Immigration: celui par qui le scandale est arrivé

Maxime Tandonnet est le conseiller intérieur et immigration de Nicolas Sarkozy. Il fut l'un des rédacteurs du si controversé discours de Grenoble. Il s'explique.

 Source : L'Express.fr

L'immigration constitue-t-elle, à vos yeux, l'exemple-type du décalage entre le peuple et les élites ?

C'est en tout cas celui sur lequel ce décalage se mesure particulièrement. Parmi les élites, il faut distinguer celles qui voient les choses de manière réaliste, comme la population les vit, et celles qui les voient de manière idéaliste. 

AFP/Archives/Philippe Desmazes 

Est-elle encore une "chance pour la France"?

L'apport de gens qui travaillent, vivent et font grandir leurs enfants dans des conditions de logement et de scolarisation convenables est évident. Mais les difficultés que nous connaissons avec une petite partie de la population issue de l'immigration proviennent de la manière dont l'intégration a été menée entre les années 1960 et 2002. On a laissé venir des centaines de milliers de personnes sans se donner les moyens de la mixité sociale, sans les loger correctement. Cela a abouti à la concentration de populations étrangères dans certains quartiers, la concentration de familles déboussolées. A cela s'ajoutent les différences de culture et de structure familiale. 

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Comment avez-vous forgé votre pensée?

Ma sensibilité est née de mon premier poste dans l'administration, quand j'étais conseiller d'ambassade au Soudan, entre 1983 et 1985. J'ai vu des villages sinistrés parce que tous les hommes valides avaient émigré en Egypte. Plus tard, dans la préfectorale, j'ai été frappé de voir des quartiers presque entièrement peuplés de personnes issues de l'immigration. Mais je ne suis pas sectaire: la loi SRU de 2001, qui favorise la mixité sociale, est une très bonne chose. 

Commentaire :

La loi SRU n'est quasiment pas appliquée dans certaines grandes villes et Neuilly en donne le meilleur exemple (1% de logements sociaux au lieu des 20 prévus par cette loi) !

Par ailleurs, M. Tandonnet n'explique pas comment, lorsque Jacques Chirac était maire de Paris, consigne était donnée à la RIVP (Régie Immobilière de la Ville de Paris), propriétaire d'immeubles de logements bien au delà du périphérique, (c'est-à-dire dans les communes limitrophes !), d'accueillir les populations dont on ne voulait pas dans la capitale !

Il ne parle pas non plus de la difficulté majeure de ces maires lorsque l'attribution des logements de leurs propres communes leur échappe, les conduisant à gérer des difficultés exportées de Paris !!!

La justification, dans cet article, de l'amalgame "délinquance-immigration" marque l'option fondamentale de ce conseiller du président...

Je la trouve personnellement scandaleuse !

Bref, une justification policée par la formation administrative mais d'où les préoccupations humanistes sont notoirement absentes, d'où les droits de l'Homme semblent n'être qu'un supplément d'âme et où la répression prime sur la prévention !

Gérard Contremoulin

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