François 1°, 266° pape de l'église catholique.
Le jésuite Jorge Mario Bergoglio, 76 ans, archevêque de Buenos-Aires, prend le nom de François 1° pour
succèder à Benoit XVI comme 266° pape des catholiques. C'est le 1° pape issu du continent américain et
surtout, d'Amérique latine !
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Si les affaires de l'église ne concernent qu'elle, et notamment pas les Francs-Maçons, il n'en reste pas moins que les
conséquences que ne manquera pas de produire cette élection, notamment dans ses retombées sociétales, nous concernent, tout simplement comme citoyens.
Le cardinal Bergoglio avait déjà fait mouche lors du précédent conclave en demandant qu'on ne vote plus pour lui
car il n'accepterait pas la fonction... Ce qui avait permis à Joseph Ratzinger de devenir Benoit XVI ! Cette fois, absent des listes de favoris des papabili, il démontre encore une fois que
"qui rentre Pape au Conclave en ressort Cardinal".
Les médias qui tournent en boucle cette nuit, rivalisent de propos panégyriques sur sa "simplicité", sa proximité avec
"les pauvres", un pape américain qui n'occupe pas son logement de fonction, qui utilise les transports en commun. Bref, un pape "simple", un pape de proximité...
Pas tous cependant et Christian Terras, rédacteur en chef de la revue Golias, estime qu'alors qu'il
était Provincial des Jésuites sous la dictature du général Vidéla, il n'avait eu ni les mots ni les attitudes morales et politiques qui s'imposaient. Il ajoute que ce n'est pas avec quelqu'un
qui a un passé aussi trouble et aussi ambigu que l'église pourra tourner la page des turbulences qu'elle connait aujourd'hui...
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Pourtant, un sondage CSA jauge que 60%
des français souhaitent un pape "plus progressiste" aussi bien chez les catholiques que dans l'opinion.
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Et François 1° a du pain sur la planche avec deux prédécesseurs particulièrement conservateurs et engoncés dans leurs
certitudes d'un autre âge. Il afficherait des idées en rupture avec celles de Ratzinger. Il est probable que son appartenance à la Compagnie de Jésus en fait un intellectuel aux investigations
très différentes, avec une spiritualité très inspirée de St François Xavier , proche de St Ignace de Loyola et non de
St François d'Assise. Mais auquel a-t-il pensé en choisissant son nom pontifical ? On nous dit qu'il afficherait une vision
plus ... moderne de l'église ! Bon ! Ses actes viendront le confirmer ou l'infirmer !
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Très sincèrement, si le fond de son ministère est en lien direct avec une croyance à laquelle adhèrent plus de 1,2
milliard de fidèles, et qu'il convient de respecter dès lors qu'elle-même respecte la loi française de Séparation, la manière dont elle gère son fonctionnement ne nous concerne pas !
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C'est sur le plan sociétal que nous le verrons à l'oeuvre. Et les dossiers sont brûlants : les droits des femmes,
les différentes orientations sexuelles, la contraception, l'IVG, le mariage pour tous (voir les positions des Barbarin et Vingt-Trois), les relations avec les autres cultes (on se souvient du
discours de Ratisbonne de B. XVI, très violent contre l'Islam) sans parler des intégristes (Lefebvristes), de l'Opus Déi (prélature personnelle du pape), des révisionnistes (Williamson), du
dossier de la pédophilie, de la Banque du Vatican, la Théologie de la Libération qu'il a
condamné en tant que prélat, etc.
Dalyl Boubakeur, Recteur de la Grande Mosquée de Paris, tire le premier en se félicitant de son élection en soulignant
l'attente des cultes de voir les catholiques reprendre leur place. Particulièrement alors que "le 21° siècle sera celui des religions", faisant au passage un contresens
sur la citation prophétique d'André Malraux pour qui, "le 21° siècle sera spirituel ou ne sera pas"... C'est dire si le fossé avait été creusé profond par Ratzinger
!
Et puis, reste toujours la position du Vatican à l'égard
de la Franc-Maçonnerie et du statut qu'il réserve à ses membres. Je ne suis pas de ceux qu'un maintien de la position actuelle afflige ! Néanmoins, je pense aux catholiques qui
sont francs-Maçons, hommes et femmes.
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Depuis 1738 (bulle In Eminenti du pape
Clément XII)) les Francs-Maçons étaient excommuniés. Vatican II, sous l'impulsion de Jean XXIII, a abrogé. Ensuite, la Congrégation pour la doctrine de la foi (instance qui a
remplacé la "Sainte Inquisition") dont Joseph Ratzinger était "Préfet" (président) a réinstallé en 1983, au nom de Jean-Paul II, une sanction qui se définit comme "les Francs-Maçons sont en
situation de péché grave qui les éloignent de la Sainte Communion" !
Bon, cela ne me contrarie pas outre mesure, bien sur, mais d'autres le seront. François 1° devra faire connaître
ses intentions...
D'ici là, je vais revisiter la vie de François 1°, Roi de France, pour tenter de comprendre où le cardinal Bergoglio a
puisé son inspiration...
A moins qu'un autre François ...
Gérard Contremoulin
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