Daniel KELLER devant les représentants des obédiences amies, françaises et étrangères.
Daniel KELLER, Grand-Maître du Grand Orient de France, lors de son allocution d'installation à Nice.
La cérémonie de clôture du Convent 2013 du Grand Orient de France a été l'occasion pour le nouveau Grand-Maître de tracer les grandes lignes des relations interobédientielles du GODF.
Dans cette cérémonie la dimension internationale et notamment européenne occupe une place prépondérante. Elle est le lieu où s'exprime la force des liens fraternels par l'accueil des délégations des obédiences maçonniques étrangères avec lesquelles le GODF entretient des relations fraternelles. Pas moins de quarante huit obédiences avaient tenu à répondre positivement à l'invitation du GODF, des anciens pays de l'Est à l'amérique latine, de l'Afrique au Moyen-Orient et à l'Europe. Elle atteste du poids du GODF dans la vie internationale et le rôle de développement joué tant par ses loges à l'étranger que par l'activité du secteur international. J'aurai une pensée très fraternelle pour Francine qui en a assuré le secrétariat et qui lutte en ce moment contre la maladie...
Dans le contexte maçonnique international et surtout européen, quelque peu agité, la présence de ces obédiences montre le rayonnement de la franc-maçonnerie libérale dans le monde. Elle marque l'ampleur de soutien qu'elles apportent à la politique d'accueil, d'ouverture, de développement et d'universalité de la rue Cadet.
Cette cérémonie accueille aussi bien sûr les délégations des obédiences françaises qui veulent bien entretenir des relations fraternelles avec le GODF. Etaient présentes cette année la GLDF, la GLTSO, le DH, la GLFF, la GLF(éminine)-MM, la LNF, la GLF(rançaise)MM, le OITAR, la GLMU, la GLMF, la GLISRU et le GPdG.
Elle accueille enfin les délégations des 5 juridictions de hauts-grades du Grand Orient de France : le Rite d'York, le Rite Egyptien, le Rite Ecossais Rectifié, le Rite Français et le Rite Ecossais Ancien, Accepté.
Le Grand Maître Daniel KELLER a rappelé l'égal intérêt du GODF pour le cheminement initiatique et les préoccupations sociétales. Les francs-maçons, hommes et femmes, sont aujourd'hui les cibles de mouvements qui ne se reconnaissent pas dans les valeurs de la République. Il a exprimé son inquiétude devant la montée de l'intolérance, de la xénophobie et de l'antimaçonnisme en Europe et pour laquelle la solidarité entre les obédiences devrait constituer un objectif beaucoup plus fort que l'affirmation de leurs différences. Il a affirmé sa préférence pour les réflexions prospectives, d'avenir sur les discussions historiques, préférant les laisser aux historiens. Il a enfin indiqué sa détermination à placer sa grande-maîtrise sous le signe de la concorde et du respect mutuel.
Un fait significatif fut la prise de parole du Grand Orient de Belgique au nom des 4 obédiences belges néanmoins présentes et qui ont toutes rappelé ce principe : Grand Orient de Belgique, Grande Loge de Belgique, Grande Loge Féminine de Belgique et Fédération Belge du Droit Humain. Bel exemple d'application de l'un des principes fondamentaux énoncés par le pasteur Anderson : réunir ce qui est épars.
Depuis la déclaration de Bâle, étaient attendues les interventions de la GLTSO et de la GLDF. Le Grand-Maître Jean Dubar (GLTSO) a rappelé, pour s'en féliciter, les liens historiques qui existent entre nos deux obédiences qui, malgré leurs spécificités, poursuivent des échanges fructueux qu'il n'envisage pas de rompre. Il avait d'ailleurs adressé au précédent Grand-Maître une lettre tout à fait fraternelle.
Puis le Grand-Maître Marc Henry (GLDF) nous a confié son hésitation, non sans humour, sur le type de discours qu'il allait faire, sur la nature de la douche qui l'attendait "chaude, tiède, froide ou glacée". Puis, il s'est interrogé sur le fait d'être ou non assis "sur une bombe" selon les propos de La Lumière. Il s'est livré à une suite de citations critiques, principalement toutes d'Alain Bauer à propos du livre "Les Promesses de l'Aube". Il a ensuite procédé à une attaque en règle en remarquant que "ça déblogue beaucoup" en me faisant l'honneur, une nouvelle fois, de me nommer pour reconnaître qu'il était "pour une fois" en accord avec mon propos. Mais ce qu'il faudra retenir c'est son affirmation qu'il n'est pas question pour la GLDF, du moins durant son mandat, qu'elle rompe ses relations avec le GODF. Qu'il était essentiel d'être attentif au fait que tout ce qui est écrit entre les confédérés est le résultat d'une négociation, conduisant donc les lecteurs à devoir être attentifs à ce qui est écrit et donc aussi à ce qui ne l'est pas. C'est toute la question de la signification à donner au GADLU, qui pour certains est "Dieu et sa vérité révélée" qui se retrouve dans cette expression du Grand-Maître. Force est de constater que le rappel du GADLU dans la déclaration de Bâle non plus que dans les 7 critères du 3 juillet (obligation à signer) ne contient pas cette interprètation.
Un entretien en aparté avec Jean-Jacques Zambrowski, Grand Chancelier, m'a permis de mieux saisir comment pourrait se traduire la fameuse obligation du 3 juillet. "Il n'est pas question de faire renier quoique ce soit aux frères qui nous font l'amitié fraternelle de venir nous visiter. Mais simplement de leur rappeler comment nous travaillons, de même que dans les loges du GODF, l'orateur lit l'article 1° de la Constitution".
Pour mieux se comprendre, nous sommes convenus que je lui adresserai quelques questions auquelles il répondra et que je publierai. D'ici là, suspendons toute interprétation...
Catherine Jeannin-Naltet, Grande Maîtresse de la GLFF, dont le convent se tient dans quinze jours, m'a indiqué qu'elle acceptait également ce principe des questions-réponses et publication. Juste le temps de rédiger ...
Cette cérémonie de clôture aura répondu pleinement à sa vocation. Montrer la réalité des liens qui unissent les obédiences présentes, donner au Grand-Maître l'occasion d'exprimer ses orientations et créer des occasions de dialogues. Cette édition 2013 devrait rester comme le moment où, à l'image du Grand-Maître Daniel KELLER, la langue de bois fraternelle est restée sur les parvis. Devant les difficultés qui nous attendent et l'impérative nécessité pour les obédiences de "faire face", un pas semble avoir été franchi.
Peut-être un pas historique...
Gérard Contremoulin
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