Etre laïque aujourd'hui...
Marianne maçonnique de Jacques France
Plus on approfondira la réflexion sur l'action en matière de Laïcité, plus on prendra conscience des deux conceptions, parfois difficiles à synthétiser, qu'elle peut prendre.
Ce sont deux courants qui se sont affrontés dans l'histoire et que l'on retrouve aujourd'hui.
L'un se situe dans la droite ligne de la loi de 1905 qui prône l'indifférence de l'Etat vis à vis des églises, qui sépare les affaires publiques des affaires privées et qui garantit le libre exercice des cultes dans le respect de l'ordre public.
L'autre, fruit d'un athéïsme "militant", qui fait de l'éradication des religions, sa ligne d'action.
Je me situe nettement dans le premier. C'est la raison pour laquelle, si je suis anticlérical, je ne suis pas antireligieux. S'il est un militantisme absolument nécessaire, c'est celui qui se concentre sur le respect intransigeant des principes de la loi de 1905 !
Il est parfaitement légitime, voire philosophiquement indispensable, d'expliquer en quoi l'adhésion à une vérité révélée peut être un renoncement à l'expression de la toute puissance de l'homme et à sa capacité de raisonner ; comment cela s'oppose à la pratique du Libre Examen, à la liberté de penser. C'est du domaine de la conviction, c'est du domaine interpersonnel. C'est aussi une mise en danger personnelle, une prise de risque, celui de l'altérité.
En abandonnant sa charge de pasteur protestant, Frédéric Desmons n'abandonne pas sa foi. Il considère, quelques années avant 1905, qu'étant candidat à un mandat politique, le mélange des genres lui est impossible.
Voilà pourquoi il est utile d'essayer de percevoir les conséquences de l'élection d'un nouveau pape. Il serait difficile et surtout hasardeux de considérer que celui qui va influencer 1,2 milliard de personnes dans le monde soit une quantité négligeable !
De surcroît, il est jésuite, c'est-à-dire, particulièrement "affuté" sur les stratégies de négociation et sur les voies et moyens d'influencer les consciences... Et particulièrement celles de "son" clergé !
L'image que les médias s'ingénient à créer de lui tranche sévèrement avec toute un partie de son action passée, notamment sous la dictature de Vidéla dans les années 70. Sa conception des question sociétales (droit des femmes, IVG, contraception, mariage pour tous, homsexualité, etc.) ne correspont absolument pas à ce que les humanistes attendent des évolutions sociales. C'est justement pourquoi ils devront prendrent en compte les réponses que François le premier (puisqu'il paraît qu'il ne faut pas le nommer "François 1°) apportera et la manière dont son clergé retraduira...
Le laïque que je suis ambitionne de bien connaître ce à quoi il est confronté...
Gérard Contremoulin
_________________________________________________________