Alain Juillet, 1° Grand Maître de la GL-AMF, scission de la GLNF
Près de 2.000 frères, dissidents de la GLNF, étaient
réunis le 28 avril à Tours pour créer une nouvelle obédience.
Encore un congrès historique hier à Tours. Mais cette fois, aucune publicité n'était organisée autour. Pas de conférence de presse, pas de caméras. Chez les francs-maçons, les cris de naissance se poussent en silence.
La naissance de la Grande Loge de l'Alliance maçonnique française, hier au centre des congrès Vinci de Tours, est l'aboutissement de plus de deux ans de lutte interne au sein de la Grande Loge nationale de France, encore aujourd'hui dirigée par François Stifani. Une sorte de retour à la case départ, puisque c'est précisément à Tours, en janvier 2010, que la hache de guerre a été déterrée entre le Grand Maître et les mutins, qui lançaient leur « révolution du myosotis ».
L'un d'eux, le Tourangeau Dominique Moreau, 65 ans, ancien chef d'entreprise, est d'ailleurs devenu hier le nouveau numéro 2 français de cette obédience. « Il y a longtemps que nous avons dénoncé les dérives autocrates de François Stifani, sa gestion opaque, son goût immodéré pour la médiatisation, sans parler de ses engagements politiques incompatibles avec notre comportement de franc-maçon. Il voulait faire des frères de la GLNF, " les soldats de Nicolas Sarkozy ". Nous ne supportons plus de ces méthodes. » Voilà pourquoi hier, ils étaient près de 2.000 frères représentant 420 loges venues de toute la France.
" Nous avions perdu les valeurs de la République "
A l'issue d'une journée
de conférences et débats, c'est Alain Juillet, 69 ans, ancien directeur du renseignement au sein de la DGSE et conseiller de grandes entreprises, qui devient le Grand Maître de l'Alliance. «
Cette création, explique-t-il, est la conséquence d'un très long travail. Il y avait une véritable dérive de nos valeurs, les fondamentaux étaient oubliés, ce qui nous posait de vrais
problèmes spirituels. Il n'y avait plus de respect, plus de tolérance. Nous avions perdu les valeurs de la République ».
Selon le nouveau Grand Maître, sur les 40 à 42.000 frères
regroupés sous la bannière GLNF, 5.000 environ vont rejoindre l'Alliance. « Même si notre but n'est pas de faire du nombre, reprend Dominique Moreau, je pense que très vite nous
serons beaucoup plus nombreux. D'autres frères devraient nous rejoindre dans les semaines à venir. »
> Reste à cette nouvelle obédience à être reconnue au niveau national et international. « C'est effectivement notre but. J'espère que les grandes loges européennes, dont certaines ne
reconnaissent plus la GLNF, vont nous soutenir. Nos critères de vie sont conformes à nos valeurs. On a tourné la page de l'affairisme et du show-business. »
Les prémices de l'affaire
Tout a commencé en janvier 2010. Alors que François Stifani réuni ses fidèles dans un grand hôtel de Chambray-lès- Tours, les mutins organisent une galette des Rois à quelques kilomètres de là. Les noms d'oiseaux fusent. « Organisation monarchique, blindée, bling-bling, aux méthodes soviétiques et sectaires ».« Mini-putsch de quelques réactionnaires en perte de repères », répondra le Grand Maître. Si François Stifani n'est plus aujourd'hui président de la GLNF, il en est toujours le Grand Maître.
J.Benzakoun
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