Agora 21 : succès pour une soirée-débat studieuse
Claire Brisset, Jean-Pierre Weisselberg, Erwann Binet, Gérard Contremoulin
"Agora 21 - Les débats du 21° siècle" s'est réunie ce 2 octobre à La Croix Saint Ouen sur le thème "Familles recomposées, société recomposée" avec Erwann BINET, Claire BRISSET et votre serviteur.
Heureuse initiative de l'association présidée par Jean-Pierre Weisselberg au moment où le Mariage pour tous s'inscrit désormais -et de manière durable- dans les pratiques de notre société. 200 participants avaient répondu à l'appel. Un compte-rendu détaillé sera disponible d'ici peu sur le site de l'association.
Je m'en tiendrai donc à quelques éléments.
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Erwann Binet, député, rapporteur de la loi sur le mariage pour tous a réexposé les motivations qui l'avaient poussé à défendre, en acceptant d'en être le rapporteur, le projet de loi présenté par Christiane Taubira. Il a exposé les divers points du texte et les conditions de son élaboration. Il devait notamment insister sur la volonté de la commission des lois d'obtenir le temps nécessaire pour permettre un réel débat dans le pays. Et ce débat s'est effectivement déroulé sur plusieurs mois, permettant à ses opposants de s'exprimer comme on l'a vu. Délai d'ailleurs inédit qui ne les empêche toujours pas de dire le contraire ! Avantage colatéral, ce temps long nécessaire a permis de déjouer l'homophobie latente en braquant le projecteur sur elle.
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Claire Brisset, médiatrice de la Ville de Paris, ancienne défenseure des enfants, a présenté une analyse très complète sur la situation des enfants que l'expérience de ses deux dernières fonctions lui ont permis d'acquérir. C'est ainsi qu'elle a notamment évoqué le dossier de la garde alternée, soulignant la grande difficulté de sa réalisation et les préjudices qu'elle fait courir aux enfants exception faite des très rares cas où un accord entre les parents est possible. Elle a également exprimé sa réprobation devant les projets de scolarisation dès deux ans. Pour Claire Brisset, l'école n'est en aucun cas le cadre qui convient pour accueillir des enfants de cet âge. En revanche, elle estime qu'il faut créer des structures spécialement adaptées aux besoins spécifiques de cet âge. Elle a conclu son propos en forme de mise en garde, utile dans le contexte : "dans la vie il y a l'amour ET la loi".
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Mon intervention est disponible ici.
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Des questions pertinentes et étayées d'exemples nous ont permis de préciser nos interventions liminaires. Quelques exemples :
Sur la PMA et la GPA.
Erwann Binet a indiqué que s'il est partisan de la PMA (Procréation Médicalement Assistée), il est fortement opposé à la GPA (Gestation Pour Autrui) qui, de toutes façons n'est pas envisageable dans le futur projet de loi sur la famille que prépare Dominique Bertinotti.
Sur l'école de la République.
A la question de savoir s'il existe toujours aujourd'hui une éducation parentale et une éducation nationale, j'ai eu l'occasion de préciser que depuis une bonne quinzaine d'années, l'école quittait progressivement son statut "sanctuarisé". C'est-à-dire qu'elle s'ouvre à son environnement, les parents bien sûr mais aussi l'éducation populaire, le milieu sportif, voire l'entreprise à partir des projets d'établissement, les contrats éducatifs locaux, etc., les enseignants devant en rester les garants. La réforme du ministre de l'éducation nationale Vincent Peillon va dans ce sens. Les difficultés qu'elle rencontre à son premier mois devront se résoudre à deux conditions. Que les moyens soient mis en oeuvre et que ses protagonistes, dont les enseignants eux-mêmes, prennent conscience de l'enjeu.
Sur l'inquiétude sur l'état de la société.
A la question de savoir si la République pouvait réconcilier les différentes composantes de la société, retrouver ses marques, j'ai indiqué que nous étions probablement davantage dans la situation de construire de nouvelles marques plutôt que de restaurer les anciennes. La crise nous place dans cette situation où l'ancien ne peut plus et le nouveau ne peut pas encore... Alors il faut considérer que la République c'est certes des lois, des institutions mais c'est avant tout un état d'esprit, celui des Lumières, celui de Condorcet, celui qu'incarne notamment l'éducation populaire.
Le pot de l'amitié devait conclure cette soirée à l'occasion duquel les questions se sont poursuivis avec les intervenants dans une atmosphère très amicale.
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Une modeste manifestation des opposants au Mariage pour tous n'aura pas réussi à gêner cette soirée. Pourtant et pour compenser la faiblesse de leur effectif, sifflets, porte voix, trompes de brume avaient été appelé à la rescousse pour ... faire du bruit !
Eux qui veulent débattre en auront fait une démonstration bien peu démocratique ! Bien vaine initiative de celles et de ceux qui continuent à vouloir s'opposer à la loi républicaine. C'était un bon exemple de ce mot conclusif de Claire Brisset : "il y a l'amour ET la loi" !
Photo publiée par les manifestants eux-mêmes, Le Salon beige
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D'ailleurs, à voir certain drapeau on pouvait même se demander si c'est à la loi Taubira ou à la République qu'ils s'attaquaient...
Capture d'écran, Le Salon Beige
Que ces manifestants obtiennent quasiment en temps réel le soutien de ce site, d'inspiration catholique traditionnaliste, est parfaitement explicite du combat qu'ils mènent contre tous progrès social, contre cette loi qui n'est, somme toute que l'extension d'un droit à tout individu !
Qu'ils en viennent à proférer des menaces contre les dirigeants d'Agora 21 et notamment de son président est par contre totalement scandaleux et donne une idée de leurs volontés de s'inscrire désormais en dehors de la légitimité républicaine.
Mais en toutes circonstances, force doit rester à la loi !
Gérard Contremoulin
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