La "faute", dérive personnelle d'un fraudeur devenu ministre !
"Je demande pardon ...". C'est bien peu !
La trahison ne se pardonne pas. C'est une trace indélébile entre une personne et son entourage, une faute morale, un mensonge... Que ce soit un mensonge prononcé en conscience devant le Président de la République est un défi à nos institutions, qu'il ait été réïtéré devant l'Assemblée Nationale est tout simplement sidérant !
Jérôme Cahuzac devient la cible des services qu'il dirigeait à Bercy, aiguillonés par deux juges d'instruction particulièrement affutés dans le domaine de la fraude fiscale ! Un compte à Singapour de 600.000 €, est-ce tout l'iceberg ?
La dérive personnelle d'un responsable politique n'engage pas l'ensemble du "personnel politique" mais il lui porte un préjudice grave. Et comment ne pas partager les larmes de colère de Gérard Filoche... On se demandera peut-être pourquoi cette citation sur ce blog de réflexions maçonniques... Tout simplement parce que l'idée que l'on peut se faire de la politique lorsque l'on est Franc-Maçon du Grand Orient de France est à cent lieues de celle-là et que la colère de Gérard Filoche, qui n'est pas maçon, dit bien la répulsion que l'on ressent...
Et comment ne pas penser, dans une moindre part puisqu'il n'est pas actuellement, mis en examen, à Jean-Noêl Guérini. Il relève d'une situation connexe dans la représentation que l'opinion se fait de la vie publique. Certes, chaque justiciable a droit à la présomption d'innocence jusqu'à ses aveux ou sa condamnation, mais tout cela est grave pour la démocratie...
Alors, la justice doit passer, dans toute sa rigueur.
A Paris, à Villeneuve sur Lot comme à Marseille ! La justice et rien qu'elle ! C'est une question d'éthique. En effet, rien ne serait pire que de ne pas savoir, de ne pas connaître les détails des faits, cela ne ferait qu'alimenter les suspicions et les populismes !
Point positif dans cette affaire, il faut constater que la magistrature à conquis son indépendance. La justice assume d'être le 3° pouvoir, indépendant !
Au delà, et puisque l'existence du compte bancaire de Jérôme Cahuzac est bien antérieure à sa nomination au gouvernement, ne serait-il pas indispensable de faire précéder la nomination de tous ministres d'une enquête approfondie sur toute personnalité envisagée...
Et puisqu'il s'agit aussi d'une faute commise à l'égard de la morale, il y a une deuxième leçon qu'il faudrait peut-être tirer de cette période. Le parjure n'existe que lorsqu'il y serment. La vie politique privilégie le rapport à l'élection sur le rapport à la morale. Un élu est responsable d'abord devant ses électeurs, ensuite -et lorsqu'il y a délit avéré- devant la justice. Entre temps, c'est la place de la parole "les yeux dans les yeux", à la confiance ! Un parlementaire, un président de conseil général, un ministre ne prète pas serment.
En l'espèce, on peut le regretter...
Gérard Contremoulin
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