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Le Blog pour Tous d'un franc-maçon. "La loi morale au fond de notre coeur et la voute étoilée au dessus de notre tête". Emmanuel Kant Les pseudonymes ne sont plus acceptés pour les commentaires. (4.11.2018)

01 Mar

J'ai fait un rêve...

Publié par sous la Voûte étoilée  - Catégories :  #Réflexions - Conférences - TBO

La nuit était sereine et les vacarmes de la ville des hommes s'étaient tus malgré les drames d'une économie ayant largué les amarres de la réalité. Peut-être encore ici ou là quelques bruissements, vite assourdis par le spectacle grandiose de la voute céleste, ramenant chacun à son Devoir d'humilité.

FMAlors m'est apparu dans une sorte de songe éveillé la statue bienveillante de "La Maçonnerie" éclairant le monde, cette Mère des Hommes libres, généreuse avec ses enfants, économe de ses émotions, bienveillante avec ses contradicteurs, respectueuse des opinions sincères.

Et je ne pus réprimer cette vision, en contrepoint, des tumultes de la politique, des passions aiguisées par le prosélytisme et l'envie de tenir haute la parole patisane contre une autre parole partisane, puis une autre encore , et puis encore... Au point que nul ne pouvait ne serait-ce même que comprendre la réalité de la controverse.

Alors, je me suis mis à imaginer comment "La Maçonnerie" pourrait bien, aujourd'hui, faire en sorte de rassembler ce qui est épars et permettre que chaque homme, chaque femme de bonne volonté qui la constitue s'écoute, se comprenne et "communie" à la même source "pour la plus grande gloire" de l'Humanité... pour "réunir les positions emblématiques de notre tradition humaniste, sur toutes les grandes questions du siècle" 

Et une suite de questions m'a alors assailli.

Comment exprimerait-elle sa diversité ? Comment à travers elle, soulignerait-elle, néanmoins, les convergences ? Consciente que la notion même de programme contient son contraire, prendrait-elle le risque de formuler autre chose que des problématiques ? S'aventurerait-elle à se manifester autrement qu'en exposant des réflexions, des questionnements, des grands principes ? S'exposerait-elle à laisser penser qu'elle détient une valeur martingale ? Saurait-elle trouver la vivacité d'une expression détachée des emphases des discours d'antan ? Le réussirait-elle sans puiser dans les programmes ? Réussirait-elle à rester au dessus des contingences du politique pour nous faire aimer la grandeur de La politique ? Eveillerait-elle suffisamment nos consciences pour nous faire toucher du doigt l'essentiel, nous donner envie de mettre en discussion un grand projet, et pourquoi pas une véritable adresse publique pour le siècle ?

Qui s'étant trouvé là aurait certainement surpris une expression de béatitude optimiste sur mon visage...

Le réveil fut brutal. Je venais de terminer la lecture de 24 pages qui, tout en se revendiquant de l'avenir, ne souhaitaient pas "du passé faire table rase" et déclarait qu'il y avait moins à craindre aujourd'hui d'un "Dieu", d'un "César" ou de quelque "Tribun" ! L'allusion à l'oeuvre de Degeyter et Pottier me ramenait en TGV vers le politique, voire le politicien et je compris que "La Maçonnerie" était bien dans mon rève et qu'elle y resterait...

 

Gérard Contremoulin

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D
<br /> L'approfondissement du concept de République pourrait effectivement être une des pistes de réflexion. Qu'est que cela signifie d'être républicain au XXI° siècle. Depuis le 18° siècle, la France a<br /> connu cinq avatars de cette forme d'organisation politique. D'autres, sans remonter au début de notre civilisation, y ajoutent volontiers des adjectifs qui voulant en préciser l'objet la<br /> dénature, islamiste, populaire etc... Il en va d'ailleurs de même pour la laïcité. C'est un véritable chantier pour le GODF. Mais on ne commence pas une réflexion en assénant un catéchisme...<br />
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S
<br /> <br /> Se dire tour à tour défenseur, fils, héritier de la République pose effectivement une question cruciale : de quoi parle-ton ? Si l'on sait, dans le meilleur des cas, tout ce que cela recouvre<br /> dans le passé, envisager les droits et les devoirs que la République future va créer est moins évident...<br /> <br /> <br /> S'agit-il de se faire porte-flambeaux des glorieuses victoires en proclamant le caractère universel de la République, proclamation qui se heurte d'ailleurs à la réalité de la majorité des pays au<br /> monde et nous rejette au rang assez modeste "d'exception française", ou s'agit-il de mettre en chantier une réflexion qui tenterait de trouver quelles formes la République pourra prendre dans ce<br /> monde du XXI° siècle, si différent de celui du XVIII°... Ne sommes nous pas, d'abord et avant tout, des "passeurs" ?<br /> <br /> <br /> <br />
V
<br /> Extraordinaire précepte que celui qui propose de rassembler ce qui est épars. Bien sûr, je suis d'accord. Nous sommes tous d'accord pour constituer, dans un grand élan de générosité fraternelle,<br /> un grand ensemble humain. C'est beau et cela fait "chaud au coeur" comme une certaine mode langagière le répète souvent. Mais, lorsque cela a été dit et re-dit comme une sorte d'incantation<br /> (souhaitée collective) eh bien il me semble qu'alors rien n'est dit et que tout reste à faire. En effet, autour de quels principes, sous l'influence de quelles valeurs et, surtout, dans quel<br /> objectif doit on espèrer "rassembler ce qui est épars" ? Et d'ailleurs y a-t-il ceux qui sont plus épars que d'autres et ceux qui ne sont pas épars du tout ? Rassembler en un vaste troupeau<br /> paisible et docile ne peut pas, à mon sens être un but à la hauteur de nos ambitions maçonniques. Par contre, permettre et favoriser l'émergence d'une conscience collective propice à la meilleure<br /> pratique démocratique qui puisse être (républicaine par exemple) dans la recherche assidue et ardente de justice et de solidarité me semble être un programme de travail satisfaisant et déjà bien<br /> copieux. Et s'il est possible de faire tout cela en ouvrant les plus grands champs d'émancipation possible dans la plus large liberté (et donc de responsabilité) il aura déjà été fait un progrès<br /> important, Mais il me semble bien que dans nos Loges, lieux d'initiation avant tout, j'observe encore souvent quelques difficultés à créer les bonnes conditions nécessaires aux débats sereins,<br /> constructifs, bien en phase avec nos engagements constitutionnels et débarrassés des vieux réflexes élitistes. Et lorsque nous aurons réussi à améliorer la compréhension de ce que nous faisons<br /> ensemble sans arrières pensées et à favoriser la cohésion des efforts des Frères nous pourrons envisager partager quelques vraies satisfactions. Travaillons donc à satisfaire nos ambitions<br /> communes.<br />
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D
<br /> Le but de la Franc-maçonnerie est de rassembler ce qui est épars et non d'écrire des catéchisme et d'engoncer la pensée dans des corsets. Une tâche difficile qui la distingue des partis et leur<br /> programme qui ont, bien entendu, toute leur place dans le débat public, mais dont la nature est différence du regroupement maçonnique. <br /> <br /> <br /> Il est difficile, et les derniers soubresauts le montrent, de trouver le juste équilibre et de fixer les règles pour façonner une maçonnerie libérale qui puisse répondre aux défis de la société<br /> du XXI° siècle. L'histoire du Grand Orient de France montre à ses différentes époques les hésitations et quelquefois les errements des Frères qui se brûlent parfois à se rapprocher des lumières<br /> du pouvoir, bien éloignées de la Lumière de la Raison.<br /> <br /> <br /> Au moment où plusieurs obédiences françaises pensent trouver leur salut dans un spiritualisme chrétien, il ne faudrait pas que le Grand Orient oppose un prêt à penser dogmatique et désuet. Ce<br /> n'est pas la peine d'afficher dans les couloirs de la rue Cadet la maxime de Saint-Exupéry ("Si tu diffères de moi, mon frère, loin de me lèser, tu m'enrichis") si l'on veut imposer un manifeste<br /> qui aborde avec une posture radicale tous les problèmes d'une société de plus en plus complexe.<br /> <br /> <br /> Il appartient au Conseil de l'Ordre d'organiser un débat mais il n'est pas Jupiter tonnant qui enjoint aux membres, et sur quel ton, d'adopter une conduite politique. Une Loge et une obédience<br /> doivent permettre comme le disait Montaigne de "frotter et limer notre cervelle contre celle d'autrui". C'est certes plus facile à dire qu'à faire mais la fuite en avant dans une radicalisation<br /> verbale n'est certainement pas la voie à suivre.<br />
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V
<br /> Mon cher Gérard, ne penses-tu pas qu'en enfouissant La Maçonnerie au plus profond de ton rêve tu fais le lit des Dieux, des Césars et des tribuns ? Il ne nous reste plus, à nous autres pauvres<br /> clampins ordinaires, qu'à nous enfouir sous notre propre honte et notre sinistre lâcheté. Mais je crois savoir que tu n'est pas capable d'enfouir La Maçonnerie. Même en rêve. Ou alors, je rêve...<br />
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S
<br /> <br /> Il serait tellement salutaire et indispensable que La Maçonnerie se (re)découvre la capacité de dessiner l'avenir... Et que les Francs Maçons que nous sommes (re)prennent leurs destins en<br /> mains... A nous d'écrire le fruit de nos cogitations, à nous de dire ce que nous voulons pour le siècle. Le principe de souveraineté des loges leur ortroie le privilège de la décision. Assumons<br /> là !<br /> <br /> <br /> <br />

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