GLFF : La belle cérémonie de clôture du convent.
Une cérémonie de clôture d'un convent est un moment où le glacial du protocole le dispute à la chaleur de la fraternité. Subtilement dosée, l'édition 2013 du convent de la GLFF est une réussite à plus d'un titre.
Et comme j'y étais invité au titre du blog, il n'est pas anormal, quoiqu'on trouve à en dire, d'en retracer les grandes lignes ici.
La clôture d'un convent, celui-ci était le 60°, est le moment où la nouvelle équipe autour de la Grande-Maîtresse élue, Catherine Jeannin-Naltet, accueille ses partenaires maçonniques, les obédiences avec lesquelles des relations sont normalisées par un accord, un traité, une convention d'amitié. Moment de retrouvailles, moment de représentation et moment de vérité où, en fonction des circonstances, des mots sont prononcés, des engagements pris, des déclarations faites., aux vus et aux sus de toutes les délégations présentes !
La grande solennité que peut prendre cette cérémonie tient en ce que les représentants des obédiences de la franc-maçonnerie libérale adogmatique sont quasiment tous présents, mais aussi les partenaires étrangers. Cette cérémonie montre la place qu'une obédience occupe dans la franc-maçonnerie européenne et internationale.
Et, fait remarquable, une nouvelle fois les 4 obédiences belges (GLB, GOB, FBDH et la GLFB) se sont exprimées d'une seule voix, ce soir celle de la GLFB, selon leur protocole de 1989 ! Ce qui a conduit la Grande Maîtresse à rêver au moment où les obédiences françaises feraient de même...
Et il y avait les Grandes Loges Féminines et les Grands Orients européennes mais aussi malgache, latino américains, africains. Une trentaine de Grands Maîtres étaient présents ou réprésentés dont les obédiences françaises, GLMU, GLMF, OITAR, GPdG, GLTSO, LNF, GLF-MM, GLDF, DH et GODF.
Dans son propos introductif comme dans les réponses qu'elle a faite aux chaleureuses félicitations des délégations, la Grande-Maîtresse Catherine Jeannin-Naltet a traduit quelques unes de ses orientations. Resserrer les liens de la franc-maçonnerie féminine, être présentes ensemble sur les chantiers communs, une forte tonalité internationale féminine autour du CLIMAF malgré les difficultés économiques que rencontrent les Soeurs dans certains pays. Travail en commun avec toutes les obédiences dans le COMALACE. Efforts pour développer la maçonnerie féminine dans les anciens pays de l'est, notamment en Roumanie.
Sur le territoire national, elle met l'accent sur sa volonté de faire prospérer l'esprit "d'entente cordiale" entre les obédiences et s'étonne, devant la référence à l'alliance universelle maçonnique, qu'on puisse avoir des mots dans la bouche et ne pas trouver comment les mettre en oeuvre. Comme cette expression d'entente cordiale prononcée dans le grand temple de la GLDF résonne à ce moment d'une vibration particulière !
Elle insiste notamment sur les accords que la GLFF a signé avec les obédiences françaises et sur le fait que la GLFF a confiance dans la signature que ces obédiences ont données. Si la GLDF n'a (presque) rien signé avec personne, en revanche la GLTSO a signé en 2006 un accord avec la GLFF.
Vint ensuite ce qu'il est convenu d'appeler "la Fête d'Ordre". Elle avait lieu au cercle écossais de la GLDF. Table d'honneur pour les Grands-Maîtres autour de Catherine Jeannin-Naltet, tables et guéridons pour les délagations, le conseil fédéral, les invités et, the last but not the least, une "table des bloggers". Nous y étions Jean-Laurent et moi ! Outre la discussion à bâtons non rompus avec les responsables de la communication de la GLFF, nous avons eu l'occasion d'échanger à plusieurs reprises avec des Grands-Maîtres. La prise en compte des acteurs de la blogosphère maçonnique s'amorcerait-elle ?
Il s'est passé quelque chose ce soir rue Puteaux, au siège de la Grande Loge de France, prêté pour l'occasion à la GLFF. Comme une volonté de faire, comme une volonté de dépasser les blocages actuels.
Et comme j'ai eu le sentiment la semaine dernière qu'il se passait déjà quelque chose à la cérémonie de clôture du convent du Grand Orient de France avec l'élection de Daniel Keller et l'annonce de ses orientations, je suis optimiste pour cette année qui s'ouvre sous de tels auspices. Particulièrement lorsque ce soir il rappelait que la diversité n'est pas un fardeau mais une chance.
Et c'est de bon augure au moment où l'antimaçonnisme, où les difficultés économiques toucheront davantage les femmes que les hommes, davantage les soeurs que les frères, ce moment qui va demander aux obédiences maçonniques de savoir réagir ensemble, de savoir faire front commun. Les francs-maçons l'ont déjà fait dans le passé. Il suffirait de se reporter aux travaux de la commission "mixte" GODF-GLDF qui s'est réunie au sortir de la Résistance pour reconstruire la franc-maçonnerie après le régime de Pétain. Mais tel n'est pas notre sujet.
Les décisions prises du convent appartiennent aux Soeurs qui les ont prises, légitimement. Aucun commentaire à faire, donc. Cette cérémonie invitait les autres obédiences à prendre acte que l'année pouvait commencer, que les équipes GLFF étaient prêtes.
C'est ce que j'ai ressenti. Alors bon courage et que le chemin soit lumineux.
Gérard Contremoulin
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