Hommage à Nathalie PLANCHOU au Père Lachaise
Nous étions très nombreux ce matin pour accompagner Nathalie.
Jean-Paul PLANCHOU qui fut son époux, 1° Vice Président de la Région Ile-de-France, sa fille Dominique, sa belle-fille Odile.
Beaucoup de Soeurs de la Grande Loge Féminine de France, son obédience, représentée par la 1° Grande Maitresse Adjointe, de sa Loge "Les Deux Rives" et du Grand Chapitre Général Féminin de France, la juridiction de Haut Grades de Rite Français dont elle était membre, représenté par la Trés Sage et Parfaite Grande Vénérable. Et des anciennes dignitaires de cette obédience étaient également présentes dont Marie-Françoise BLANCHET, ancienne Grande Maitresse.
Beaucoup de Frères aussi, de la Loge "Frédéric Desmons-Laïcité" du Grand Orient de France, la Loge de Dominique, son compagnon. Mais aussi beaucoup de ses amis, Soeurs et Frères du Droit Humain, de la Grande Loge de France...
Des élus socialistes dont Georges SARRE, ancien ministre ancien maire du XXI°, Pascal JOSEPH, maire adjoint du XX° arrondissement, de Seine et Marne aussi, département dont Jean-Paul est l'élu.
Et puis, ses amis du XX°, ses voisins, des collègues du Crédit Lyonnais...
Ce fut une cérémonie très chaleureuse, émouvante par les témoignages, édifiante par ce que chacun apprenait de cette vie exemplaire par bien des aspects. Puis, dans l'après midi, nous avons accompagné les cendres de Nathalie au Jardin du Souvenir où elles furent dispersées. Un rayon se soleil devait alors percer le froid qui s'installe...
Voici plusieurs mois, avant que sa maladie ne se déclare, elle m'avait demandé de prendre la parole le jour où cette cérémonie aurait lieu !
Voici ces mots :
Chers et tendres amis,
Mes SS\ et mes FF\,
Dominique,
Jean-Paul,
Dominique,
Nathalie, ton regard continue de nous inviter au plaisir d’être ensemble. Avec Douceur, Confiance, Sérénité, tu nous invites à vivre ce moment du passage, pourtant sans retour, dans l’harmonie. Cette Harmonie que tu as si souvent appelée de tes vœux.
Nous n’entendrons plus ta voix.
Cette voix, ferme et douce à la fois, parfois définitive dans le ton mais finalement sur le fond, tellement interrogative, sollicitante, tant ton besoin de faire partager jusqu’à tes interrogations, était grand.
Nous le savons, nous aimions qu’elle soit ainsi et cela nous manquera.
Nous n’entendrons plus ta voix aux cotés des nôtres pour ces chants de lutte que nous entonnions souvent et particulièrement chaque 1° Mai, non loin d’ici, au « Mur des Fédérés ». Nous y retournerons. Nous sentons que tu nous y attendras.
Nous ne ressentirons plus cette attention tenace, soutenue, dérangeante parfois, que tu portais à nos travaux de Loges. Et cela nous manque déjà…
Nathalie, c’est un ensemble mêlé d’exigence, d’attention, de respect, de désir du contact de l’autre et, pourquoi ne pas le dire, puisque c’est avec respect, de charme, de tendresse, de générosité.
Je t’ai connu NathalieTissot, dans les années 70.
Et je salue la mémoire de ton fils, mon ami, notre Frère Patrick.
Nathalie Tissot était une militante socialiste d’entreprise, au Crédit Lyonnais, infatigable, toujours disponible pour le militantisme, toujours disponible pour les innovations, de ces idées qui naissent dans l’imagination des militants stimulés par l’idéal de faire toujours mieux.
Nous reparlions souvent, comme de vieux combattants, du GAMEL de la fédération de Paris ; de la chorale militante ; de notre manière d’animer les « manifs ». Ces temps sont dépassés aujourd’hui. Mais non pas le souvenir que tu laisses à celles et ceux qui ont vécu cela avec toi.
Puis, tu es devenue Nathalie Planchou.
Et je m’incline devant la peine de Jean-Paul.
Militante fidèle à la fois aux idées et aux hommes, tu avais fait le chemin avec Jean-Pierre Chevènement. Tu avais partagé les premiers moments du CERES et souvent, nous revenions sur les apports théoriques de ce courant de la pensée socialiste car tu aimais discuter sur les fondamentaux théoriques de la politique.
Tu aimais discuter, chercher la faille, mettre l’accent sur ce qui cloche, souligner les faiblesses, mais aussi ouvrir les perspectives, susciter les espoirs…
Oh, nous n’avions pas que des points d’accord !
C’est le propre des caractères trempés que de s’affronter.
Mais, et chacun te reconnaîtra ainsi, ces moments laissaient vite la place à la phrase conciliante, au regard complice, car rien ne comptait plus pour toi que l’Amitié. Tu as toujours su la préserver, je te garderai dans mon cœur pour cela…
Et puis vint le temps de Planchounette, le plus récent. A la fois diminutif affectueux et clin d’œil à ton intérêt journalier pour internet.
Et je partage la douleur cruelle de Dominique, notre Frère, ton compagnon.
Je peux témoigner qu’à travers ces moments de ta vie, tu as affirmé une personnalité tellement attachante, une sensibilité à fleur de peau, une réactivité aux évènements du monde, une sérénité que tu auras conservée,qui te rendent chère à nos cœurs.
Tu avais un lien particulier avec Frédéric DESMONS-LAICITE, notre Loge au Grand Orient de France.
Tu nous visitais souvent, Patrick allait y être affilié et c’est vers nous que tu as choisi d’orienter Dominique, puis notre jeune Frère Manuel.
Nous te devons ces nouveaux maillons.
Internet t’avais permis de nouer des liens avec des Frères du Grand Orient de France au Canada. Ils ont souhaité être avec nous aujourd’hui pour te rendre l’hommage de la reconnaissance fraternelle.
Si le Franc-Maçon, dès les premiers instants de sa vie maçonnique, fait symboliquement de la Mort, la compagne de sa réflexion, l’aiguillon du travail sur lui-même, il est toujours surpris, affligé, consterné, lorsqu’elle frappe l’un des siens.
Pour toi, Nathalie, ce moment est singulier. N
Ni résignation ni abdication, notre Soeur Nathalie faisait face consciemment, délibérément, à toutes les situations de la fin de la vie.
Et nulle autre circonstance que la mort n’aura fait cesser ton formidable appétit de la vie. C’est probablement la leçon la plus fidèle à nos idéaux que tu nous laisses là.
Vivre pleinement sa vie jusqu’au bout, en « sachant ».
Nathalie, nous
Et nous savons que, là encore, nous t’y retrouverons.
Au revoir Nathalie…
G
érard Contremoulin
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