à la fois non identifiée, "asymétrique", dans des formes inédites, mais elle est bien là.
La question se résumera à partir de ce vendredi 7 juin au soir où la campagne se terminera. Jusqu'au moment de déposer son bulletin dans l'urne, la question sera : qui peut le mieux participer à la résistance contre le projet dément mais bien réel de Vladimir Poutine de détruire l'Europe. Particulièrement au moment où elle construit sa force autonome de défenses, stratégique, politique, militaire ?
Pour moi, ces derniers jours auront été édifiants.
Mon vote ira pour la liste "Renaissance", conduite par Valérie Hayer à laquelle participent Bernard Guetta, Pascal Canfin.
Avec le profond regret que la gauche perpétue ses divisions que seul un leader "éclairé" avait su réduire à partir des années 1970 pour la conduire au pouvoir...
Mais cela, c'était avant...
Gérard Contremoulin
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