27 février 2013, une bien triste journée...
Françoise Séligmann Stéphane Hessel Henri Caillavet
Leurs nuits seront désormais plus longues que nos jours... La vie quitte ce monde et tout semble interdit !
Françoise Séligmann, 93 ans,
Stéphane Hessel, 95 ans
Henri Caillavet, 99 ans
nous ont dit un dernier au revoir dans un souffle qui s'est éteint. Chacun à sa manière nous aura montré la voie de l'honneur d'être une femme, d'être un homme débout, doué de ce sens si rare qu'est l'éveil des consciences de leurs contemporains.
Françoise Séligmann, résistante, journaliste, collaboratrice de Pierre Mendès-France et de François Mitterrand, militante socialiste, sénatrice, elle a donné son nom à la fondation qu'elle a créée. Il existe également le "Prix Séligmann contre le racisme". Sa bienveillante autorité ne laissait pas indifférent ! Aujourd'hui les équipes qui comptaient avec elle pour poursuivre la route vont devoir assumer cette ambition de transmettre...
Stéphane Hessel, résistant, diplomate, bercé dans son adolescence de l'exemple vivant de "Jules et Jim", son "Indignez-vous" avait secoué la torpeur qui envahissait les cerveaux anesthésiés de la France sarkozienne. Figure de proue, avec le couple Aubrac, de l'expression de la résistance qu'ils appelaient aujourd'hui de leurs voeux, Stéphane Hessel sera resté infatigable dans l'engagement politique, infatigable et mobilisé jusqu'à cette nuit...
Henri Caillavet, résistant, grande figure du radicalisme d'Edouard Herriot, législateur hors du commun, plusieurs fois ministre, initié au GODF à l'age de 21 ans dans la Loge Toulousaine des "Vrais Amis Réunis Indépendance Française". Son dernier combat politique aura été celui du "Droit de mourrir dans la Dignité", combat ô combien nécessaire pour cette liberté ultime qu'est celui du choix de sa propre mort !
Nos trois ainés nous laissent un héritage de combat, un héritage qu'il nous faudra défendre bec et ongle, eux pour qui la vie ne se mènait que debout, la foi humaniste chevillée au corps et armant nos actions. La volonté aussi.
A nous de savoir ce que nous voudrons faire de ces exemples. Non pas pour les imiter mais pour puiser dans leurs énergies la force de trouver nos propres voies.
Oui, bien triste journée que ce 27 février 2013, mais la tristesse passée, nous, passeurs de mémoire, reprendrons le flambeau.
Merci Madame, Merci Messieurs !
Gérard Contremoulin
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