Cécile Révauger
C'est ainsi que le Blog Maçonnique titre
un article sur le parcours d'une Soeur que beaucoup connaissent au GODF en sa qualité d'universitaire, d'historienne de la Franc-Maçonnerie et pour les travaux qu'elle a accomplis avec
notre regretté Frère Charles Porset.
Singulièrement sensible et engagée dans le combat pour l'égalité Femme-Homme dans la société et particulièrement aussi
en Franc-Maçonnerie, Cécile va quitter la GLFF à son corps défendant pour rejoindre prochainement la Loge "Sincérité, Instruire, Construire" (SIC) du GODF à Bordeaux.
Cette information à propos d'une affiliation pourrait ne pas avoir lieu d'être si elle ne s'accompagnait du
témoignage d'une pratique "spéciale" dont ces colonnes ont résonné plusieurs fois : le refus de la GLFF de la double affilation, en
fait la double appartenance, et l'obligation de démissionner.
Sur le Blog Maçonnique, Cécile Révauger estime :
que la GLFF a tort de refuser la double affiliation des Sœurs avec le GODF et d’être aussi
critique à l’égard de la décision prise par les Frères de s’ouvrir aux Sœurs.
Il faut préciser que c'est une exigence exclusivement GLFF, par ailleurs non prévue par les accords entre
les deux obédiences. Car il existe bel et bien une convention GODF-GLFF en date du 9 Juin
1982 et dont l'article 12 stipule : "Le Grand Orient de France s'engage à ne créer aucun atelier féminin en son sein." C'est, sur cette question, la seule obligation née
de cet accord bilatéral avec sa réciproque (pas d'atelier masculin à la GLFF), mais dont l'éventualité est à reporter encore plus loin que les calendes grecques...
La demande d'affiliation d'une Soeur dans un atelier qui existe déjà ne peut pas être considérée comme
"la création d'un atelier féminin" du seul fait de cette demande. Cette exigence ne devrait donc pas concerner le GODF. Elle témoigne d'une conception assez paradoxale, là aussi, du
précepte maçonnique "Rassembler ce qui est épars"...
Mais ce que l'on peut surtout retenir de l'affiliation de Cécile Révauger au GODF, c'est que c'est un choix qui se
situe dans la droite logique de la conclusion d'un travail qu'elle a accompli pour la REHMLAC :
Au cours des deux dernières années, depuis l'ouverture aux femmes de la principale obédience masculine française,
le paysage maçonnique a considérablement évolué et est encore en pleine transformation. Plus que jamais les obédiences se répartissent dans deux grandes tendances, l'une libérale, égalitaire,
prônant la liberté de conscience absolue dans un contexte de montée des fanatismes religieux, l'autre dogmatique, communautariste et affirmant la nécessité de croire en Dieu.
Les femmes sont entrées dans
l'histoire de la franc-maçonnerie il y a plus de deux siècles mais sont longtemps demeurées inaperçues. Elles n'ont réussi à s'imposer au regard des historiens que tout récemment. Aujourd'hui,
non seulement nous pouvons apprécier l'histoire de la franc-maçonnerie féminine en amont, mais nous l'observons en train de se construire sous nos yeux tout en entrevoyant en aval des évolutions
significatives.
Tout une perspective de travail réellement prospectif s'ouvre dans ces lignes...
Bienvenue Cécile !
Gérard Contremoulin
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