A propos de la crise de la GLNF (Grande Loge Nationale Française)
Ainsi donc une circulaire du Grand Maître du GODF destinée aux présidents des ateliers de l'obédience, donc à vocation strictement interne, a été communiquée à la presse.
Puisque cette "affaire" devient publique, de ce fait, il n'est pas inutile de reprendre, non le cours de la crise interne à la GLNF, mais celui des commentaires sur cette affaire émanant des autres obédiences.
La réunion de la "Maçonnerie française" du 19 janvier 2011 et le commentaire qui l'accompagnait ici. Cette réunion me semblait (Mais qu'allaient-il faire dans cette galère ?) pour le moins curieuse, voire suspecte... En effet, la forte initiative de réunion des obédiences françaises du 20 février 2002 lancée par le GM de l'époque du GODF (Alain BAUER) avec ses 8 homologues de la "Franc-Maçonnerie libérale", a vécu jusqu'en 2005 avec des objectifs beaucoup plus ambitieux que de sortir de sa léthargie en 2011 pour envoyer un scud sur .... la GLNF !
Qu'on en juge :
« [...] À l'écart des controverses partisanes, engagées dans une démarche initiatique qui émancipe les consciences, les obédiences maçonniques françaises affirment en commun :
- La primauté d'un parcours équilibré entre démarche initiatique, pratique d'une méthode symbolique et engagement citoyen et social ;
- Le rejet de tout dogmatisme et de toute ségrégation ;
- Le refus de tous les intégrismes et de tous les extrémismes ;
- La volonté de travailler à l'amélioration de la condition humaine, aux progrès des libertés individuelles et collectives :
- La défense et la promotion de la liberté absolue de conscience, de pensée, d'expression et de communication ;
- La défense et la promotion de la laïcité, liberté essentielle qui permet toutes les autres ;
- La recherche du dialogue pour la paix, la fraternité et le développement.
Elles décident de travailler ensemble à l'amélioration de l'Homme et de la Société. »
Mais les Grands-Maîtres en ont jugé autrement et pour la circonstance, on aura noté la présence de celui de la Grande Loge de France qui avait pourtant décidé de sortir de la "Franc-Maçonnerie Française" en 2006 !
Devant l'aggravation de la situation, les débordements auxquels cette crise donnent lieu (service d'ordre musclé, présence de CRS aux abords du siège, procès, comdamnation de l'administratice judiciaire,...) et la désastreuse impression qu'elle produit sur l'opinion, trois personnalités maçonniques : Alain Bauer, Roger Dachez et Michel Barat ont décidé d'adresser une lettre commune à la GLUA. Pour qui s'intéresse de près aux relations maçonniques internationales, on ne peut que souligner leurs grandes connaissances des dossiers, des situations, des personnes et penser que les arguments qu'ils avancent peuvent avoir une certaine portée, voire répondre à quelques souhaits...
Le blog de François Koch nous apprend que le GM du GODF, Guy Arcizet, a choisi de désapprouver cette lettre puis de s'adresser aux loges de l'obédience, missive rendue publique depuis. Etonnante initiative puisque la réunion de janvier dernier semblait poursuivre un but identique. Etonnante encore lorsque que l'on relit la manière par laquelle Guy Arcizet entend se démarquer de son homologue de la GLUA, le Duc de Kent... Etonnante toujours lorsqu'il ne paraît pas accorder aux relations internationales ni la place ni le rôle que ses prédécesseurs leur ont accordé... La nature a horreur du vide !
Vient alors la réplique d'Alain Bauer, en forme de "mise au point" et dont il souhaite la diffusion dans les mêmes formes que la lettre du Grand Maître pour la "parfaite information des Frères et Soeurs".
Dans ce dossier, et au moment où de plus en plus de Frères sont désemparés par l'ampleur de la situation qu'ils ont à vivre, situation aux relents de scandales qui impactent l'image globale de la Franc-Maçonnerie qui risque fort de se dégrader et de nous toucher tous, n'était-il pas essentiel de faire valoir les valeurs qui nous rassemble ? De permettre à chacun d'établir sa propre pensée sur les origines de cette crise ? De remettre en perspective les projets respectifs de la Franc-Maçonnerie autoproclamée "régulière" et de la nôtre ? Et d'exprimer à ceux qui sont les inventeurs et les gardiens de la "régularité", les responsabilités qui sont inhérentes à leurs choix ?
Ne serait-il pas dommageable qu'un "dialogue décomplexé, sans a priori ni polémique organisée" conduise paradoxalement à ne dire que des généralités ?
Gérard Contremoulin
_____________________________________________________________